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Sur l'instant, je ne l’avais pas remarqué, mais lorsque je me suis réveillé, un doux parfum à la senteur de roses m’avait bercé lors de mon sommeil où je fis un rêve des plus mirifique. La senteur était si vivante qu’elle me cajolait de part sa féérie. J’avais la réelle impression d’être enveloppé dans une couette moelleuse et protectrice dont je ne voulais en rien me défaire.
C’était fini, le « TROMA » n’affolait plus aucune de mes pensées. J’avais de nouveau en ma possession ce lien qui fondait en moi toute mon histoire, ma personnalité ainsi que ma précieuse relation avec la réalité.
J’avais dormi plus que sereinement, rempli d’un rêve prodigieux qui sera le point d’orgue de mon histoire, de mon aventure ainsi que de mon témoignage sur cette terre. Ce rêve avait la forme d’une troublante aventure où j’allais mettre le doigt sur une énigme existentielle dont l’essence se trouvait être l’authentique « vérité ». Aussi, ce rêve faisait écho à une étrange question dont je ne connaissais pas la réponse : « Quel individu, quelle entité se cachait derrière le nom d’Itane Bel ? »
De ce rêve, ami, sois-en sûr que je t’en ferais part. Sois-en rassuré car une personne chère à mon cœur en était l’heureuse protagoniste. Une personne dont je chérissais un peu trop l’existence et dont je souhaitais vivement qu‘elle fasse sa réapparition. C’est alors qu’advint un second miracle.
Cette personne que mon cœur avait en dévotion, sans le savoir, se fit entendre à moi et me réveilla part son rayonnement qui semblait émaner d’un temps suranné. Un gémissement répétitif et douloureux me parvenait jusqu’à mes oreilles. Un gémissement dont le silence, lui-même, s’en trouva gêné du fait d’être dans l’obligation de se rompre, se suppliant à lui-même de se faire entendre tellement ce gémissement lui était devenu insupportable.
J’entendis alors plus distinctement des sanglots teintés d’une profonde détresse. Intrigué, je me mis debout prêt à aller voir d’où provenaient ces sanglots. Tout en avançant à pas de velours, je faisais attention là où je posais mes pieds car en rien je ne voulais me faire entendre. Ma seule volonté était de savoir qui pouvait bien pleurer dans ce lieu d’une beauté pittoresque où de nombreux arbres, buissons, fleurs et arbustes décoraient si élégamment l’endroit où je me trouvais.
Quelques mètres suffirent pour que j’aperçoive entre l’espace de deux troncs d’arbres, la silhouette d’une personne qui, véritablement affectée, était en train de pleurer.
Je m’approchai d’un peu plus prés d’elle. Et aussi inespéré que cela puisse en être possible, je la reconnus aussitôt. Il s’agissait de mon adorée. Il s’agissait de Jiznée.
"Enfin, te voilà", pensais-je. "Enfin, je t’avais retrouvé, et cela, alerté par tes pleurs".
Elle était assise dans un coin de verdure, près d’un lac, où ondoyait, près d’un ponton, une barque en bois retenue par une corde épaisse.
Pendant de précieux instants, savourant ma joie de la savoir à quelques mètres de moi, je l’observais comme un voyeur transi d’amour. Ses pleurs me troublaient jusqu’à me tirailler.
Alors, alarmé par la cadence vivace de mon rythme cardiaque qui s’affolaient à la vue de ma Jiznée, je ne demandais qu‘une seule chose: l’aimer. Désormais, il fallait que j’aille prés d’elle, et cela afin de la soulager de sa mélancolie, de son spleen saisissant.
Alors, de l’ombre dans laquelle je m’étais caché, j’apparu derrière elle à la lumière d’une Lune protectrice aux doux éclats. Cette Lune, à la rondeur parfaite, à la blondeur hypnotique, cette lune avec toute sa poésie se reflétait magnifiquement sur l’eau claire de ce lac enchanteur.
De cette image féérique qui s’offrait mes yeux enivrés, moi, posé à juste quelques centimètres derrière ma Jiznée, j’exhalais son divin parfum aux pétales de roses. L’instant se fit précieux.
Jiznée était chère à mon cœur, en rien je ne lui souhaitais la tristesse de ses pleurs.
Alors, tel un ami, tel un compagnon voulant soulager sa détresse, je déposai ma main sur son épaule d’un geste délicat.
À ce contact, Jiznée se retourna dans un élan à la grâce d’une belle beauté offrant son regard à mon regard bienveillant. Ses yeux se trouvaient être embués de larmes. Ce fut un véritable choc, ami. Quel malheur avait bien pu rendre ma Jiznée dans cet état de désenchantement ?
Curieusement à la vue de mon visage empli de compassion, celle-ci, troublée de me voir ainsi ému, esquissa un léger sourire. Soulagé, peut-être de me revoir, sans doute de me savoir en sa compagnie ou bien même de réaliser que je l’avais cherché afin de l’aider, elle se mit à sécher ses larmes d’un revers de la main.
Cette guérison, cette première victoire sur son impénétrable tristesse, fit de moi un homme heureux. Puis, tapotant de sa main sur l’herbe touffue, elle m’invita à m’asseoir à ses cotés. L’invite était trop belle pour que je la refuse. Alors, sans dire un mot, je m’assis près d’elle.
Réalisant la proximité de nos deux corps cote à cote, je la regardais amoureusement, scrutant le profil de son visage angélique.
Aussi, je revivais, instinctivement, le baiser que nous avions partagé dans « la claire fontaine ».
A cette pensée, ma figure devint écarlate, ce qui n’était en aucun cas le sien. Toujours aussi triste, enclin à la désolation, cassé par un chagrin infinie, dont les larmes venaient juste de cesser de couler, son visage était pénétrait par des yeux devenus songeurs.
Je me taisais, elle aussi. Autour de nous, régnait le silence. Nos deux regards pointés vers l’horizon, Jiznée se rapprocha alors de moi et posa sa tête sur mon épaule.
Sans rechigner de se contact bienvenu, elle pris ma main dans la sienne. Je fermais alors les yeux, savourant avec bonheur l‘instant précieux.
Je n’avais pas l’heure sur moi, je n’avais plus de date en tête, mais là où la magie opérée aux rythmes de nos deux cœurs amoureux, Jiznée prit la parole afin de se lancer dans un monologue aux allures de confession :
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