En bus
Je suis arrivé à Nantes depuis quelques semaines. Cette métropole est si différente de tout ce que j’ai pu connaître. Selon moi, ce qui la caractérise le plus est son réseau de transport en commun. Chaque jour, je prends le bus. Les bus rythment ma journée.
Dans cet espace restreint, bondé, à l’atmosphère étouffante, je rêvasse au gré des ballottements de mon corps, cadencés par les freinages et accélérations du véhicule. Le relief de la route entraîne, simultanément, les corps dans une autre danse. Une ornière ou un dos d’âne passé(e) trop rapidement provoque un brusque sursaut… Comme sur des montagnes russes miniatures.
Ces mouvements ne sont pas naturels. Parfois, ils me donnent la nausée. Ma main se crispe alors sur la barre verticale la plus proche pour ne pas tomber. Mes pieds sont ancrés au sol. Pour plus de stabilité, j’ai développé ma technique personnelle : je plie légèrement les genoux pour abaisser mon centre de gravité. Et je respire. Je respire profondément. Je ferme les yeux et me concentre sur les mouvements du bus. Je tente de les anticiper pour atténuer leurs effets. Parfois avec succès.
Enfin, mon arrêt est annoncé. Comme une délivrance, je franchis les portes du bus pour retrouver un sol stable et l’air frais.
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