Chapitre 23
Quand les soldats ouvrirent les portes, on commença à marcher, sur le tapis rouge et Isa raffermit sa prise sur mon bras.
— Ça va bien ce passé, lui chuchotais-je pour la rassurer. Regarde devant toi, regarde Marcus.
Plus on approchait, plus je voyais Marcus et Véra sourire. Lui avait le regard braqué sur sa future femme et Véra sur moi. Quand Isa enleva sa main de mon bras pour attraper la main de Marcus, ce dernier me sourit et me remercia. Je me plaçais ensuite dans le dos de la mariée. Véra quant à elle, m’adressa un regard rapide tout en gardant son sourire. Elle leva les bras et tout le monde se tut, avant de s’asseoir. La tante de Marcus et de Véra se trouvait dans le dos du marié en face de moi. Elle devait être la témoin de Marcus.
— Nous sommes réunis en ce jour pour unir deux âmes qui se sont parfaitement trouvées. Le Prince de Carandis, Marcus Alec et Isabella Hansen. Marcus, si tu veux bien commencer.
— Jusqu’à maintenant, j’ai toujours cru que le plus beau jour de ma vie était celui où je t’ai rencontré, toi et tes filles. Mais en fin de compte, c’est toute ma vie qui sera incroyable à tes côtés. Se marier à dix-huit ans, c’est jeune, c’est vrai, mais pas quand on a trouvé l’âme sœur.
— Isa, tu peux continuer.
— J’ai eu beaucoup de mal à écrire mes vœux et je crois que je vais abandonner cette idée. Avant de te rencontrer, j’étais seule, apeurée au bord de la route avec deux petites filles sur les bras. Je ne te remercierais jamais assez d’être venu à mon secours ce jour-là. On a vécu des moments compliqués, certains par procuration mais ça nous a rapprochés. Je suis ravie de pouvoir enfin devenir ta femme.
— Que des beaux discours prouvant que l’amour peut apparaître n’importe quand et avec n’importe qui.
Cette phrase, je sus qu’elle m’était en partie destinée. Si le Duc ne m’avait jamais emmené ici, nous ne nous serions jamais rencontrés.
— Qui apporte les alliances ?
— C’est moi. Enfin, si mon neveu accepte.
Une femme d’une quarantaine d’années s’était levée, un petit cousin rouge dans les mains. En observant attentivement les traits de son visage, je sus qu’elle était la mère de Véra.
— Bien sûr que j’accepte.
— Tu peux approcher dans ce cas, enchaîna Véra.
Marcus et Isa récupérèrent chacun l’alliance de l’autre.
— Marcus Alec, acceptez-vous de prendre pour épouse, Isabella Hansen, ici présente ?
— Je le veux.
— Isabella Hansen, acceptez-vous de prendre pour époux, Marcus Alec, ici présent ?
— Oui, je le veux.
— Si quelqu’un s’oppose à ce mariage qu’il parle maintenant ou se tait à jamais.
Comme personne ne rompit le silence, Véra reprit alors pour sceller définitivement leur union.
— Par les pouvoirs qui me sont conférés en tant qu’Impératrice, je vous déclare mari et femme, uni par les liens du mariage.
— Quelque chose à ajouter Élia ? m’interrogea Marcus, faisant rire Isa.
— Non, Votre Altesse. Je ne crois pas, répondis-je en rougissant.
Véra s’approcha de moi, m’attrapa par les épaules pour me placer devant elle. Marcus me tendit alors un bout de papier.
— Il voulait que ce soit toi qui le dises, me chuchota Véra au creux de l’oreille, ses mains toujours sur mes épaules.
— Oh, d’accord. Vous pouvez embrasser la mariée.
Tandis que Marcus s’approchait d’Isa pour l’embrasser, les mains de Véra glissèrent sur mon ventre, me faisant légèrement sursauter.
— Je t’aime, mon ange, chuchota-t-elle, couvert par les applaudissements. Pour la suite, reprit-elle plus fort, je vous invite à rejoindre la salle de bal.
Dès qu’on ne fut plus que tous les cinq dans la Salle impériale, Véra me tourna vers elle pour m’embrasser. Heureusement que le témoin de Marcus était sa tante et qu’elle avait déjà compris que Véra et moi.
— Doit-on conclure que le prochain mariage sera le vôtre ? rigola Marcus.
— Tais-toi et signe, idiot, répondit Véra. Nous n’en sommes pas encore là.
— Véra, celle qui a emmené les alliances, c’était bien ta mère ?
— Oui, c’était elle.
— Tu lui ressembles beaucoup.
— Élia, c’est à toi de signer maintenant, m’interpella Isa.
— Bien sûr.
Je récupérais le stylo et signais au niveau de l’emplacement destiné au témoin de la mariée.
— Félicitations à vous deux, commençais-je.
— Et merci à toi d’avoir accepté d’être la témoin d’Isa, enchaîna Marcus
— C’est normal, enfin.
— Félicitations, enchaîna Véra.
— Je dois aller vérifier que tout va bien en cuisine.
— Vas-y, mon ange.
— Je réserve une danse avec toi, Princesse.
— Si tu veux, lui répondis-je en soupirant.
Les laissant en famille, je rejoignis tous les invités dans la salle de bal. Je m’assurais que la musique était lancée et que les plats comme les bouteilles étaient en place. Tous les invités discutaient ensemble en attendant les mariés. Dans un coin, j’aperçus les parents de Marcus et d’autres têtes couronnées. Sûrement le reste de la famille. Du coin de l’œil, je vérifiais qu’ils avaient tout à disposition.
Une dizaine de minutes après, les portes de la salle de bal s’ouvrirent laissant entrer les jeunes mariés, Véra et Lizéa. Tous les invités les applaudirent et les félicitèrent chacun leur tour. Marcus s’approcha ensuite de moi et passa un bras autour de mon cou, pour poser son coude sur mon épaule.
— Nous sommes près pour ouvrir le bal, commença Isa, devant moi.
— Vous vous souvenez de tout ?
— Mais oui, princesse, fais-nous confiance.
— C’est votre mariage, ça m’est égal si vous vous ratez.
— Vraiment ?
— Bon, un tout petit peu. Allez vous mettre en place, je vais lancer la musique.
— Merci princesse.
Je lui donnais un léger coup de coude dans le ventre mais il fait semblant d’avoir mal. Isa rigola et secoua la tête avant de le pousser au milieu de la piste de danse. J’avançais en direction de la chaîne Hi-Fi et Véra me rejoignit. Je lançai la musique et m’appuyais sur la table, les bras croisés. Véra en fit de même.
— Hâte de voir ce que tu as créé.
— Tu ne seras pas déçu. J’ai essayé au maximum de satisfaire leurs attentes.
— C’est bien pour ça que je t’ai confié cette tache.
— Pour tout à l’heure, tu savais ce que voulait faire Marcus ?
— Oui. Il me l’avait demandé une heure avant le mariage et pareil pour la demande d’Isa. Qu’on soit mariée ou non, tu fais partie de la famille pour eux.
— Est-ce que je le mérite vraiment ? Je veux dire de faire partie de la famille Royal et Impériale.
— N’en doute jamais, mon ange. S’il y a bien une personne qui mérite d’en faire partie, c’est bien toi.
— Je ne sais pas. Surtout quand on sait comment ça à commencer.
— Toute histoire à un début. Tu me fais confiance ?
— Bien sûr.
— Alors, fais-moi confiance quand je te dis que tu y as toute ta place. J’attendrais juste que tu sois prête.
— Comment tu sauras si je ne le sais pas moi-même ?
— Je peux lire en toi comme dans un livre ouvert.
Sans me laisser le temps de répliquer, elle s’éloigna pour rejoindre sa famille. Sa mère lui entoura la taille en souriant. Je me concentrais alors sur ce que j’avais à faire et enlevais les films plastiques des différents plateaux de nourriture. Mais je me stoppais en entendant la conversation de Véra et ses parents. Je ne voulais pas les espionner mais je voulais savoir la réponse de Véra.
— Et toi maintenant, c’est quand que tu nous présentes quelqu’un ?
— Pas de tout de suite, maman.
— Tu as quelqu’un au moins ? Tu es heureuse ?
— Oui, je suis heureuse maman. Ne t’inquiète pas, je ne suis pas seule.
— Donc il y a bien quelqu’un. Pourquoi tu ne nous présentes pas ? Comment il s’appelle ?
— Notre relation commence à peine et elle n’est pas prête.
— Elle ? C’est ta grand-mère qui va être contente.
— Je lui ai promis que je ne vous dirais pas qui elle est. Mais ce n’est pas contre vous.
— Je comprends ma puce. Est-ce qu’elle est là au moins ?
— Maman !
— Je veux juste m’assurer que tu ailles bien.
— Je vais bien, vraiment. Et arrête de toujours chercher à tout savoir, je ne te dirais rien.
— Véra !
— Élia, j’ai besoin de toi.
Véra avait attrapé mon poignée, sans m’adresser le moindre regard et me tirais jusqu’aux jardins.
Annotations