Vous savez cette scène dans Batman the Dark Night Rises, avec Alfred assis à la terrasse d’un café. Cet instant où tout d’un coup, il aperçoit Bruce Wayne avec une jeune femme, quelques tables plus loin. Ce moment qui fait référence à une phrase bien avant dans le film. Eh bien, il m’est arrivé quelque chose de similaire.

J’étais au débarcadère de l’Île d’Aix, une petite île de Charentes Martimes. Assis à la terrasse d’un restaurant donnant sur le port. Comme souvent, j’avais à la main un crayon et sur la table trônait un carnet. Les bateaux amenant les touristes allaient et venaient de Fouras jusqu’à ici. Cela m’inspirait comme beaucoup de choses.

Et c’est là que cela se produisit, là que je le vis, et cet homme sembla me remarquer aussi. Je vis furtivement deux enfants, deux garçons qui couraient sur le port, en tout sens. Eux aussi, comme l’homme, il me semblait les avoir déjà vu quelque part. Le monsieur sembla aussi intéressé par ma personne. Il se leva et s’approcha de moi.

« Bonjour, excusez-moi, que faites vous ?» demanda t-il en s’approchant.

« Bonjour, eh bien, j’écris une histoire !» dis-je.

- Quelle genre d’histoire, de quoi ça parle, qu’est -ce que ça raconte ?» questionna t-il.

- Si je vous le disais, je vous la spoilerais, non, je n’ai pas pour habitude de faire cela à mes lecteurs. Mais qu’est-ce qui vous à poussé à venir me voir.» reprit-je.

- je l’ignores, j’ai l’impression de vous connaître. En vous voyant, j’ai eu l’impression de voir mon père.» dit-il.

- Et comment se nomme votre père ?» ai-je demandé

- Son nom est Frédéricain, mais il n’habite pas ici, pas sur cette terre. Cela va peut être vous paraître étrange, comme beaucoup de choses pour moi, ici. Mais il habite dans un endroit qu’on nomme Woomousearth, dans une cité nommée Wapaloma.» a t-il dit.

- Comment avez vous fait pour sortir de ce livre. Frédéricain,Wapaloma, Woomousearth, rien de tout cela n’existe hors de mon esprit et du livre ?» questionnais-je.

- Vous êtes donc l’auteur de ce livre. Alors, premièrement, je dois vous remercier. Sans vous, je n’existerais pas,ni ses bambins là-bas. Et ma femme vous dois aussi beaucoup, elle n’est pas là mais ne devrais pas tarder, mes filles sont avec elles. Moi, je suis Laurent Briquiboum » déclare t-il.

- Vous n’avez pas répondu à ma question. Je suis content que vous appréciez autant mon œuvre mais à ce point, c’est inquiétant. Et vous ressemblez à l’idée que j’ai de lui, en plus. Vous devriez faire un tour à l’hôpital psychiatrique, vous délirez, mon brave.» dit-je

- Nous voulions découvrir Fort Boyard. Car il paraît que c’est l’une des inspirations principales de notre nouvelle demeure. Ma femme a eu une vision du fort, et elle l’a peint avant d’ouvrir une porte et de nous y téléporter. » a lâché l’homme qui me faisait face.

Je ne me serais pas tenu aux accoudoirs de ma chaise, je serais sans doute tombé. Oui, Louise avait un don, un don pour la peinture qui pouvait avoir ce résultat. Cet homme en face de moi était donc bel et bien Laurent Briquiboum comme il l’avait affirmé. Et la raison pour laquelle je lui faisais penser à son père, c’est qu’il était mon enfant, ma création.

« J’ai quelques questions à vous poser ?» demanda t-il

- Allez-y, je suis tout ouï et je vous dois bien ça, si vous êtes vraiment celui que vous affirmez être.» déclarais-je.

- Pourquoi diable suis-je devenu un garçon ?» m’interrogea t-il.

- Comment savez vous que vous n’avez pas toujours été un homme ?» demandais-je en retour.

- Je me souviens être né sous votre plume sous l’apparence d’une femme, en fauteuil comme Louise. Et ça a duré de nombreuses années, j’ai d’abord été une princesse d’un royaume voisin puis une terrienne. J’ai toujours été un peu moins important que ma femme mais je venais juste après elle.» dit-il

- Je t’ai dit que je te répondrais, et je le ferais. Je t’ai d’abord voulu femme, oui,c’est vrai, car tu étais inspirée d’une personne chère à mon cœur. Oui, tu l’as dit, tu est né femme, tu est née sous le prénom de Lauréaline, et en fauteuil. Ce prénom, c’était à une lettre près, le sien. Et elle comptait tellement que je me devais de la faire apparaître.» dit-je.

- Et pourquoi suis-je aujourd’hui un garçon ?» questionna t-il encore

- Parce que pour inclure plus de fiction dans mon œuvre, j’ai décidé d’intervertir les genres. Louise est devenue une fille, et toi,un garçon.» reprit-je.

- Et pourquoi avoir choisi de la mettre en couple avec Paulette avant moi ?» demanda t-il encore

- Serais-tu jaloux de Paulette ?» demandais-je.

- Non, pas du tout. Mais vous auriez pu nous mettre ensemble tout de suite, Louise et moi.» dit-il.

- Ce n’est pas complètement idiot. J’ai agi ainsi car Paulette est née d’une seconde rupture avec la personne dont tu est inspirée. Et pour l’oublier, j’ai décidé que mon héros devrait passer par une relation homosexuelle. Mais la jeune femme dont je parles est mon premier amour. On oublie pas son premier amour. Et de ce fait, tu as ressurgi. J’ai juste fait en sorte que tu ne sois plus en fauteuil pour ajouter un peu plus de côté fictif à mon œuvre.» dit-je

- C’est étrange comme procédé. Merci d’avoir répondu à mes questions, mon bateau arrive, et ma femme également. Je vous laisse retourner à vos écrits.» finit l’homme avant de partir

Je le regardais s’éloigner et aperçus, une jeune femme blonde en fauteuil. Elle était exactement comme je me l’imaginais. Cela en était même dérangeant que l’on arrive à un tel stade. Se pouvait-il que ce soit bien eux. J’aurais pu avoir encore des doutes mais je n’en avais plus. Laurent avait fait s’envoler ceux-ci.

Une question me vint, aurais-je un jour la visite de Youenn et Corentin. Ils étaient censé être les descendants de Laurent et Louise. Je savais que non, mais j’imaginais avec un sourire, leur rencontre avec un de mes descendants à moi. Qu’il prendrait pour moi, seul problème, cet individu qui qu’il soit ne saurait rien leur dire sur eux. Ou bien peu de choses.