Je l'ai vu et pourtant je ne l'ai pas cru. Sidération absolue. Elle était en train de le traîner parce qu'il criait. Elle a craqué. Mais elle m'a dit qu'elle l'a fait en toute sécurité. EN TOUTE SECURITE ? D'puis quand c'est sécuritaire de traîner les gens par les pieds parce qu'ils sont en train de crier ? Putain de maltraitance. Et pourquoi c'est toi ? Et pas l'autre, là ? T'étais un modèle, un soutien pour moi et voilà que c'est toi ? Tu fais ça ? Je ne peux pas. Je ne peux plus. Ce jour-là, je t'ai convoquée dans mon bureau pour te dire que ce n'était pas possible, que c'était de la maltraitance. Mais non, en toute sécurité tu m'as dit, en toute sécurité. J'dois gérer ça. Mais c'est toi, une collègue à qui je tiens, c'est bien possible ça ? Non pas possible. Et la stagiaire, elle a vu ça tu te rends compte ? c'est quoi cet exemple ? Professionnelle, tu connais le terme ou pas ? Ca l'a rendue malade.. Et elle a bien raison.. Je la vois... Je discute avec elle de ça... Je te vois... Je te dis que je vais faire le signalement... Je les vois eux, les 9 autres.. Ah oui ça les a fait bien rire eux. Ils ont même suggéré de recommencer s'il se remettait à crier. Tu te rend compte de ce que tu as fait ? Mais c'est mon job et c'est moi qui doit récupérer les pots cassés. Je dois renforcer ma vigilance non seulement auprès d'eux qui s'agitent des couteaux sous le nez mais auprès de toi qui traînent les gens par les pieds pour les "calmer" et bien sûr en "toute sécurité" sans oublier la stagiaire, je crois que j'ai réussi à la rassurer, je crois qu'elle a compris de quoi il retournait. Bon je parle de stagiaire, mais c'était bien plus que ça, une professionnelle, une amie, un soutien. C'est auprès d'elle le lendemain venu, que j'avais passé la soirée, elle était venue dans ma chambre après que tout le monde aie été couché, c'est auprès d'elle que je me suis effondrée.

En attendant, un message pour toi, un message délaissé, pourtant j'aurai aimé que tu sois là ce jour-là, que ce soit toi qui accueille mes tourments plutôt qu'elle mais je me suis dit que tu avais les tiens, un simple message. Je ne t'ai pas trompée, tu étais la personne que j'aimais le plus, on venait de se fiancer un mois auparavant. Mais ce jour là, j'ai eu l'impression de te trahir.

"Je ne vais pas très bien, il s'est passée des choses graves, je t'expliquerai. Je pense tout de même à toi, je t'aime"

Quelques jours après on s'est appelé, on s'écrivait et tu me disais à quel point tu étais malheureuse.. Ce jour là, je t'ai presque dit de me quitter pour ton bien. Je ne supportais pas l'idée de te faire ça contre mon gré, j'essayais de toutes mes forces enfin de celles qui me restaient après toutes les batailles que je menais à chaque instant de ma journée. Mais ce n'était pas assez. Plus rien n'était assez pour toi. Et qui aurait pu t'en vouloir.