Adepte des nuits blanches, elle chatouille mes touches à toute heure, si bien que certaines de mes lettres sont effacées. Et lorsqu’elle envoie l’allumage, elle me retourne, tapant dans mon dos, puis m’installe et me caresse ! Autour de moi, règne un « confoutche » indescriptible. Des notes partout, accrochées ici et là, qu’elle a certainement oublié de quoi il s’agit. Mais je la vois chercher, éplucher tous ces feuillets. Il est 2h du mat’, pourquoi ne me laisse-t-elle pas dormir ? Je la vois jouer avec ma copine la souris, elle clique, clique et reclique encore. Elle ouvre des tas de fenêtres avec mon pot’ l’écran. Elle lit, relit, surligne, corrige et me frôle de ses doigts sans même poser les yeux sur moi ! Pourquoi ne me regarde-t-elle pas ? Je ne dois plus être aussi séduisant qu’avant ? Moi, mes touches ne sont plus que des carrés noirs sans lettres, sans ponctuations ! Je sais qu’elle voudrait m’échanger. Mais heureusement pour moi, les autres claviers ne sont pas compatibles avec la Tour, maîtresse de tous ses écrits. Elle a pleuré sur moi, a été frénétique, haineuse par moment. Ho ! Tous ces combats, ses romances, je les connais. Et heureusement que la tasse de chicorée est sur un promontoire au-dessus de moi, sans quoi, il n’y aurait plus de place pour ses mains.