Amore al freddo

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Citta di Roxane, 2216

Le soleil commençait à se cacher derrières les montagnes du lointain, plongeant doucement la forêt de Trapanasti dans l'obscurité.

Depuis la frontière Nord de la Cité, le spectacle était magnifique. Mais sachant très bien ce que ce paysage cachait, Crocheta n'y avait aucune sensibilité.

Elle y était postée depuis cinq minutes, sa Cudiera à sa droite, et Ladislao Macabeo à sa gauche. Quelques soldats de la Guardia les entouraient, vêtus de leur habituelle tenue rouge sanglante, leur regard concentré sur l'horizon et les dangers qu'il pouvait leur amener. En haut des murailles de la Cité se dressaient quelques gardes et leur fusil de précision, se méfiant tout autant de la lisière de la forêt.

Le jour donnait place au soir, et le froid commençait à atteindre tout le monde. Bien que vêtue d'un grand manteau fourré, Crocheta n'en pouvait plus. Elle détestait plus que tout cette horrible sensation de sentir son corps devenir dur par le choc thermique; lui rappelant bien trop ses horribles souvenirs. Cette forêt était le seul passage viable pour arriver à Roxane par le Nord, car elle ne comportait comme danger que des animaux, mais la fraîche annonce de ses Cacciatori de la découverte d'une nouvelle espèce de loup terrifiante ne la rassurait pas, sachant que son invitée y passait.

Et quelle invitée celle qu'elle attendait ! La jeune et terrible Iacoma Surian, actuelle dirigeante de la Diveria, la cité protectrice des montagnes. Depuis l'appel à la Sororité d'hier, Crocheta était stressée, inquiète, et avait plus que tout besoin d'une conversation avec son amie. Les deux femmes s'étaient rencontrées alors qu'elles n'étaient que des enfants, à Roxane, et aujourd'hui, elles faisaient la guerre ensemble pour le bien de leurs cités. Bien que plus jeune qu'elle, Iacoma avait une véritable âme de guerrière, et son peuple la vénérait, lui attribuant des surnoms tel que "La Bambina delle montagne", ou encore "L'ascia contro la maledizione", et l'on disait d'elle qu'elle donnerait sa vie, plutôt que de laisser passer une créature des Terres Maudites à la frontière.

Un garde cria "La Diveria !", et enfin le cortège sortit de l'obscurité des pins enneigés. En première ligne, des soldats Divériens étaient montés sur des motos blanches électriques, suivi de près par un 4x4 gris dont l'allure montrait son rude passé. Deux autres motos blanches suivaient le véhicule avec une certaine distance; voici le simple troupeau avec lequel la dirigeante avait voyagé.

Crocheta sourit, puis s'avança, suivie de près par Lara et deux soldats de la Guardia. Les motos s'arrêtèrent, se laissant contrôler par d'autres soldats Roxaniens, et la porte arrière du 4x4 s'ouvrit brutalement, à tel point que la Guardia sursauta.

"Ça faisait bien trop longtemps que je n'étais descendue sur vos plaines !"

Avec un grand sourire, Iacoma descendit d'un bond, et regarda autour d'elle comme transportée dans une féerie. Elle portait ses habituelles longues couettes blondes tressées, ainsi que son grand manteau vert serré par une ceinture à laquelle pendaient une fine épée. Ses bottes lourdes faisaient retentir chacun de ses pas, et en la voyant humer l'air comme elle faisait, on aurait pu se douter de la légitimité de sa réputation.

Lorsque son regard croisa celui de Crocheta, son sourire d'enfant se changea en celui d'une femme. D'un seul coup d'oeil, chacune se rémemorrait leurs souvenirs communs ensemble, et leur amitié reprenait le dessus sur tout ce qu'elles étaient. Iacoma courut vers la Governatrice, et les deux dirigeantes s'étreignirent presque à s'en faire tomber, créant un doute de danger chez la Guardia en charge de la protection de leur Governatrice.

L'étreinte finie, les deux femmes se regardèrent un moment, Iacoma tenant son amie par les épaules.

- Tu m'as manquée, Crochet'.

- Toi aussi, Iacoma. Tu m'as manquée.

Alors que les soldats Roxaniens expliquaient aux soldats Divériens où garer leur véhicule dans la Cité, quelqu'un d'autre sortait du 4x4. C'était un jeune homme aux cheveux noirs, vêtu d'un simple manteau beige, d'un pantalon serré du même coloris, et qui portait dans son dos une arbalète. Crocheta ne connaissant nullement l'individu partageant le véhicule avec Iacoma, elle la stoppa alors que cette dernière se dirigeait vers Lara.

- Qui est la personne qui était avec toi dans le 4x4 ?

- Ah, déjà des questions ! Sois sans crainte, ma VinciGuerra, ce n'est autre que Knut Landau, mon nouveau Bergmeistero.

- Raymond Badin est mort ?

Iacoma eut soudain un regard très froid. "Raymond est mort, oui. Son corps a rejoint la neige comme l'était son souhait. Mais tu ne veux pas que nous parlions tout ça plus tard ?"

Crocheta hocha la tête. A la Diveria, ce qu'on appelait Bergmeistero était l'équivalent du chef des Cacciatori à Roxane. Ladislao avait une très grande estime pour le vieux Raymond Badin, anciennement en charge de la chasse de la Diveria, et traiter avec son successeur n'allait pas être une tâche que le chasseur cinquantenaire allait apprécier.

Tandis que Iacoma serrait les mains de Lara contre les siennes, un de ses soldats lui demanda si elle voulait retourner dans le 4x4. La jeune femme refusa, déclarant que Roxane lui avait trop manquée, et qu'elle voulait traverser la ville à pied avant que la lumière n'ait complétement disparue. Elle coimmença à marcher avec la Cudiera, tandis que Ladislao Macabeo s'approcha de sa Governatrice.

- Governatrice, j'ai entendu votre conversation avec Madame Surian.

- Je sais que vous portiez Raymond Badin très haut dans votre estime.

- C'était un homme remarquable. Un vieux con, mais qui connaissait la nature comme personne. Puisse l'esprit de Roxane lui offrir une décomposition décente.

Son regard se posa ensuite sur le jeune homme à la chevelure brune, et il reprit dans un soupir.

- Le vieux con a donc donné sa place à un petit con.

- Je savais que le nouveau Bergmeistero ne vous plairait pas. Mais laissez-lui sa chance. Après tout, Roxane n'avait que vingt-trois ans lorsqu'elle fonda notre Cité.

- Evidémment. Mais s'il y a une chose que j'ai appris de la vie, Governatrice, c'est que lors de la période du jeune âge, les hommes sont beaucoup moins intelligents que les femmes.

Après sa déclaration, il mît ses deux doigts sur sa pomette droite, et partit en direction du jeune homme. Il monta dans le 4x4 avec lui, et alors que les véhicules redémarrèrent, Crocheta, elle, retourna dans la Cité à pied pour rejoindre Iacoma et Lara, suivie de près par ses gardes.

Une fois la nuit tombée, la Cité de Roxane et ses habitants tombèrent en sommeil. Quelques gardes malchanceux devaient assurer la surveillance nocturne des remparts, et tout en discutant pour oublier le froid, se faisaient chauffer des infusions aux pins de la Trapanasti. Le thème de conversation le plus populaire actuellement au sein de La Guardia, était évidemment l'immense loup bipède trouvé par les Cacciatori; dont la légende était amplifiée chaque soir d'un nouveau boniment.

Mais plus loin, au centre de la Cité, dans la haute et solide Fettura, c'était un tout autre sujet qui animait la soirée; la guerre. Dans la salle de réunion, les soldats Divériens mangeaient avec d'autres de la Guardia, accompagnés des Cacciatori et leur chef Ladislao Macabeo, touchant deux mots au jeune Bergmeistero Knut Landau, du loup bipède abbatu avant-hier soir. Au dernier étage, dans la salle privée de la Governatrice, dînaient Iacoma, Crocheta, Lara et la vieille traductrice Carmela, dans une ambiance tout aussi sérieuse.

- Ces salopards ! S'ils touchent à un cheveu de Jelena, je leur sors les boyaux à l'air, et les fous dans les bois pour que les loups les dévorent vivants !

Iacoma, chez qui les infusions étranges de la Villaguna que Carmela lui avait fait goutées créaient une certaine ivresse, n'arrivait à sortir de sa rage contre l'ennemi. La colère était sa force, et elle ne pouvait partir en guerre sans elle. Connaissant son amie, Crocheta la laissait faire, tout en essayant de réhausser le débat.

- La Sororité ayant été invoquée, ne t'inquiètes pas Iacoma, tu vas pouvoir te les faire ces Sinmarquins.

- Pourquoi attaquer Vratu Na Jug ? Ça n'a pas de sens ! Toutes les tribus des anciennes Terres connaissent la Sororité, ils savent que plusieurs armées vont débarquer ! Ou alors viennent-ils du Sud ?

- Nous n'avons que peu d'informations sur eux. Tout ce que l'on sait, c'est qu'ils tiennent la forteresse, que Jelena est leur otage, et que la Kolonija a besoin de nous. Garde ta colère pour le combat, car nous partons demain, ce qui veut dire que n'avons que ce soir pour nous organiser.

Prenant sur elle, Iacoma se rassit entre Lara et Carmela, et remplit à nouveau son verre de l'infusion étrangère. Après un rapide coup d'oeil à sa Cudiera, Crocheta reprit.

- En mon absence, Lara, tu gouvernera la Cité. Il n'y a normalement, aucun risque pour que nous soyons attaqués prochainement, puisse l'esprit de Roxane nous protéger, mais je compte sur toi si jamais quelconque imprévu arriverait.

- Aucun problème Governatrice, répondit la jeune femme, avec combien d'hommes comptez-vous partir pour l'Est ?

- Je ne prendrai que deux-cents hommes. Il t'en restera cent-cinquante pour protéger la Cité, sans compter les quelques soldats en fin de formation de l'école de la Guardia. Iacoma, combien de tes guerriers arrivent à Roxane pour nous suivre demain ?

- Un peu moins d'une centaine. Les Cussiosoli rêvent toujours de prendre nos montagnes, je peux pas me permettre d'enlever plus de guerriers à la protection de la Diveria.

- Ça sera suffisant. Selon le rapport de Carmela après son entretien avec le messager Mravlije, le Royaume de Tyfrest et la Kolonija ont à eux deux un total de cinq-cent unités.

- Cinq-cent unités ? s'exclama Iacoma dans un sursaut faisant vaciller ses couettes, et ils n'arrivent pas à libérer la forteresse ?

- Tu n'as donc rien écouté ? Les Sinmarquins ont dérobés les armes Anciennes de la Cité Ravagée, leur puissance de frappe est bien supérieure à la nôtre, peu importe le nombre d'hommes que nous amenons !

- Et bien prenons les Armes Anciennes de la Villaguna, s'exclama Iacoma en se levant impulsée d'un coup de poing sur la table, prenons les missiles de l'époque et explosons ces sauvages !

- Et réduisons à néant Vratu Na Jug en même temps ? Avec Jelena en prime ?

A ses mots, la dirigeante Divérienne se tut, la bouche toujours pincée de colère. Tremblotante, des larmes commencèrent à perler de ses yeux, et après les avoir sécher, elle reprit.

- Je suis désolé, Crochet'. Seulement, savoir Jelena captive d'une tribu barbare...

La "Bambina delle montagne", avait bel et bien le visage d'une enfant en ce moment-même. Elle retenait ses larmes malgré elle, restant la tête haute comme une cheffe devait le faire, mais Crocheta la connaissait bien. Les légendes racontaient que la dirigeante Divérienne préférait mourir plutôt que de laisser des créatures passer ses montagnes; la légende devenait réalité quant il s'agissait des êtres auxquels elle tenait. Si Crocheta était son plus vieux souvenir de l'amitié, Jelena Horvat, la gardienne de Vratu Na Jug, était un réelle modèle pour la jeune femme dont les joues devenaient rougies par l'infusion et la tristesse. Aussi, Crocheta se leva, et s'approcha de son amie.

- Jelena t'a-t-elle déjà raconté la fois où un homme de la Cité Ravagée avait essayé de la violer alors qu'elle n'était qu'une jeune fille ?

A ses mots, Carmela et la Cudiera écarquillèrent les yeux. Iacoma, elle, ne sourit que d'un regard malicieux, avant de lâcher un petit rire dans lequel elle répondit que oui. Lara et la vieille traductrice fourmillaient de curiosié quant à l'histoire, mais n'osant interrompre la Governatrice, elles laissèrent les deux dirigeantes se regarder avec complicité, qui réussit à calmer Iacoma de sa tristesse.

Après une demi-heure d'entretien militaire, les quatre femmes se séparèrent pour chacune se reposer avant le grand départ de demain. Une fois l'armée Divérienne arrivée à la Cité, un repas leur serait offert, et les deux dirigeantes partiraient en compagnie de leurs trois-cent soldats, ainsi que de la vieille Carmela pour assurer les traductions auprès des autres dirigeantes de la Sororité. Lara, elle, prendrait le contrôle de Roxane, et ce sera la deuxième fois qu'elle le fera depuis qu'elle était la Cudiera de la Cité; la première étant il y a deux ans, quand Crocheta était partie en guerre contre le Phénix.

Carmela partit la première, un garde avec elle pour l'accompagner à sa maison au bout de la triangulaire Piazza della Fettura. Lara, elle, avait pour ordre d'accompagner Iacoma dans sa chambre improvisée à la Fettura, deux étages en dessous de la salle privée.

Elles sortirent donc, marchant côte à côte, et à peine commencèrent-elles à descendre les escaliers, que Iacoma saisit Lara par le bras, collant son corps contre le sien.

- Pas très causante, la Cudiera.

- Arrête, Iacoma, pas ici. Il y a encore des gens dans la salle de réunion, ils pourraient nous voir.

- Et alors ? Vous êtes des Mravlijes ou quoi ? Il est interdit de baiser dans votre Cité ?

Avec grande douceur, Lara dégagea les bras de la jeune guerrière, et lui sourit.

- Ce n'est pas ça. Mais la Cudiera qui embrasse la dirigeante Divérienne, au beau milieu des escaliers de la Fettura, ça serait plutôt mal vu, alors mieux vaut être discrètes.

Elle lui lâcha un rapide baiser sur les lèvres, avant de continuer sa descente des escaliers, suivie de près par Iacoma. La guerrière, bien qu'excitée, se renfrogna, et dédaigna suivre Lara sans insistance.

En passant près de l'étage de la salle de réunion, on entendait plusieurs voix d'hommes chanter en choeur. Lara reconnut là l'air de "L'amore non è morto", chanson que Carmela avait fait connaitre à la Guardia lors de son arrivée dans la ville, et qui depuis le temps était devenue un véritable classique au sein de l'armée de Roxane. La jeune femme s'arrêta dans les escaliers, surprenant Iacoma, et fit signe à cette dernière d'écouter. Les soldats en étaient au dernier couplet, et connaissant le chant par coeur, Lara se laissa emporter et en fermant les yeux, chantonna doucement avec eux.

"Perché no, perché no !

L'amore non è morto !

Nonostante la guerra

Il fresco e la malatia

I nemici e la follia

Penso solo a una cosa

Questa cosa è tua

Piu bella ragazza

Che sara una donna

Voglio essera tua

Perché no, perché no !

L'amore non è morto !

Se tu mi dai un biaccio

Io sempre essere tuo !"

La chanson finit en applaudissements, éclats de rires et compliments, et Lara ouvrit enfin les yeux. Devant elle, le regard de Iacoma la regardait avec intensité, et Lara n'eut qu'une envie; l'embrasser. Mais alors qu'elle s'approchait pour le faire, Iacoma la repoussa affectueusement.

- Les gardes trainent trop par ici. Allons dans ta chambre, nous serons plus tranquilles.

Lara approuva, et les deux femmes continuèrent leur descente le long des escaliers.

- Très jolie la chanson, dit Iacoma dans un sourire, je ne savais pas qu'en étant Cudiera de la grande Crocheta VinciGuerra, on avait le temps de pousser la chansonette.

- C'est une chanson qui vient de la Villaguna, là où je suis née. Ma mère me la chantait là-bas, en me promenant sur le bord de l'eau.

Arrivées quelques étages plus bas, les deux femmes se trouvaient face à la porte de chambre de la Cudiera. Lara ouvrit, et invita Iacoma à l'intérieur. A peine eut-elle le temps d'essayer d'allumer une bougie, que la Divérienne la saisit par la taille, et l'embrassa férocement. Prise sur le vif, mais aussi par la passion envers son amante, Lara laissa choir sa bougie, et plaqua ses mains sur la nuque de Iacoma, rendant à la Divérienne la fougue de ses baisers.

Dans la maigre clarté de lune que laissait passer la fenêtre, elles se déshabillèrent dans une pluie de baisers, avant de s'emmitoufler dans les chaudes peaux de bêtes du lit, collant leurs corps d'un éclat tel qu'ils parurent un instant ne former qu'un. Voila un an que les deux amantes ne s'étaient pas vues, et cette nuit; nuit d'avant-guerre, était réservée à l'expression de leur amour, et rien de plus.

Collant ses seins contre ceux de Iacoma, Lara, au dessus, rendit ses baisers un peu plus intermittents, souhaitant apporter la parole à cette frénésie érotique.

- Jure-moi de ne pas te faire tuer. Jure-le moi.

A ses mots, Iacoma stoppa sa bouche amoureuse, et saisit le visage de sa partenaire. Son regard plongé dans le sien, elle la regarda intensément pendant plusieurs dizaines de secondes, avant de prendre la même voix qu'elle prenait lors d'assaut miltaires.

- Si tu ne veux pas que je meurs, alors fais-moi jouir. Fais-moi jouir d'une force telle qu'aucun ennemi ne saura m'enlever le goût de la vie.

Elles s'embrassèrent à nouveau, et ce faisant, Lara descendait ses mains le long du corps de sa partenaire, jusqu'à son entre-jambe humide, et commença à le caresser.

Iacoma lâche quelques gémissements, et Lara longea son corps nu, prenant soin d'y embrasser chaque parcelle, avant d'entrer dans les profondeurs du lit, sa bouche haletante entre les cuisses de la guerrière. Sa langue glissa le long de la fente, et avant d'y retourner, elle prit à nouveau la parole.

"Tu vas l'avoir, ton goût à la vie, mais pendant que tu jouiras, je veux connaitre ce que Jelena Horvat a fait à l'homme qui voulait la violer."

Bien que la demande fût innatendue, Iacoma n'eut pas vraiment le temps d'y demander une explication, car aussitôt la phrase finie, que la bouche de Lara lui baisait les lèvres vulvaires, créant en elle un plaisir dont elle était jusqu'ici nostalgique. Tout en se tortillant de plaisir, elle commença son récit.

"Au tout début du XXIIIème siècle, à la Cité Ravagée, Jelena gardait la maison de sa famille. Elle était connue dans la ville, et beaucoup d'hommes lui tournaient autour, dès que ses seins ont commencés à pousser. Un jour, l'un d'eux, un peu trop confiant, est entré dans la maison, et Jelena dormait seule dans son lit. Il s'est lancé sur elle, a commencé à la déshabiller avec violence, et la pénétrer. Elle n'avait que treize ans, je crois. Comprenant qu'il était plus fort qu'elle, elle se laissa faire, dans un premier temps, jusqu'à simuler même que l'expérience lui plaisait. L'homme prit la confiance, et la laissa se mettre sur lui. Elle faisait des va-et-vient avec son bassin jusqu'à amener son agresseur à l'orgasme, et au moment où il jouit, elle se leva, et planta ses deux doigts dans ses yeux. L'homme hurla de douleur, pendant que sa semence giclait de sa bite, et là, il comprit qu'il avait violé la mauvaise gamine."

Entre deux coups de langue, Lara lacha "Et ensuite ?"

"Le lendemain, son agresseur était retrouvé. Il était mort pendu, la statue de femme devant la Katedrala servant de potence, les orbites gouttant de sang. Sur son front était cousu son pénis, gouttant lui aussi, et sur son corps, était écrit au couteau "Nema Silovanja", ce qui veut dire..."

Iacoma ne put finir. Elle jouit d'un cri portant, impulsif, incontrôlé, pliant son corps de plaisir. Elle jouit d'un cri fort, long et explosif; aussi puissant que ceux que l'on pousse au début d'une guerre.

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