Agonie sentimentale
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À Manon
Obscure harmonie qui coule sur ma fenêtre,
Glace maléfique qui s’empare de moi,
Désir, sacrilège qui me laissent sans voie,
Grâce que je fuis, aimante je ne puis être.
Velouté d’étoiles qui chute sur nos têtes,
Scintille en mille nuits et perpétue sans fin
La lumière cruelle où luit notre chemin,
Le miroir de la vie aux reflets de squelettes.
Mais le soir s’éteint par le soleil du matin,
Révélant les fils qui maintiennent le pantin ;
Souvenirs un rien éphémères et tantôt crus.
Cet amour endurci né d’un unique espoir
Encore et toujours le gardien de ce qui fut
Se refuse de voir qu’il se met à déchoir.
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