10 - L'arrivée à Saint Jacques de Compostelle

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Je n'étais maintenant plus qu'à quelques kilomètres de la capitale de la Galice, Saint-Jacques-de-Compostelle (en espagnol : Santiago de Compostela).


Pour arriver en pèlerin, j'avais acheté avant de partir le carnet du pèlerin (la Credencial) dans une association des amis du chemin de St- Jacques de Compostelle pour la modique somme de 1 euro.

Ce carnet m'avait permis d'accéder aux hébergements réservés aux jacquets.

Remplie avec les tampons des différentes étapes, la Credential permettait d'obtenir la compostela (document écrit en latin) , preuve irréfutable de mon pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Pour obtenir ce « diplôme », il fallait avoir parcouru au moins les cent derniers kilomètres à pied (ou deux cent à vélo) et de les avoir fait valider.

J'ai été déçue de mon arrivée.

La cathédrale est mal entretenue, sans dorures étincelantes.

Les touristes « normaux » prennent en photo les pèlerins et les dévisagent.
Sans parler des marchands de souvenirs !

On aimerait arriver dans un lieu plus authentique.

Je me retrouve au milieu de la foule, jusque dans la cathédrale où les places assises sont accaparées par ceux qui arrivent en car et les touristes.


Un encensoir en laiton censé parfumer la cathédrale est accroché au plafond dans la cathédrale et se balance comme s'il s'agissait d'un pendule. Je pense qu’il sert surtout à atténuer la mauvaise odeur après nos kilomètres de marche.

Cependant l’émotion a fini par prendre le dessus pendant la messe des pèlerins, où j’ai vécu un véritable moment de communion.


Partir sur les sentiers jacquaires, c’est accepter le dépouillement, le dépassement de soi.

Cette aventure demande une bonne dose de confiance en soi. L’ouverture et la tolérance sont des vertus à mettre en pratique. En avançant sur le chemin, on s'allège, on se débarrasse du superflu, on « vide son sac » pour garder l'essentiel. Le sac c'est « la maison » du jacquet.

En rentrant chez moi, j'ai fait du tri pour conserver uniquement ce dont j'avais besoin.

Beaucoup de choses me paraissaient futiles ou superflus.

Le chemin apporte aussi de beaux cadeaux : la beauté d’un paysage, la solidarité authentique.
C’est un temps qu’on se donne pour être disponible à soi. La fatigue amène une conscience intime plus claire. C’est un temps pour travailler sur soi.

Il est important de faire son chemin à son rythme, de ne pas se donner une date d’arrivée, et encore moins penser à l’arrivée.


Parvenu au terme du voyage, je me suis dit que je n’étais pas arrivé.

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