LVIII

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LVIII

Les patrouilles se sont succédées et le mois de mai est arrivé.

Pendant la fin du mois d’avril et tout le mois de mai, toutes les semaines, on faisait jusqu’à trois actions contre Durrani. On alternait l’acte de guerre et la blague de collégien.

Le Gros avait fini par obtenir une grande quantité d’informations sur la propriété des champs de pavots. Si on avait un doute, on attendait. Généralement, après un champ brûlé ou deux, on voyait apparaître des gardes autour des parcelles appartenant au Pashtoune, ce qui nous permettait de compléter notre carte. En général, nos assassins au corps à corps, Tito, Bloody Mary, Dio aussi, se glissaient derrière les gardes fraîchement dépêchés et les endormaient, la plupart du temps avec un calmant vétérinaire, parfois à la morphine, histoire de faire un pied de nez à Duran Duran.

Ce surnom a bien fait rire Kitty, d’ailleurs, qui nous a dit que c’était le nom d’un très bon groupe des années 1980. Elle essaierait de nous faire écouter des morceaux pendant nos pauses.

Retour à Durrani. Donc, nos assassins, armés d’injecteurs hypodermiques, se glissaient dans le dos des gardes et leur injectaient une dose de calmant. Et ne touchaient pas aux champs, se contentant de noter leur position pour que notre carte soit mise à jour. Bien sûr, on y retournerait, à ce champ, soit pour y mettre le feu, soit pour y faire une blague.

Y mettre le feu, c’était simple : on cherchait le sens du vent, on versait un peu d’essence et on jetait une allumette. Enfin, tout un carnet, de ces allumettes en carton qui sont rangées les unes à côté des autres dans un étui publicitaire et que l’on déchire pour les frotter contre un grattoir collé sur l’une des faces. On glisse ensuite l’allumette en feu sous celles qui sont encore dans l’étui, on attend qu’elles s’enflamment et on laisse tomber le tout dans la flaque d’essence. Ça brûle bien.

Les blagues. Les blagues l’étaient en apparence mais servaient aussi à bousiller la récolte. Par exemple, on a commencer par répandre un mélange de terre et de bleu de méthylène concentré dans les champs, c’était assez chiant à faire, plutôt long, mais à la pluie d’après, quand les plants ont commencé à absorber le colorant, les belles fleurs blanches ont pris des reflets bleus puis plus foncés et Durrani, craignant avec raison que le colorant rende le produit impropre à la consommation, a brûlé son propre champ. C’était jouissif.

On a recommencé avec d’autres colorants, tous plus industriels et artificiels les uns que les autres. On a vu des champs rouges, violets (magnifiques), oranges, turquoises, noirs…

On s’est aussi amusés à dessiner des motifs variés dans les champs. Pour ça, on faisait rouler des bûches de bois pour coucher les plants et les empêcher de se redresser en cassant les tiges. C’était la méthode utilisée par des plaisantins pour créer certains des crop circles qui ont fait couler beaucoup d’encre quand on croyait encore aux extraterrestres. La mode actuelle, c’est les infraterrestres. Des êtres plus évolués que nous qui habiteraient sous terre et qu’on n’aurait pas encore découverts, malgré nos explorations de la croûte terrestre. Mais je m’égare.

On ne dessinait pas des motifs étranges. Les nôtres étaient soit très simples – des carrés, le plus souvent des cercles, des triangles – soit très cons – des bites, des smileys, même une femme à poil stylisée, due à la plume de Lin. Ben oui, apparemment, elle dessine et elle a le chic pour suggérer une forme en quelques traits. Peut-être que ça vient de sa formation de chimiste…

Duran Duran a récolté les champs géométriques, a brûlé les champs à bite ou à femme à poil, qui devaient un peu trop l’offenser. Du coup, on a repris ces motifs-là assez souvent. Le voir brûler ses propres champs est assez plaisant, faut avouer.

S’attaquer à son domicile fut une de nos idées les plus dangereuses, idiotes et satisfaisantes, assez difficile à mettre en place, surtout après la mésaventure de P’tite Tête.

On a attendu une nuit qu’il soit en tournée d’inspections des champs que l’on avait redécorés – il y avait un peu de tout, comme motifs – et on s’est approchés en Land puis à pied.

Tito, en tête, armé d’un injecteur à kétamine et de plusieurs flacons, nous a tracé un chemin en endormant tout humain rencontré, tout chien croisé. Pour que l’odeur d’Alpha et Yaka ne le dénonce pas auprès des chiens de Durrani, il s’était récuré avant de partir avec un produit particulièrement agressif pour sa peau, et il avait passé le trajet à essayer de ne pas se gratter.

J’avais attrapé ses mains comme il essayait de frotter son aine discrètement, et je l’avais bloqué contre moi. Il n’a pas essayé de se débattre, après l’armurerie, il avait compris qu’il ne ferait pas le poids à moins de me prendre par surprise. Il a essayé de se détendre, et je voyais bien que le moindre cahot, le moindre mouvement, faisait frotter l’étoffe de son treillis tout neuf contre sa peau agressée et que l’envie de se gratter était difficile à garder à bout de bras. J’ai passé le trajet à chuchoter à son oreille, à lui raconter une histoire, mais je vous avouerais que je ne sais plus trop laquelle. Peut-être un de mes souvenirs d’enfance, entouré de mes frères et sœurs – nous étions six, j’étais le benjamin –, Tito était friand de mes aventures de gamin, toujours à suivre mon grand frère, de vingt ans mon aîné, ou la plus jeune de mes sœurs, de dix ans plus vieille que moi.

Kris avait interdit à Erk de soulager Tito, ne sachant pas si le soin ne risquait pas de lui rendre son odeur d’humain normal.

Donc, Tito en tête loin devant, nous nous sommes glissés entre les massifs de fleurs et les fameuses fontaines de Durrani, en eaux cette nuit-là, et dont le gloussement couvrait le bruit de nos pas.

Après avoir endormi une bonne vingtaine de gars et de chiens, on est arrivés devant la baraque, plutôt imposante. Heureusement, elle était de plain pied, avec des toits terrasses tous plats.

Là, Tito et les frangins m’ont régalé d’un chouette numéro. Erk s’est calé dos au mur, les mains en coupe, genoux pliés. Kris a posé un pied sur le genou du géant, puis l’autre sur ses mains, rejoint par le premier. Erk a levé ses mains et Kris a atteint le bord du toit du bout des doigts. Le Viking s’est redressé, a levé les mains encore plus haut et Kris a tranquillement enjambé le rebord, ou presque. Il s’est retourné, s’est agenouillé, appuyé sur la balustrade, et a attendu.

Erk s’est baissé, Tito a posé les deux pieds sur les mains en coupe, ses mains sur la tête du Viking et le géant s’est redressé de nouveau puis a levé les mains très haut. Tito, tendant les bras vers Kris, se tenait très droit, les genoux légèrement pliés pour amortir les mouvements d’Erk, mais celui-ci bougeait lentement et régulièrement. Avant que Kris ne hisse Tito sur le toit, Erk s’est retrouvé dressé de toute son immense hauteur, transférant Tito sur sa main droite et levant celle-ci le plus haut possible, portant les soixante kilos de mon pote à bout de bras.

Tito a attrapé la main tendue de Kris, Erk a rapproché sa main du mur et Tito a rejoint le petit frère.

Qu’allaient faire ces deux-là sur le toit, me demanderiez-vous ? Eh bien, ils allaient poser une boîte de chocolats sur le lit de Durrani. Non, en fait non. Lin avait commencé par ne pas être très d’accord, mais quand Durrani a brûlé un champ décoré d’une femme à poil, on s’est demandé ce qu’il ferait s’il trouvait une pin-up sur son lit.

Baby Jane a accepté de poser, vêtue en tout et pour tout d’un loup de satin noir et de son rouge à lèvres. Ça avait l’air de l’amuser, ce genre de choses, et elle nous a dit à cette occasion qu’elle avait été modèle photo quand elle était plus jeune et encore à Londres. La photo, prise par Ketchup, ne montrait rien d’autre que l’absence de vêtements de la belle Anglaise.

Pour préserver la pudeur de Baby Jane, seules les femmes et Tito avaient vu la photo imprimée. D’ailleurs, Tito avait rougi, ce qui les avait fait marrer.

- Ben alors, Tito, avait demandé Baby Jane, tu as viré ta cuti ?
- Non, avait-il répondu encore plus rouge, je suis résolument gay. Mais… Je ne sais pas si tu as remarqué, mais Erk et toi avez la même couleur de peau.

Baby Jane l’avait regardé d’un air étrange puis, se penchant à l’oreille de l’Albanais, elle lui avait posé une question et il avait répondu en hochant la tête.

Les autres femmes, sauf Lin, étaient dévorées de curiosité mais ni l’une ni l’autre ne leur ont jamais rien dit. Lin avait compris et fait le lien entre sa rougeur et son commentaire. J’ai fini par deviner, moi aussi, quand on m’a rapporté cet incident.

La position de Baby Jane, même si elle ne dévoilait que sa – magnifique – poitrine, était suffisamment suggestive pour que, malgré le fait que nous nous voyions tous à poil dans les douches, cette nudité-là soit réservée à celles – et celui – qu’elle ne ferait pas fantasmer. Et pourtant… en remarquant la similitude entre la peau de la poupée anglaise, et celle du géant islandais, Tito avait imaginé le Viking à la place de Baby Jane, dans la même position, et cela avait fait marcher son imagination.

C’est vrai que si l’on passe outre les cicatrices, Erk a lui aussi une peau de porcelaine. Mais franchement, associer le géant fort comme un… Viking et la délicatesse de la porcelaine, ça fait très bizarre.

Enfin, bref, je me suis encore une fois égaré et ça commence à me gonfler, cette manie de prendre des chemins de traverse et des raccourcis qui n’en sont pas. Bon, si Tito a vu la photo, c’est aussi parce que c’était lui qui devait la déplier et la poser sur le lit du Pashtoune.

Après avoir vu disparaître les deux ninjas, on est restés sur place, les attendant. On s’était planqués dans un massif, un peu à l’écart, histoire que nos treillis, un peu plus foncés que les murs, ne nous trahissent pas.

On était en silence radio, obligé malgré les dormeurs. On n’était pas à l’abri d’un espion. Nos oreillettes étaient même restées dans la Land. C’était dangereux de ne pas pouvoir communiquer, mais c’était encore plus dangereux d’annoncer notre présence à Durrani par notre électronique. On n’avait même pas nos smartphones ni nos boucles de ceinture ou nos flingues. Juste nos cerveaux, nos couteaux et, fallait l’espérer, de bons mollets. On, ici, c’était Erk et moi. Et le géant n’était pas le plus calme des deux.

On avait un avantage de plus, Baby Jane avec, cette fois-ci, son Adlerauge, son fusil de snipe long distance, et non le MKSR. Elle était perchée sur du rocher au-dessus de la Land, à un peu moins de deux kilomètres de chez Durrani, et devait nous couvrir. Ce qui était sûr, c’est que si elle tirait, elle alerterait tous les mecs qu’on n’avait pas endormi. Mais si elle tirait, ça voulait dire qu’on était dans la merde et que le bruit du coup de feu serait le cadet de nos soucis.

Les vingt minutes environ qu’a duré notre attente ont été parmi les plus longues de ma vie.

Puis un petit caillou est tombé du toit. Un petit caillou tout simple. Mais lâché volontairement par Kris. Erk a lancé un autre caillou contre le mur, pour répondre. Puis, très lentement, on s’est extraits de notre cachette et on s’est approché du mur. Kris a « tendu » Tito à Erk, qui l’a déposé au sol en douceur puis a tendu les bras vers son frangin. Celui-ci s’est suspendu à la balustrade, et Erk lui a attrapé les mollets et Kris a lâché sa prise. Erk a ralenti sa chute et le Lieutenant s’est trouvé de nouveau sur le plancher des vaches.

On s’est tous accroupis au pied du mur un instant, puis on est repartis sans faire de bruit, le plus rapidement possible, Tito avec son injecteur prêt à tirer.

On est tombés sur un garde. Il venait de sortir de la maison et n’avait pas fait connaissance avec l’injecteur. Il nous a vu, n’a heureusement pas pensé à appeler, par contre il a commencé à pointer son arme vers nous. Le coup de feu servirait d’alarme. Alors Erk a foncé comme un malade, chopant le canon de la vieille Kalash pour le lever et assénant au type un coup de poing à lui dévisser la tête. Il l’a retenu, l’a déposé au sol tout doucement, l’installant confortablement, vérifiant son pouls pendant que Kris secouait la tête devant cette absurde gentillesse.

On est repartis, toujours lentement, toujours courbés, toujours silencieux. Les mecs et les chiens endormis étaient toujours out mais d’autres sortaient pour faire leur ronde et notre timing avait été un peu juste.

On était en train de contourner un type, Tito son injecteur toujours en main, quand un cri d’alarme a résonné et le mec s’est raidi. Tito s’est jeté sur lui, Kris à sa suite, et, entre l’un qui immobilisait et l’autre qui injectait, on a réussi à éviter la cata. Mais de justesse. On a encore louvoyé entre les mecs qu’on entendait arriver, réussissant à leur échapper. Ils n’étaient pas incompétents. On était juste meilleurs, cette nuit-là.

Ceux qui nous ont fait vachement flippés, ce sont les chiens. On avait transpiré, l’exercice, le stress, et je pouvais me sentir facilement, ce qui m’inquiétait. Et si je vous dis qu’à un moment, patientant sous un buisson à coté d’Erk, j’ai senti sa transpiration malgré le parfum entêtant des fleurs, vous voyez à quel point il était urgent qu’on se tire. Heureusement pour nous, aucun n’a pensé à lâcher les chiens, ils les ont gardés en laisse.

On a mis beaucoup trop de temps à sortir du palais de Durrani. Pour aller plus vite, une fois arrivés au mur d’enceinte, Erk nous a pris à bras le corps et nous a soulevé jusqu’au faîte du mur. Une fois qu’on avait dégagé le passage, il a pris un peu d’élan, a sauté pour attraper le haut et s’est hissé pour s’allonger sur le mur avant de redescendre. Il avait commencé à basculer de l’autre côté quand…

Quand il y a eu un coup de feu, un grognement et un juron islandais puis Erk s’est vautré au pied du mur, son frère immédiatement à ses côtés. Mais le géant s’est tout de suite relevé.

- Erik, ça va ? Tu n’as rien ?
- Plus tard ! Allez, on fonce, les mecs. Au premier ravin, vite.

On a entendu la voix de l’Adlerauge qui répondait.

On a obéi, cavalant comme des malades. On avait beau être sortis, on n’était pas à l’abri. La bonne nouvelle c’est qu’il y avait des fossés, des ravins, des bosses et des creux et on a pu avancer un peu à l’abri. Si je vous dis que le creux entre mes omoplates était tout tendu, frissonnant, attendant la balle qui viendrait mettre fin à notre blague, vous comprendrez mon soulagement quand on a entendu un coup de sifflet puis vu apparaître la Land Rover.

Quand on a rejoint le pick-up, tout le monde était déjà dedans, alors, encore une fois, Erk nous a soulevés pour nous jeter dans le véhicule, s’est hissé derrière nous et on s’est écroulés en tas sur le matelas posé là, pantelants, haletants, essoufflés de notre course, le cœur à 200 à l’heure, l’adrénaline courant encore dans nos veines.

JD a donné un coup sur le toit du pick-up, Quenotte a démarré, Baby Jane a remonté la ridelle arrière et on s’est fait tout petit pendant que JD, à la 12.7, tournée vers l’arrière, arrosait nos poursuivants, faisant sauter la poussière à leurs pieds, malgré les cahots et les zigzags que faisait Quenotte. Baby Jane a dégainé son EMA 7 et a complété les tirs, faisant mouche à chaque coup, comme d’habitude, sur un chapeau, une crosse de Kalash, un talon de botte. Ils avaient reçu l’ordre de ne faire aucun blessé. Kitty, dans la cabine du pick-up, avait ouvert la fenêtre coulissante à l’arrière et tirait aussi mais, pour l’instant moins précise pour que les deux autres, elle se contentait de tirer au-dessus de leurs têtes.

JD a fini par cesser son tir, imité par la poupée de porcelaine et la petite Américaine, il nous a tendu à boire, alors on s’est redressés, péniblement, on a bu. J’ai vu Tito frotter son épaule, sa cuisse, son flanc, et ça m’a inquiété.

- Tito, j’ai chuchoté, ça va ?
- Oui, mais ça me démange, maintenant que je ne suis plus concentré sur autre chose.

Une grande main qui brillait un peu, même si ça ne se voyait qu’au bout des doigts, le reste étant obscurci par les mitaines de cuir, lui a retiré son bonnet pour lui ébouriffer les cheveux et il s’est détendu, soulagé par le petit Soin rapide du Viking.

- Merci Erk.
- De rien, bonhomme. Tu iras voir Doc demain, quand même, qu’elle vérifie qu’il n’y a pas d’autres dommages. Alors, comment ça s’est passé ?
- Attends, Erik, une chose à la fois. Pourquoi tu t’es cassé la gueule du mur ?
- J’ai tout lâché pour me mettre plus vite à l’abri. Bon, comment ça s’est passé ?

Kris, soupirant, a abandonné l’espoir d’avoir une réponse honnête à sa question somme toute légitime.

- Comme sur des roulettes, a répondu Tito, sauf qu’on a dû ramper sur le toit, parce que la balustrade était un peu basse. Après, il a fallu soulever le loquet des volets, facile avec le couteau mais un peu long pour rester silencieux, le reste fut une formalité. Par contre, pour remonter sur le toit, ce fut…
- Compliqué, a dit la voix rauque de Kris.

Il était appuyé contre son frère, les yeux fermés. Erk a levé un bras et Kris s’est glissé dessous. Il a soupiré d’aise, faisant doucement rigoler le géant, qui a passé son bras autour de ses épaules.

- On dirait un chat.
- Miaou…
- Eh bien tu n’es pas loin du compte, en le traitant de chat. Kris m’a fait la courte échelle, comme toi et j’ai pu atteindre la gouttière. Après, il m’a poussé et j’ai pu rouler par-dessus la balustrade, mais je ne voyais pas comment il allait pouvoir remonter. S’il sautait pour que je l’attrape et le hisse, il risquait de me faire tomber avec lui, je suis trop léger. Alors il a pris un peu d’élan et a… marché sur le mur ?
- Mmmh, c’est ça, a dit Kris, sa voix ensommeillée.
- Un chat ninja, alors…
- Ronronron…

Erk a secoué la tête en riant et Kris s’est endormi. Tito s’est pelotonné contre Erk, qui, levant le bras de ce côté aussi, s’est retrouvé avec un dormeur de chaque côté. Il m’a regardé et je lui ai dit que c’était dommage qu’il n’ait pas un troisième bras, j’en aurai bien profité moi aussi. Il a eu une grimace que je n’ai pas pu déchiffrer tout de suite. Un moment, j’ai cru que c’était parce qu’être couvert de camarades endormis, ça lui plaisait moyennement, après, je me suis dit que non, il n’était pas comme ça, et c’était plutôt parce qu’il ne pouvait pas m’offrir le même confort qu’à Tito et son frère. Et puis, j’ai réalisé que j’étais trop crevé pour essayer de comprendre la grimace d’un type qui devait être à peu près aussi fatigué que moi.

Heureusement, JD a sorti les couvertures et m’a aidé à envelopper Erk, qui dodelinait de la tête, et ses deux annexes puis m’en a filé une et m’a offert son épaule. J’ai accepté.

Je ne me souviens pas du reste du voyage. Et pas de notre arrivée à la base non plus.

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