LX

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Bon. Il s’est passé un truc cette nuit et là, pour que ce soit clair, j’ai attendu d’avoir un max d’informations avant de tout mettre sur papier. La veille, Erk faisait transpirer Tito de trouille avec son histoire de plat islandais. Cette nuit…

Je vais essayer de ne pas trop me perdre en chemin et de tout raconter dans l’ordre chronologique.

Donc, après la recette islandaise, qui avait dû couper l’appétit à Tito qui a chipoté dans son assiette au déjeuner, après une sieste et de la préparation de matériel pour notre patrouille, et la corvée de laverie de Tito, on est allés se pieuter assez tôt. Faut dire que la sieste n’avait pas suffi à rattraper la fatigue de la nuit.

Vers 3h du matin, Kris s’est réveillé en sursaut, a enfilé un pantalon, a secoué son frère en lui disant qu’on était attaqués et est sorti avant qu’il ne soit complètement opérationnel. Il était pieds nus, armé de deux couteaux. Il avait oublié son Behemoth. C’est rarissime qu’on l’oublie, surtout de la part des frangins qui sont de vrais guerriers.

A l’instant précis où Kris touchait l’épaule de son frère, une vingtaine d’hommes armés de Kalachnikovs AK-2N85, modèle plus récent que l’AK-47, prenaient pied sur le promontoire par l’est, ayant escaladé la falaise pour nous surprendre.

Au moment où il parlait de l’attaque, une de nos sentinelles perdait la vie, la gorge tranchée par les attaquants.

Au moment où il franchissait la porte de leur chambre, courant vers le PC Ops pour déclencher l’alarme, une deuxième sentinelle perdait la vie, mais, ayant entendu un bruit suspect, avait eu le temps de dire « Int… » à la radio, pour Intrusion avant de s’étouffer dans son propre sang, sa gorge tranchée également.

Alpha a bondi dans la nuit.

Phone, de permanence à la radio, a immédiatement appuyé sur le bouton rouge. Ouais, un gros bouton rouge qui déclenche la sirène. Un mugissement à réveiller les morts.

En entendant la sirène, Kris a changé de destination, a couru vers la barbacane puis, devant une sentinelle abasourdie et assourdie par la sirène, a sauté par-dessus les sacs de sable et a disparu dans la nuit, sur les traces du chien.

En entendant la sirène, on a tous sautés à bas de nos pieux, en tee-shirt et boxers, les yeux écarquillés de stupeur, de surprise, le cœur battant la chamade, l’adrénaline courant dans nos veines, échangeant des regards incrédules ou affolés avec nos camarades de chambrée.

Puis l’entraînement a pris le dessus et on a glissé nos pieds nus dans nos bottes, ceint nos Behemoth, on s’est collés nos oreillettes et laryngos, et on est sortis de nos piaules le casque sur la tête, enfilant nos pare-balles, tout ça sur fond sonore de coups de feu.

Devant l’armurerie, dans la même tenue que nous, tee-shirt et boxer shorts, bottes, Lin, Erk et le Gros, Lin et le Gros nous tendant nos EMA 7, Erk vérifiant nos gilets, casques et oreillettes. Il était tendu et s’excusait de ses mouvements un peu brusques. Kris brillait par son absence.

Lin donnait ses instructions sur le canal général, et je me souviendrais toujours de celle-ci.

- Faites attention, il y a un homme à nous dehors, en plus des sentinelles.
- Kris ? a demandé Mac.
- Oui.

Dès qu’un peloton de six était formé, un sous-off prenait la tête et se dirigeait vers les tirs sporadiques qui venaient du stand de tir. En attendant mon tour, j’ai essayé de faire le tri dans mes pensées.

Jusqu’à présent, la base était… protégée. Un refuge secret, un endroit où lécher nos blessures en toute tranquillité. Un endroit où une petite fille de six ans pouvait vivre à l’abri dans ce pays en guerre.

Cette nuit-là, on a appris à quel point on se berçait d’illusions.

Kitty, quand elle a été réveillée, a eu le bon réflexe de s’équiper, comme nous tous. Puis, elle a croisé le regard de sa sœur. Cassandra, que l’on avait crue remise de ses émotions à Kaymani Center, était paralysée, tétanisée par la peur. Et quand Kitty s’est dit que la petite serait à l’abri dans leur chambre et a voulu sortir, Cassandra a hurlé et s’est jetée dans ses bras.

Quand Kitty s’est présentée à l’armurerie, encombrée de la petite fille, elle a essayé de la passer à Ketchup qui elle aussi s’était protégée et armée. Mais Cassandra était collée à sa sœur à la super-glu. Même Erk n’aurait pas pu la décoller. Quand il les a vues, il leur a donné l’ordre de se réfugier dans l’armurerie, avec Cook et ses aides. L’armurerie, du fait de ce qu’elle contient, est blindée et l’entrée est protégée par un code que les officiers sont les seuls à connaître.

Les seuls non-combattants non protégés étaient Doc et Nounou, qui préparaient l’infirmerie au cas où, et Phone à la radio. Mike, armée, partirait dans un des pelotons.

Stig était le premier à partir, avec Baby Jane et Quenotte, entre autres. Ils ont couru vers le stand de tir, puis se sont accroupis quand les balles ont commencé à siffler autour d‘eux. Stig a réparti ses hommes autour de l’échauffourée et puis a crié « à terre ! » et nos hommes, sentinelles ou autres, ont immédiatement obéi. A hauteur de d’homme debout il n’y avait plus que des ennemis. Et Kris, mais ils ne le voyaient pas. Ils ont commencé à riposter.

- Ne tirez qu’à coup sûr, ça me ferait chier de devoir expliquer à Erk pourquoi son frère a fait une crise de saturnisme aigu.
- C’est quoi, le saturnisme ? a demandé quelqu’un.
- Un excès de plomb dans l’organisme, a répondu Stig.

Il y a eu quelques ricanements, vite réprimés, mais qui leur avaient fait du bien, ça les avait détendus.

J’ai pris le dernier peloton, Lin et Erk nous ont emboîté le pas. Erk était tendu comme une corde de violon.

Devant nous, ça défouraillait sec, Erk se crispait de plus en plus. Quand on a entendu les premiers cris de douleur, il a sursauté violemment. Lin a posé une main sur son bras et a pris la parole sur le canal général, nous demandant de nous répartir sur le périmètre pour le sécuriser. Je me suis dirigé vers la vigie Bravo. Aucune sentinelle n’avait quitté son poste et tous étaient nerveux. Ne pouvant regarder vers le stand de tir, devant garder un œil vers l’extérieur pour éviter une autre mauvaise surprise, avec dans les oreilles les coups de feu, dans les oreillettes les cris des uns et des autres, les instructions de Lin, les hommes et la femme qui nous protégeaient cette nuit-là craignaient pour la vie des membres de leur peloton dont le poste était là-bas.

J’ai décidé de placer mes hommes et de faire le tour des sentinelles pour les rassurer.

Ça défouraillait sec, encore, le staccato des Kalash auquel répondaient les voix graves des EMA 7. Avec des cris de douleur, tant dans nos oreillettes que dehors. Puis un cri atroce, suivi d’un hurlement : « Shaïtan, Shaïtan ! ». Et dans nos oreillettes, un « Skítt » bien senti du Viking. Suivi d’un « Putain ! » de Stig, chargé de douleur, d’un « Dear God… » de Baby Jane, et de divers jurons des autres membres du premier peloton arrivé sur place.

Shaïtan, c’est le Diable, en ouzbek. Et en arabe aussi, je crois.

Lin a immédiatement ordonné un cessez-le-feu et on a tout de suite obéi. Après tout, Kris était sensé être dehors. Mais il n’était pas avec les pelotons. Elle a ensuite demandé aux sous-offs de la rejoindre au nord du stand de tir.

En chemin, j’ai vu monter une fusée éclairante blanche.

Quand je suis arrivé, j’ai vu la scène d’un seul coup et, encore aujourd’hui, je garde cette image gravée dans mon cerveau. Sous la lumière crue de la fusée, les cadavres, leur sang rouge, avaient un coté irréel. Comme une peinture surréaliste.

Je n’ai pas vu grand-chose d’autre car mon attention a été attirée par un homme qui se tenait debout au milieu des corps, torse et pieds nus, couvert de sang, ses cheveux poissés et colorés d’écarlate. Légèrement penché en avant, près à attaquer, il tenait un couteau dans chaque main. Dans son visage couvert de sang on ne voyait que ses yeux gris acier et ses dents blanches, dévoilées par la grimace féroce qui déformait ses traits. Il respirait rapidement, haletant presque.

Les sous-offs et Lin se tenaient à distance respectueuse. J’ai jeté un coup d’œil à notre Capitaine. Elle était tendue, elle aussi, et inquiète. Très inquiète.

Devant nous, marchant lentement vers l’homme, Erk avait retiré son casque, accroché à sa ceinture et, les mains écartées de son corps, il parlait tout doucement en islandais.

C’est ça qui m’a confirmé son identité. C’était Kris.

J’étais plus que surpris. Le berserker, c’est Erk, pas Kris. Et pourtant, cette nuit-là, on a vu quelque chose de bien plus effrayant que le massacre des FER par le géant. Cette nuit-là, on a vu quelqu’un qui, sans autre provocation qu’une attaque de la base, armé de deux couteaux ordinaires, avait massacré une vingtaine de types armés de fusils d’assaut. On ne saurait jamais s’il avait été blessé, puisqu’une fois le sang nettoyé, il n’y aurait aucune trace, vu qu’Erk l’avait touché…

Erk s’est approché lentement. La rage, la colère, ont quitté les yeux gris et Kris a lâché ses couteaux, faisant un pas vers son frère, lui tendant la main. Sur ses joues écarlates sont apparues des trainées plus claires. Il pleurait. Le bleu est revenu dans ses yeux.

Le Viking l’a serré dans ses bras, Kris a agrippé le pare-balles de son frère, enfouissant son visage dans le tee-shirt du géant. Erk lui caressait les cheveux, lui parlant toujours. Puis les jambes de Kris ont cédé, Erk l’a pris dans ses bras et Kris, passant ses bras autour du cou de son frère, s’est mis à sangloter, complètement secoué.

Je ne l’avais jamais vu dans cet état, même après l’enlèvement de son frère. Il avait toujours été le plus solide des deux, le plus fort. Et là…

Erk a commencé à retourner à la base, mais un cri l’a arrêté.

- Y en a un vivant !
- Erik, a dit Lin.
- Pas question.
- Informations.

Lin n’a pas eu besoin d’en dire plus. Il savait, il comprenait le besoin de savoir qui, pourquoi, comment... Il a soupiré, baissant la tête, et, sans lâcher son frère, s’est agenouillé près du blessé, tendant la main vers l’homme. Kris, le sentant le lâcher, s’est agrippé à lui en gémissant et Lin l’a regardé d’un air encore plus inquiet. Le géant a calmé son frère et a touché le blessé. L’homme était grièvement blessé et Erk aurait dû, normalement, finir évanoui, puisqu’il n’est pas capable d’économiser son don. Mais Lin le savait, elle aussi, et, prenant sa main, elle a mis fin au soin dès que possible.

Erk a emmené Kris à la base, Lin m’a fait signe de les suivre. Elle a fait tirer une autre fusée pour que la scène soit toujours éclairée. Même si l’alerte était terminée, j’étais armé et pas Erk, qui avait les bras pleins de son frère, et je les ai escortés.

Kris sanglotait toujours, il avait l’air d’avoir du mal à se calmer, et Erk lui parlait… non, Erk chantait. Quelque chose de très doux, au rythme lent, un peu comme le ressac que j’entendais, petit, par la fenêtre de ma chambre. Une berceuse sans doute.

A l’entrée des douches, j’ai aidé le géant à se débarrasser de son pare-balles, de son casque et de ses bottes. Je lui ai aussi retiré son Behemoth. Il a emporté Kris sous les douches, l’a assis sur le tabouret qui traîne toujours là mais n’a pas pu s’en séparer facilement. Il a continué à lui caresser les cheveux, à lui parler, alternant avec la berceuse.

Je me suis approché.

- Erk, je peux faire quelque chose ?
- Oui, démarre la douche, très chaude s’il te plaît. Et si tu pouvais nous apporter des fringues sèches…
- Bien sûr.

Quand je suis revenu, les bras chargés de tee-shirts, boxers shorts, d’un pantalon taille Viking et d’une de nos couvertures, Kris était à poil, appuyé contre son frangin, les bras autour de sa taille, et Erk, toujours habillé – il avait dû avoir du mal à le décrocher – lui lavait les cheveux. L’eau qui coulait sur le sol vers la bonde était rouge. Malgré ça, la scène était très douce, très domestique. Erk chantonnait sa berceuse, Kris ne sanglotait plus, il avait les yeux fermés et semblait apprécier le moment. Ils formaient un beau couple.

Et là, mon cerveau a serré le frein à main. Qu’est-ce que… à quoi est-ce que je viens de penser ? Je me suis secoué et je me suis interdit de revenir là-dessus. Mais en écrivant ceci, je me dis que mon cerveau, cette nuit-là, avait eu raison. Ils sont beaux tous les deux, certes, mais il y avait dans cette scène domestique une telle harmonie, un tel naturel…

Erk m’a aperçu par-dessus la tête de son frère et m’a souri. Puis il m’a demandé de rester. Dans ses bras, son frère somnolait et quand il a été complètement propre, Erk, trempé, a coupé la douche, pris la serviette que je lui tendais et en a enveloppé Kris. Il l’a assis sur le tabouret et Kris s’est laissé faire, calmé. Erk m’a demandé de lui sécher les cheveux pendant que lui se lavait à son tour.

Son tee-shirt, trempé, portait encore la trace du sang qui avait couvert Kris, il en avait aussi autour du cou, là où le Lieutenant avait passé ses bras. Pendant qu’Erk se lavait, j’ai frotté doucement les cheveux blonds de Kris, puis son dos et ses bras et jambes, pour le sécher au mieux.

Erk, voyant son frère calme, en a profité pour se sécher vite fait et se rhabiller. Ensuite seulement, il a rhabillé Kris, l’a enroulé dans la couverture et l’a emporté non dans leur chambre, mais à l’infirmerie.

Ça m’a surpris, je n’avais vu aucune blessure sur Kris. Mais j’ai vite eu ma réponse. Erk a couché Kris, qui s’est agité en perdant le contact avec son frère, sur le lit du fond, puis, lui caressant doucement les cheveux d’une main, a posé l’autre sur son front. J’ai vu cette main briller, mais la lumière était moins claire, comme étouffée, grise. J’ai trouvé ça bizarre. Les yeux de Kris se sont fermés, son visage s’est complètement détendu. Erk a soupiré de soulagement puis a déposé un baiser très léger sur les cheveux encore un peu humides de son frère.

Il s’est redressé, il avait toujours l’air soucieux. Avec un dernier regard à son frère, il s’est dirigé dehors. Tito est entré dans la grande salle avant qu’on en sorte. Il paraissait fatigué mais…

- Tito ? Ça va, bonhomme ? a demandé le Viking.
- Oui, je… On m’a dit que tu étais ici, et… Kris ?

Tito avait vu la belle endormie derrière le géant.

- Qu’est-ce qu’il a ? Il est blessé ?

J’ai vu Erk réfléchir, son regard se porter sur mon p’tit pote aux jambes nues, harnaché comme pour aller en guerre – et c’était ce qui c’était passé –, ses yeux bleu bourrache se fixer sur les yeux cernés de Tito.

- Non, il n’a rien. Pas de blessure physique, mais il risque d’être désorienté au réveil, et… j’aimerai qu’un visage familier l’accueille. Et comme je dois travailler dehors…
- Pas de problème, je vais veiller.
- Merci Tito.
- Je t’en prie, Erk.

Tito a étouffé un bâillement. Et Erk a pris une décision.

- Tu sais quoi, bonhomme ? Va donc t’allonger sur son lit, tu peux même le prendre dans tes bras, comme ça tu pourras roupiller un peu et être là à son réveil. Ça me rendrait service, tu vois.

J’ai vu un sourire sur le visage du géant, tout doux, et un sourire de gamin heureux sur celui de Tito.

Pendant qu’Erk se dirigeait vers la cour, éclairée avec nos projecteurs et qui servait d’endroit de triage, j’ai regardé Tito se débarrasser de son harnachement et se glisser près de Kris pour le prendre dans ses bras. Dans la seconde il dormait, lui aussi.

Je suis allé chercher un futal pour éviter de me balader les quilles à l’air, j’ai contourné la cour et je suis allé voir Cook, que le Gros avait délivré de l’armurerie avec les autres.

Au mess, il y avait les non-combattants, et Kitty. Elle tremblait parce que sa sœur tremblait de peur. J’ai décidé d’aller chercher Erk, on ne pouvait pas laisser la petite comme ça. Et je ne pouvais pas amener la petite à Erk, elle ne devait pas voir les cadavres et les blessés.

Oui, on avait des blessés chez nous, en plus de nos deux morts. Leurs corps étaient déjà sous des bâches, attendant que l’on fasse leur toilette funéraire.

On avait beaucoup de blessés, malheureusement. Pas de blessure mortelle si on faisait vite, mais quand même, je craignais qu’Erk ne s’épuise avant d’arriver à tous les sauver. Du coup, je n’ai pas osé déranger le géant. Je suis allé chercher Nounou, qui s’efforçait d’endiguer une hémorragie tout en rassurant un autre gars. Merde.

Et puis, j’ai eu un souvenir qui est remonté.

- Erk !
- Qu’y a-t-il, l’Archer ? il a demandé, penché sur Stig qui haletait de douleur.
- Si tu les touches tous, tu peux les soigner ? Comme pour les blessés du Varda ?

Il a eu l’air surpris que je mentionne le cargo. Je lui ai rappelé que Kris nous avait raconté l’histoire dans la grotte. Il a hoché la tête. Avec l’aide de Nounou, de Lin, des valides, on a installé les blessés autour d’Erk, agenouillé au milieu de la zone de triage. Chacun avait la tête près du Viking, les pieds vers l’extérieur de l’étrange marguerite qu’ils dessinaient tous ensembles.

Le géant avait retiré ses bottes et chaussettes, remonté son pantalon et a pris la main de chacun de ceux qui pouvaient bouger un bras pour la poser sur la peau de ses jambes. Il a touché les deux blessés plus graves. Et ses mains ont brillé et cette fois-ci, la lumière était blanc chaleureux, comme d’habitude.

Ce qui fut bizarre, c’est que les mains des blessés qui le touchaient ont brillé aussi, très légèrement. Et si j’ai pu le voir malgré l’éclairage des projecteurs, c’est que l’une des mains était dans l’ombre.

Ce jour-là, Erk a permis à tous nos blessés de survivre. Et si parmi les types allongés à même le sol il y en avait un qui était arrivé là en escaladant la montagne, eh bien, voilà.

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