4.Torture, SM et spasmes

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Laël avait appelé Kélia pour qu'elle vienne lui concocter un thé calmant. Elle n'usait pas de son pouvoir en quoi que ce soit mais les sorcières savaient très bien quelles plantes utiliser et elle avait toute une armoire à sa disposition emplie de feuilles séchées et d'épices en tous genres. L’ange était parti avec Orso faire le tour du quartier et de la plage pour s’assurer que la menace était belle et bien maitrisée pour le moment. Dylane les avait laissé faire en sachant pertinement qu’ils s’en voulaient tous les deux, Orso pour ne pas avoir perçu la nature du vampire à son entrée et Laël… Laël c’était autre chose.

—Et donc tu me dis qu’à l’heure où nous parlons, il est dans ta chambre ?

—Oui.

—Mais pourquoi ? Enfin je veux dire, j’ai jamais été chez toi mais connnaissant ton armurie, tous les sortilèges de protection et tes soeurs sous nos pieds, je pensais au moins que tu avais comme tous ces gars hyper badass dans les films au moins une sorte de cave de torture. Enfin tu vois le genre ? Ou une pièce spéciale où tu t’adonnes à des rapports sadomasochistes avec des hommes musclés en tenue moulante. Genre à la Grey, quoi ! En tout cas un lieu plus approprié pour l’interrogatoire musclé que ta chambre.

—Une cave de torture ? répéta Dylane dubitativement. Des rapports sadomasochistes ? Des hommes en tenue moulante !? sa voix s’étrangla dans les aigus avec cette phrase. Mais qu’est-ce qui te fais croire des trucs pareils enfin ?

—Non mais tu t’es vue ? Tu es catwoman en personne, hyper létale, chaude comme la braise… Et tu te balades tous le temps en cuir ! En cuir ! dit-elle en exagérant la prononciation des deux mots. Je pensais tout simplement que comme tu nous parlais jamais de ta vie sexuelle surment que tu pensais que c’était trop spécial pour nos pauvres oreilles innocentes. C'‘est logique de penser ça, non ? dit-elle en penchant la tête sur le côté.

—Non, ce n’est pas logique, Kélia ! râla Dylane en dissimulant un petit sourire. Je pense que ta vie sexuelle à toi est tellement fade que tu t’imagines des plans sur la commète pour la pimenter. Mais je sais parfaitement qui pourrait résoudre ce problème, son prénom commence par un M…

—Hum, marmonna-t-elle en me tournant le dos pour saisir la bouilloire.

Elle servit deux tasses d’un liquide ambré et parfumé. Apparement, Kélia aussi ressentait le besoin de s’apaiser. Elle passa la tasse à Dylane après avoir rajouté une pointe de miel local et trempa ses lèvres dans le liquide brûlant. Dylane, elle, attendit que la boisson refroidisse. Elle n’arrivait pas à avaler quoi que ce soit qui fut trop chaud à son goût. Elle mangeait ses plats tièdes à peine et ne ressentait même pas le besoin de manger plus chaud en hiver.

Kélia reprit la parole après avoir ingurgité la moitié de son thé :

—Donc tu comptes en faire quoi ?

—J’y ais réfléchi et je pense qu’on ne craindrait rien à le relâcher. Attends, dit-elle alors qu’elle voyait déjà son amie s’agiter. Son maitre a vu à travers ses yeux, peut-être qu’il regarde depuis le début, il sait très bien où se trouve le Mare Lamia et il n’a plus besoin de son larbin. Je pense même qu’il s’attend à ce qu’on l’ait tué et ne s’en préoccupe plus, bien entendu pour s’assurer de ça, j’aimerais me rendre chez Edmund, qu’il puisse déposer des sceaux défensifs contre la possession. Hors, il pourrait être intéressant de le garder un peu, voir s’il ne nous révèle pas quelques anecdotes utiles.

—Tu veux obtenir sa confiance. Mouais. J’aimerais bien que tu me dises comment tu comptes le maintenir auprès de nous ? Dès qu’on le libèrera, il ira rejoindre les siens.

—Il ne peut pas y retourner sans son butin, question d’honneur. Et puis, je ne peux pas me détourner complètement d'eux. Les vampires sont peut-être plus sensibles à la cruauté, et même s’ils sont presque comme les démons, ils n’en ont pas moins été contraints.

—C’est toi qui gère mais moi je veux pas être dans la même pièce que lui, marmona Kélia en finissant sa boisson chaude.

En effet le sang des sorcières était très prisé par les vampires, il était perçu comme un très bon cru et était d’autant plus rare que les sorcières ne courraient pas les rues. Quand Dylane eut également fini la sienne, elle demanda gentiment à la sorcière de préparer de quoi revigorer le vampire afin qu’il survive jusqu’à chez Edmund. Kélia grogna pour la forme mais s’exécuta rapidement et en moins d’une heure, Dylane put repartir vers sa chambre avec, en main, une mixture épaisse censée accélérer un peu la guérison du vampire. Malgré cela, se rendre chez Edmund ne serait pas une sinécure. Quand elle entra dans la chambre elle ne put retenir un froncement du nez. Le vampire puait l’urine et l’infection. Elle se mordit légèrement la lèvre inférieure et passa une mèche sombre qui s’était échappée de sa coiffure mal en point derrière son oreille. Prise de pitié, elle voulut se mettre à pleurer. Pour ce faire elle pensa à quelque chose de triste mais rien ne l’émouvait réellement, ensuite elle se pinça vivement la joué en se tordant la peau par la même occasion, mais hormis une vive douleur et une rougeur affreuse, ses larmes ne venaient pas. Elle se mordit ensuite la langue jusqu’au sang, aucune larme ne vint cependant cela eut pour effet de réveiller le vampire mal en point qui la regardait à présent avec toute la haine dont il semblait capable.

Contrariée, elle décida de ne pas gâcher ces quelques gouttes d’hémoglobine et les recracha dans la mixture. Ses larmes auraient renforcé la guérison de la potion, son sang le nourrirait simplement et l’aiderait à tenir contre les douleurs. Il cicatrisera bien entendu mais plus lentement, les tissus et organes manquant metteraient bien plus de temps à se régénérer. Mais n'était-elle pas déjà magnanime ? Elle lui offrait la vie.

—Bois, vampire, tu en as sacrément besoin, dit Dylane en poussant le verre contre les lèvres du suceur de sang.

Frénétiquement, il se mit à déglutir et ferma les yeux alors que les souffrances qui le parcouraient comme des centaines de piques s’amenuisaient doucement. Dylane émit un petit sourire moqueur, il était tellement à bout que son corps émettait des soubresauts incontrollés. On aurait dit un petit chiot quémandant un peu de lait maternel. Elle vit avec un peu de soulagement que la peau se reconstituait. Au moins l’extérieur semblait guérir, l’intérieur par contre… il faudrait attendre. Quand il eut finit, elle reposa le contenant sur une commode noire et se mit à tracer avec du sel -qu’elle gardait au fond de cette même commode- un cercle autour d’eux deux tout en récitant une sorte de chant dans un dialecte inconnu. Quand le cercle fut complet le vampire se mit à hurler en se tordant dans tous les sens sur la chaise à laquelle il était toujours attaché. Dylane finit à genoux, des contractions spasmodiques la faisant plier. La douleur était intense, lui faisant voir des points lumineux derrière ses paupières crispées. Puis la tête lui tourna et le décor changea en un tourbillon flou et brumeux. Comme elle détestait aller chez Edmund ! Elle avait toujours l’impression d’avoir faire quinze fois le grand huit sans jamais s’interrompre.

—Si j’avais su qu’une si jolie demoiselle viendrait chez moi aujourd’hui, j’aurai été chez le barbier ! s’exclama une voix rauque et terriblement sexy.

La sirène se pourlécha les lèvres en se redressant de la façon la plus digne possible. Un homme mesurant près d’un mètre quatre-vingt-cinq, roux intense aux yeux gris de séducteurs lui faisait face. Elle dévora des yeux son torse musclé visible par l’ouverture de sa veste en cuir, tatoué d’encre noire. Elle avait envie de lui retirer son fichu pantalon et de baiser vulgairement avec lui à même le sol. Mais ce n’était qu’un effet secondaire de la nature du mâle qui était face à elle, et de tout ce qu’on lui avait inculqué depuis des millénaires.

—Salut Edmund, soupira-t-elle avec luxure.

—Salut, Parva Undam, souria le démon alors que ses yeux s’illuminèrent.

Et le vampire se mit à hurler.

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