L'horloge
J'observe par mes yeux et oreilles l'agonie d'une horloge dont les piles s'épuisent. Ce la donne ceci :
Ah ! Tu fais moins la maligne ?
Toi la ronde radine,
Toi qui ne lâches même pas une trêve. Rien,
Ni aux hommes ni aux chiens,
Désormais entre les douzaines tu trottes,
Lymphatiquement les chiffres gras tu frottes,
Tu ne dictes plus ton régime ?
Tu ne fais plus ta frime,
Qu’est ce que ça fait d’être à la traine ?
Comme jadis tu nous entraines ?
Qu’on te suive ou qu’on survive,
Vas-y tourne et dessine tes cercles,
Ponctue le silence de tes tics,
Qui résonnent comme des tacs,
Tu te meurs, impuissante en lenteur,
Tu ne battras plus tes cils,
Bientôt lâchée par tes piles,
Vers ton agonie tu files,
Je te regarde t’épuiser,
Sans Saint Bernard pour te sauver,
Le temps auquel ta vie tu as voué,
Ne viendra pas te secouer.
Serviteur, prends-en de la graine,
Le maître qu’un jour tu te désignes,
Ensemble sur le chemin,
Il ne s’attardera pas sur ton destin.
Fausse compassion aura le clandestin,
Un « Grand bien lui fasse » achèvera son médiastin.
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