Souffrances vicieuses
Au début, je croyais à la magie. J’ai toujours su, au fond de moi, qu’on se reverrait. Tu me convenais. Tu m’appréciais. Cependant, ton copain est entré dans la discussion. Il a rompu le charme qui te déguisait en ange tombé du ciel. Un voile de bonheur venait de s’ôter de mon cœur pour le laisser se noyer dans ses larmes.
Et puis les jours sont passés, les mois, les années. Les mots devenaient aussi rares, aussi flous que nos souvenirs épars. Les quelques discussions avaient un goût fade comme un morceau de viande cuit l’avant-veille et réchauffé au micro-ondes à deux reprises.
Je n’espérais plus. J’essayais de contenir mon malheur. Jusqu’à ce que je t’oublie.
Jusqu’à ce qu’aujourd’hui tu reviennes dans ma vie par un concours de circonstances. Par ce que j’appelle un destin aiguillé. Une arme dont seule toi à la connaissance, dont seule toi maîtrise les dégâts qu’elle est capable de causer.
Les calculs sont là, je le sais, mais mon bonheur a toujours été de te courir après. De devenir le marathonien qui en souhaite davantage à chaque course. Les hommes aiment se démener pour trouver l’impossible. Les femmes, elles, se battent pour ressentir le désir des individus qui les poursuivent.
C’est une fuite sans en être une. Un jeu sans en être un. Une idylle sans embryon.
J’en ai conscience. Le soleil se couchera tous les jours dans l’angle du monde. À son opposé se lèvera la lune. Un cycle infernal et infini. Des étoiles silencieuses toutes les nuits.
Pourtant, on s’est revus. Je me sentais bien. Encore une fois, juste bien. Tes ex revenaient sans cesse. Mon cœur souffrait sans crier. Il pleurait en silence. Il bombardait ma poitrine de récriminations. Il m’implorait d’arrêter ce supplice, mais j’aimais ta compagnie.
Jusqu’à croire que ton jeu n’en était pas un. Que tu ne cherchais pas simplement à te rassurer après ta récente rupture.
Mais, la vérité, c’est que je te courrai toujours après.
Même lorsque tu ne me parleras plus. Même lorsqu’un autre fera son apparition. Même lorsque le chagrin m’enveloppera dans ses bras en me réconfortant avec son pull imprégné de mes larmes douloureuses.
Il n’y a que dans mes rêves où je sourirai vraiment.
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