On empêche pas la Terre de tourner (épilogue)
Quand je suis arrivé sur les lieux, la voiture de Lande était carbonisée. Le toit avait sauté. Lande... On l'a retrouvée... On en a retrouvé... Partout... Putain.
Bagnole piégée, lourde charge d'explosifs de nature à déterminer. Aucune chance. Il y en avait eu suffisamment pour mettre hors-service un char d'assaut.
Lafarde a tiré une gueule... Je ne l'avais jamais vu comme ça. J'ai cru... Non. Ça devait être mon imagination.
Il m'a dit un truc... Bizarre. J'ai pas l'habitude de l'entendre philosopher, le chef. Il m'a lancé... Comment il a dit ça ? Ah, oui. « On empêche pas la Terre de tourner, Félange. Parfois, il faut lâcher prise. »
Alors je lui ai dit que je prendrais sûrement quelques jours de congés.
J'ai cru voir ses larmes, à un moment. Mais comme je dis : j'ai dû halluciner.
Moi, j'ai pleuré, en tout cas. Quand je me suis retrouvé seul dans le bureau, j'ai chialé comme un gosse.
De toutes façons, qu'est-ce que tu voulais qu'on fasse, à part être tristes ?
Lande est partie en fumée. Je ne sais pas ce qu'elle était en train de faire, mais il ne reste rien : ni d'elle, ni de sa caisse. Rien de rien.
On a fouillé un peu chez elle. Son ordi était ouvert. Mais j'avais pas ses codes. On verra ça plus tard, quand l'informatique aura mis son nez dedans.
Je verrai bien ce que j'y trouverai.
Annotations
Versions