11. Promenade
La petite fille s’agrippa au manteau, exsudant toutes les larmes de son corps.
— Ne m’abandonne plus jamais ! hurla-t-elle en sanglot.
— Je ne l’ai jamais fait. C’est toi qui es partie, rappela l’être.
Il caressa délicatement son dos.
— Viens, le chemin est encore long.
Ils atteignirent un bosquet bercé par le bruissement du vent. Les arbres s'étiraient vers le ciel, comme s'ils étaient destinés à devenir des géants.
En marchant parmi ces immenses sentinelles, Rose entendit le chuchotement des feuillages, qui l’appelèrent petite sœur, lui attribuèrent de doux sobriquets. Malgré le chaos qu’elle venait de vivre, ces anciens géants lui donnaient un sentiment de sérénité, semblant posséder une perspective que seule leur élévation pouvait transmettre.
Elle trottina pendant des heures avec son compagnon doré. La façon dont les abondantes racines noueuses s'étendaient sur la terre détrempée et s'enfonçaient dans le sol l'enchantait. On aurait dit des mains ouvertes pour l’accueillir en leur creux.
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