24. Superficiel
La neige fondit, le ciel redevint clair, et la femme enfila à nouveau sa tenue écarlate, plus belle que jamais.
— Je suis désolée de t'avoir effrayé Rose, chantonna-t-elle de sa voix douce. Vois-tu, ton compagnon et moi sommes un peu comme chien et chat, ce qui rend nos rencontres un tantinet houleuses. Néanmoins, je ne t'ai pas menti : je connais le chemin qui mène à l'Arbre. Souhaites-tu toujours y aller ?
La petite fille hocha la tête.
— Attention, Rose, avertit l'être derrière. Fais le bon choix.
— Ne fais pas attention à lui, ricana la femme. Depuis que tu l'as rencontré, il ne t'a fait vivre que des misères ! Il t'a persuadée que le chemin est long, alors qu'il existe un raccourci.
— Vraiment ? s'enthousiasma la jeune fille.
— Oui, miaulèrent de splendides lèvres rouges.
Pour être honnête, cet interminable voyage commençait à l'épuiser. Rose s'avança et saisit la robe de la femme. Cependant, au moment où les deux s'apprêtaient à tourner le dos à l'être, la petite fille perçut une légère fétidité derrière le parfum capiteux de sa nouvelle compagne.
D'un geste, elle souleva un pan de la robe.
Et vit les serpents.
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