En écrivant avec une fleur
Une minute de lecture
Je cueille celle qui fleurit au clair de lune,
(Mon courage à deux pattes car je crains la nuit ;
Ma peur goutte au front comme un robinet qui fuit.)
À la glaner enfin, je crie fort : et de une !
Si l'Autre* m’accompagne ou si elle me suit,
Je prie la lune pour qu’elle la change en brune.
J’ai trop l’envie que personne ne m’importune :
La fleur se ferme quand il y a trop de bruit.
Je réchauffe la cueillie dans un bain-marie,
Pas trop chaud ni trop froid ; soit la belle ravie
Et, qu’à son odeur, on puisse croire au bonheur ;
Qu’à son doux parfum, s’emballe mon petit coeur,
Qu’à la tendresse inspirée, j’enchante la vie ;
Qu’à l’écrit de ses senteurs, je crée de l’envie !
*L'Autre est une importune qui me suit partout...
Annotations
Versions