Je ne connaissais que son prénom : Fabrice. Je déambulais avec mon troupeau de chèvres sur un petit chemin, en plein cœur du Val d’Aoste, lorsqu’il apparut en uniforme sur son cheval au galop, le visage fatigué, accentué de cernes. Il vint à ma rencontre et me demanda son chemin ; il semblait perdu, triste et nerveux comme s’il s’était attiré des ennuis. Je lui proposai alors de l’amener au village voisin situé à deux kilomètres, une fois le troupeau ramené à la bergerie. Lorsque nous arrivâmes à l’entrée du village, je lui indiquai le nom de l’auberge principale. Lui, me fixait de ses yeux noirs et en effet, il me troublait.
J’étais pourtant promise à Simon, un fils de berger que je devrais épouser deux jours après mon dix-huitième anniversaire. Peut-être ressentait-il le besoin d’avoir de la compagnie ou de se confier à quelqu’un, je ne saurais le dire. Toujours est-il que la situation était à la fois excitante et inattendue. Il me demanda mon prénom et je lui répondis « Angelica », lui rendant mon sourire.
Que s’est-il passé ensuite ? Tout est allé très vite notamment cet instant où nous nous couvrîmes de baisers et de caresses dans le bois, non loin de la bergerie. Je criai plusieurs fois son nom et je sentis son corps blotti contre le mien. Simon ne saurait jamais que j’avais donné ma virginité à un inconnu de passage dans la région avant notre mariage. Je me savais compromise mais je ne partagerais ce secret qu’avec moi-même. j’eus un espoir, celui que la prière et le pardon sauraient me guider.
Lorsque je m’éveillai, Fabrice n’était plus là. Il avait dû filer en douce…son absence me pesait déjà mais je fermai les yeux pour l’imaginai se tenant à mes côtés.
Avec le temps cet événement finit par s’estomper peu à peu dans les tréfonds de ma mémoire. En revanche, un détail refusait de partir. Lors de notre ébat passionné, il avait prononcé par deux fois un nom, celui de Clélia.