Ce soir là , le djinn me demanda si je voulais faire un tour dehors .

Pourquoi pas ? J’aimais bien cette sensation de sortir de mon corps , de me sentir légère et surtout libre en même temps que protégée par le djinn.

Nous voilà donc dehors tous les deux , la nuit est chaude et le ciel étoilé , il y a le silence mais aussi des bruits presque imperceptibles , inconnus dans la jounée . Un bruissement et un frôlement me font frissonner, quels monstres sortent à la nuit tombée ?

Je vois le bon visage de mon djinn éclairé par un rayon de lune et je surprends une lueur malicieuse dans son regard , je sais qu’il aime bien m‘ étonner et ce n’est pas toujours agréablement .

Je suis son regard qui se dirige de l’autre côté de la route et dans le jardin de la maison en face, je vois une ombre noire se profiler . Je scrute l’obscurité me demandant qui est cette ombre silencieuse qui tel un chat noir et prudent se faufile entre les arbres et pénètre dans la maison par la porte fenêtre.

Au dernier moment, alors que l’ombre est entrée dans la pièce , son visage se tourne vers moi et , Oh ! stupeur ! je reconnais mon père !

Un voile se déchire devant moi , je comprends tout d’un seul coup , les disputes , les pleurs de ma mère , les bribes de conversation surprises avec ses amies et surtout ce mot étrange que je ne connaissais pas et qu’elle prononçait à voix basse mais avec colère : la pudenfasse.

Ce mot se décomposa en lettres flamboyantes devant mes yeux effarés : la put d’en face !!!

C’était donc ça , mon père allait voir cette femme , c’était son amoureuse , la mère d’Agathe, mon aînée de deux ans qui me faisait toujours ressentir sa supériorité , et pour cela je l’en haïssais deux fois plus.

Merci Djinn de m’avoir ouvert les yeux même si cela fait très mal, je sais maintenant , je comprends tout et dès demain , j’en parlerai à Maman.