Vingt-neuf: Sang
En rentrant au château, je suis passée sur le pont et j’ai jeté l’émeraude.
Après, je me suis sentie beaucoup plus légère comme si un poids m’était enlevé d’un coup, j’ėtais presque prête à m’envoler, d’ailleurs c’est ce qui se passa, sans m’en rendre compte, me voilà dans les airs.
Mais que se passe-t-il ? me demandai-je.
Un rire sardonique répond à ma question muette et avec horreur, je vois voler à coté de moi l’affreuse sorcière édentée, ses hardes en toile d’araignée voletant autour de son balai décharné.
Elle me paraît immense, cachant tout le ciel et en reportant mes yeux sur moi, je m’aperçois que je suis minuscule, toute blanche , que mes bras sont reliés à des ailes et que mes pouces sont pourvus de griffes.
Pas de doute, le sortilège s’est réalisé!
- Et oui, grince la sorcière, nous sommes le trente et tu n’as pas rempli ton contrat, tu es maintenant condamnée à vivre avec tes congénères , ta famille de chiroptères .
- Je t’en prie sorcière, aies pitié de moi
- Non, pas de pitié, d’ailleurs je ne peux plus rien pour toi, seul un ange pourra te délivrer.
- Un ange? mais je n’y crois pas, ça n’existe pas...
- Ah, ah, ah, et elle s’enfuit en ricanant.
Je commence à avoir mal aux yeux et je me rappelle que les chauve-souris dorment le jour dans l’obscurité et vivent la nuit.
Je survole maintenant le jardin, il est temps que je me mette à l’abri dans la grange mais tout à coup je pense au conseil de la branche de bois flotté, il faut que je m’agrippe à elle et que j’y reste coûte que coûte.
En approchant du chêne, je revois à son pied la tache rouge que j’avais pris pour du sang , le démon est toujours là ! Qu’importe, d’un immense effort , je m’envole vers la cime et m’accroche au bois flotté, je le sens vibrer , je ferme les yeux , je n’ai plus qu’à attendre...un ange!
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