Chapitre 2
Cher Papa,
Je sais que tu es parti, mais Maman dit que tu peux encore nous entendre d’une certaine façon. Alors, j’ai décidé de t’écrire. Chaque soir, avant de dormir, je regarde les étoiles par ma fenêtre et je me demande si tu es là-haut quelque part.
Ghali, il est toujours dans sa chambre, avec sa musique forte. Maman dit qu’il a beaucoup de devoirs, mais je pense qu’il te manque aussi. Il ne parle pas beaucoup ces jours-ci, sauf quand il me dit de ne pas toucher à ses affaires.
Maman essaie de sourire, mais je la vois parfois pleurer dans la cuisine. Elle fait de son mieux pour faire les pancakes que tu aimais le dimanche, mais ils ne sont jamais aussi bons que les tiens.
Parfois, la nuit, j’entends des bruits étranges. J’ai peur et je me cache sous mes couvertures. Je me demande si c’est toi qui essaies de nous parler. Je voudrais tellement que tu répondes.
L’école est différente maintenant. Les autres enfants ne parlent pas beaucoup avec moi. Ils disent que je suis la fille dont le papa est parti. Mais j’ai encore Sarah, elle reste mon amie. On joue ensemble, mais c’est pas pareil sans toi.
Je dessine beaucoup. Des arbres, des oiseaux, et parfois des endroits où je pense que tu pourrais être. Maman dit que c’est joli, mais elle pleure quand elle pense que je ne te vois pas.
Hier, j’ai trouvé une de tes vieilles chemises dans l’armoire. Elle sentait encore un peu comme toi. Je l’ai mise sur mon oreiller, juste pour sentir ta présence. Ça m’aide à dormir, même si parfois je me réveille en pleurant.
Je me souviens de nos promenades dans le parc. Tu me portais sur tes épaules, et tout semblait si parfait. Maintenant, quand je vais au parc avec Maman et Ghali, je regarde les autres papas et leurs enfants, et ça me rend triste.
Maman dit qu’il faut être forte, que c’est ce que tu aurais voulu. Mais parfois, je me sens juste petite et perdue. Je voudrais te raconter tant de choses, comme mes dessins, mes rêves, et comment j’apprends à sauter à la corde.
Parfois, je dessine des anges, en me disant que l’un d’eux pourrait être toi, veillant sur nous. Est-ce que tu peux voir mes dessins d’où tu es ? Je les garde dans une boîte sous mon lit, comme un trésor secret.
Maman et moi avons planté des fleurs dans le jardin. Elle dit que ça aide à se souvenir des belles choses. Les fleurs sont jolies, mais elles ne peuvent pas te remplacer. Ghali a même souri l’autre jour en les arrosant. C’était bien de le voir sourire.
Je vais essayer d’être forte, pour toi, pour Maman, pour Ghali. Mais j’aimerais que tu sois ici. Tu nous manques tellement.
Je t’aime, Papa. Je t’écrirai encore, pour te raconter tout ce qui se passe.
Ta petite Chema
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