Horrible oracle
Une femme étrange a, dit-on,
Perchée en haut de l’adyton,
Effectué une danse ignoble
Comme régie par le vignoble.
On pouvait voir ses bruns cheveux
S’agiter au vent et je vœux
Mourir si sa bouche tordue
N’a pas une chèvre mordue.
Cette folle femme a, pour sûr,
Enchaîné coups sourds et morsures,
Elle bombarde, elle bondit
(C’est certain, car c’est ce qu’on dit).
Elle crie, rit, griffe et afflige
Ainsi qu’une effroyable stryge
Ses visiteurs de prophéties
Qui sont autant de facéties.
A l’un, elle a prédit la mort
(Quand je vous disais qu’elle mord)
Du plus charment des nouveau-nés,
A un autre (un très gros bonnet)
Elle a, d’un hexamètre acide,
Promis un prochain parricide,
Quant à l’épouse, cette peste
Lui a auguré un inceste.
C’est pitié que cette piteuse
Petite au regard de python
Prédise de sa voix pâteuse
Depuis son hideux adyton.
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