Ainsi se finit la triste histoire de Claire.

J’avais besoin de l’écrire, pour sortir ce que j’avais sur le cœur.

J’avais besoin d’être entendue, d'être lue.

J’ai du mal à clarifier pourquoi j’ai eu besoin de me confier à des inconnus. J’aurais pu l’écrire dans mon coin et la relire les soirs de pleine lune au cœur d’une forêt sombre. Vous êtes un peu mon cercle anonyme, un lieu où j’ai pu me confier, pour me sentir mieux.

J’ai modifié toutes les informations superficielles et inventé une grande partie du récit en son milieu, au point où parfois, j'ai eu du mal à m’y retrouver moi-même. Je fais probablement ça par timidité. Je ne veux pas que vous mettiez un nom sur moi, sur Claire. Mais, le fond reste identique. Le malaise agricole est une réalité locale qui mène à des extrémités horribles. J’y suis plongée tous les jours de par mon métier. J’aide les agriculteurs à changer, mieux produire, mieux gérer leurs exploitations. Mais le cœur parfois peine à suivre, pour eux, comme pour moi.

Vous savez, j’ai reçu un ordre de mon responsable. Si à un rendez-vous, je ne trouve pas l’agri’, je repars sans le chercher, car c’est un coup à le retrouver suicidé dans sa grange. Je ne pourrai pas revivre cette situation…

Même si je n'ai pas été tendre avec vous... merci.

Merci de m’avoir lu.

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Allons voir dans les coulisses de l’histoire, ce que j’ai inventé :

** Chapitre 3 : les L214 n’ont pas brûlé le matériel agricole ni fait de tags, pas cette fois du moins. Je voulais appuyer le drame à l’écrit.

** A partir du restaurant et ce jusqu’au départ en voiture, j’ai tout inventé. Il n’y a pas eu de plainte, il n’y a pas eu ma bien-aimée (en mission… ailleurs.), ni rien avec les policiers. J’ai créé ces scènes car je voulais :

- me mettre à la place de Claire. Essayer de la comprendre.

- balancer le monologue de Claire à la sortie du commissariat. Je voulais l’inclure dans une histoire et non pas le mettre en bas de page, en note comme maintenant. Je me devais de correctement le préparer.

- m’entraîner à écrire une histoire, quelque chose de court, mais plus détaillé qu’une nouvelle.

Dans la réalité : je l’ai récupéré le matin pendue à son arbre. Il y a eu une enquête de la gendarmerie qui s'est déroulée sur des mois. Par la suite, elle a voulu rester avec moi. Je l’ai amené se reposer dans un coin calme en compagnie de mon aimée revenue depuis peu en France, et vous connaissez la fin. Un peu plus calme, einh !

L'histoire s'est étalée sur des mois, pas une semaine. Elle n'est pas récente non plus, sans être vieille.