Chapitre 1 (Des larmes sur ma guitare) Partie 3
Kristine, bien sûr. Kristine est ma meilleure amie depuis mon enfance. L'une des seules et uniques amies qui m'étaient chère jusqu'à ce jour. Bien évidemment, j'avais d'autres amis, mais je ne les ait jamais considérées comme étant mes meilleures amies.
J'avais un énorme respect envers cette fille, et c'était pareil pour elle envers moi. Ce qui a fait en sorte que nous devenions amis, c'était cette fois où elle était venue me voir alors que j'étais seul dans un coin lors d'une fête organisé par une fille hyper cool de mon école que je fréquentais au primaire. Je n'étais jamais vraiment invité durant ces genres de fêtes, et si l'une de mes amies m'invitait à venir, alors j'y allais pour leur faire plaisir. Je savais cependant que durant la soirée, personne ne viendrait me parler et que je serais considéré comme la non-bienvenue. Et les peu de fois où j'allais dans une fête de ce genre, mes amies passaient leur temps à parler dans mon dos durant toute la soirée. Et c'était ce qui s'était produit cette fois-là où j'avais rencontrée Kristine.
J'étais en quatrième année, je me souviens, et l'une de mes amies m'avaient invités à venir l'accompagner à une fête où je n'avais pas été, sans surprise de ma part, invitée par la personne qui avait organisé cette fête. En arrivant là-bas, je me suis immédiatement fait pointer du doigt et les gens me disaient que je n'avais pas ma place ici. Mes amies étaient avec moi, par contre, chaque fois que je partais pour aller me chercher un breuvage, je les voyais rire de moi, croyant que je ne me douterais de rien. À un moment dans cette soirée, je me suis retiré et aucune d'elles n'avaient remarqués mon absence. ça m'avait brisée le cœur. C'est là que Kristine est arrivée et qu'elle est devenue totalement mon héroïne. Elle avait passé le reste de la soirée avec moi et à partir de ce jour exact, nous sommes devenus inséparables.
Je pouvais compter sur elle durant n'importe quel moment. Je pouvais l'appeler tard dans la nuit et elle serait toujours prête à m'aider.
C'était ça des vraies amies. Des gens sur qui on pouvait compter, peu importe l'heure qu'il était.
Justement, je trouvais que c'était une très bonne idée si je passais un coup de de fil à Kristine. Sa compagnie me ferait sûrement plus de bien que de mal.
À l'instant où je pensais à cela, le téléphone dans ma chambre sonna, me faisant tressaillir. Je déposai mon vernis à ongles sur ma table de maquillage et me levai, tout en prenant soin de ne pas accrocher mes mains ou mes pieds, puisque le vernis n'était pas entièrement sèche.
Je décrochai le téléphone qui se trouvait sur ma table de nuit.
-Allô?
C'était ma mère à l'autre bout du fil.
-Salut ma chérie, tu vas bien?
-Euh... oui, ça va, répondis-je, un peu hésitante. Et toi, tout va bien?
-Oui. Je t'appelais seulement pour être sûr que tu as vu le message que nous t'avions laissés ton père et moi. À propos de la rencontre de parents avec ta sœur. La rencontre devrait durer environ 2 heures puisqu'il paraîtrait qu'il y aura une activité afin d'apprendre à mieux connaître le fonctionnement de la classe.
-Ah oui? C'est génial.
-Je t'appellerai lorsque la rencontre sera terminée.
-D'accord.
-Tu es sûr que ça va ma chérie?
-Ouais, pourquoi?
-Je n'en sais rien, quelque chose ne va pas?
Je n'avais pas envie de discuter de ça pour le moment. Je savais qu'il était important d'en parler et que je pouvais faire confiance à ma mère. C'était ma première rupture amoureuse. Je ne pouvais tout de même pas garder ça pendant une éternité. Je préférais, avec tout cela, ne pas en parler maintenant. D'où j'inventai quelque chose à ma mère, et c'était une chose que je détestais faire. Mentir. En particulier à ma mère et à mon père.
-Taylor?
-Oui, je suis toujours là.
-Raconte-moi ma puce, que se passe-t-il?
-Euh... ça va mieux maman, tu n'as pas à t'en faire pour moi.
-Est-il arrivé quelque chose de grave?
-Tout va bien maman. J'ai seulement eu... une sorte de malaise à l'école, et j'ai dû rentrer plus tôt. Tu crois que tu pourrais appeler l'école pour leur expliquer pourquoi je n'étais pas là? Je n'ai pas envie de me retrouver avec une retenue.
-Bien sûr, je vais le faire. Mais quel genre de malaise as-tu eus? ça m'inquiète, tu sais?
-Ce n'était rien de grave. Juste... quelques étourdissements et des nausées. Mais j'ai dormis durant environ une heure et maintenant je me sens mieux.
Il eut un petit instant de silence, comme si ma mère avait quitté la ligne.
Ma mère s'inquiétait grandement pour moi. Pourtant, je ne voulais pas lui rendre mon angoisse. ça avait été un choc pour moi. Mais ce n'était pas si grave que ça en avait l'air. ça allait finir par passer. Encore là, il me fallait un maximum de temps pour pouvoir traverser cette rude épreuve. Je crois que c'était tout à fait normal de se sentir désespéré pour les gens qui venaient de vivre une rupture amoureuse.
-Comme je t'ai dit maman, ne t'inquiète pas pour moi.
-Je sais, mais tu restes ma fille, et tu sais à quel point je m'inquiète lorsque je sais que tu ne vas pas bien. Surtout que tu es seule à la maison.
-Et tu peux toujours me faire confiance lorsque je te dis que je vais bien.
Un second silence s'installai quelques secondes entre nous deux.
-Oui, tu as raison chérie. Je te fais confiance.
-Très bien. Alors, à ce soir.
-Oui, à ce soir. Je t'embrasse fort.
-Moi aussi.
Je raccrochai et retournai m'asseoir à ma table de maquillage pour continuer d'appliquer le reste de mon vernis à ongles sur mes pieds.
Suite à les avoir fait sécher, une autre idée instantanée me venu à l'esprit. J'ignorais ce qui m'avait donnée ce genre d'ébauche. Pourtant, c'était le début de quelque chose dans ma vie.
Je me levai et sortit de ma chambre pour monter au dernier étage où se trouvait la chambre de mes parents et de ma sœur. Le bureau de mon père se trouvait juste en-face de la salle du bain. C'est dans le bureau de mon père que je me rendis et lui pris quelques feuilles blanches dans son imprimante. Je retournai par la suite en bas pour prendre mon étui à crayon que j'avais laissé dans le hall d'entrée avec mes cahiers.
En retournant dans ma chambre, je refermai ma porte derrière moi et m'installai sur mon lit. Il me fallait cependant quelque chose de solide pour que je puisse écrire. Je regardai dans ma table de nuit à ma droite et y trouvai, à première vue, un livre de géographie avec une couverture solide. Je pris le livre, l'installai sur mes genoux et fouillai dans mon coffre à crayon pour y sortir un crayon à l'encre bleu.
Assise en indien dans mon lit, j'étais désormais prête à écrire.
En premier lieu, je voulais écrire mes émotions sur papier afin de les éliminer de ma tête. C'était aussi un moyen très reconnu de libérer ses émotions en les écrivant.
Peut-être que vous ne me croirez aucunement, mais ce fût à ce moment précis que j'avais écrit ma toute première chanson. Une chanson parlant de la dispute que j'avais eue avec A.J. Composer cette première chanson avait été tout simplement libérateur pour moi. Et d'un côté, je pouvais dire que c'était grâce à A.J si j'avais pu écrire ceci.
Je dis bien avoir écrit une chanson, en outre, je n'avais trouvée aucune mélodie à celle-ci. C'était une chanson que je voulais garder secrète parce que je ne voulais pas me souvenir de comment je me sentais quand je l'avais écrite. Je remettrai cette feuille dans ma table de nuit et je ne la relierai pas et je n'en parlerai à personne. Ces mauvais souvenirs devront rester sur cette feuille, point finale.
Une chose essentielle qu'il faut savoir, il ne faut en aucun cas relire les mauvaises pensées que nous avons écrit sur papier. Il faut soit la jeter ou la laisser dans un endroit et ne plus la relire.
J'avais nommé cette chanson, et je m'en souviendrai toujours, « Des larmes sur ma guitare ».
J'étais une très grande passionnée de la musique. En particulier de la musique country, puisque celle-ci raconte des histoires. Comme si nous lisions un livre. Un livre très court, du début à la fin.
Quand j'étais plus petite, vers l'âge de 10 ans, j'avais demandée à ma mère pour prendre des cours de guitare. Elle m'y avait inscrite et j'ai jouée de la guitare jusqu'à l'âge de 14 ans. Après coup, j'avais complètement arrêtée parce que je voulais me concentrer davantage sur mes études.
Malgré le fait que je n'avais pas jouée depuis des années de la guitare, je la gardais encore dans ma chambre et je n'avais jamais perdu le talent. Si je l'a reprenais, rien de mon apprentissage ne s'était perdu.
Il arrivait encore quelques fois que je jouais, soit seul dans ma chambre ou durant des fêtes d'anniversaire.
Avec cela, j'ignorais toutefois que j'avais un talent en composition de chanson.
Avant de quitter l'Arkansas, j'y avais retrouvé cette feuille avec ma chanson écrite dessus. Je me suis assise dans mon lit et je l'avais relue, et je n'aurais pas dû le faire. Ce n'avait pas été le moment pour me remémorer ce mauvais souvenir.
À l'instant où j'eus terminée d'écrire ma dernière phrase, presque une heure après l'appel de ma mère, le téléphone sonnai de nouveau.
Je tendis le bras et décrochai le téléphone.
-Allô?
-Salut Taylor, ça va?!
Quel drôle de coïncidence, c'était Kristine à l'appareil. J'étais si heureuse qu'elle m'appelle puisque j'avais justement pensée à l'appeler.
-Hey salut Kristine. Ouais, disons que ça pourrait aller mieux. Et toi?
-Que se passe-t-il?
-Oh, rien de vraiment important. De toute façon je ne veux pas t'embêter avec ça.
-Enfin Taylor, tu sais que tu peux me parler de tout. Je suis ta meilleure amie, et des amies c'est fait pour ça, non?
-Tu ne m'appelais sûrement pas pour que je te raconte ma mauvaise journée.
-Taylor, je ne trouve pas ça drôle.
-D'accord, excuse-moi.
Mes émotions étaient sur le point d'exploser. Je n'avais plus la force de les garder même si je venais de les transmettre sur papier. Parler de ça ne me ferait pas de tort.
-Ce n'est pas tellement grave ce qui m'est arrivée.
-Taylor, ne tourne pas autour du pot. Vas-y, parle-moi. Je suis là pour t'écouter.
-D'accord, tu as gagnée. C'est à propos d'A.J.
-D'accord. Que s'est-il passé?
-Nous avons eus... une dispute tout à l'heure à l'école, et je suis retourné chez moi parce que je l'aie surpris avec une autre fille du collège. ça été inconscient pour moi. Mais ensuite, je me suis rendu compte de ce que j'avais fait en revenant chez moi alors que les cours n'étaient pas terminés.
-Oh mon dieu seigneur, et vous avez rompus?!
-En quelques sortes. C'est officiel pour moi, c'est terminé. Mais je ne lui aie rien dit encore. Je suppose qu'il préfère passer un peu de temps avec cette fille.
-Oh le salaud! Désolé, je devais le dire.
-Oh, ne te gêne pas surtout. Il peut être certain que je ne le supplierai pas de revenir avec moi. Et en plus de ça, cette fille est tellement mieux que moi.
-Attend, qu'est-ce que tu veux dire par là?
-Eh bien... disons que c'est le type de fille qui a tous les garçons de l'école à sa poursuite. En fait je suis en train de divaguer, bon sang! Je ne connais rien d'elle.
-Écoute-moi bien Taylor. Cette fille ne peut pas être mieux que toi. Pourquoi? Parce que c'est toi qui a été largué, et à cause d'elle. Tu étais en couple et cette fille le savait probablement si elle connaît A.J. Et ce garçon n'est qu'une sale ordure. Il ne te mérite même pas. Toi tu es gentille, généreuse et tu adores aider les gens. Sans oublier que tu es magnifique. Et tout ce que je te dis est vrai, et ce n'est pas seulement pour te rassurer.
-Est-ce comme ceci que toutes les filles se sentent après avoir été larguées? Se sentir inférieure aux autres.
-Tu dois te laisser du temps, c'est tout. ça ne sera pas facile, mais tu as des gens sur qui compter et qui peuvent te donner de l'aide.
-Sauf que tu es la seule pour le moment qui est au courant de ma situation. Mes parents ne le savent pas encore.
-Et pourquoi ça? Me demanda-t-elle, sur un ton de surprise.
-Je ne sais pas trop, je ne me sentais pas prête à en parler.
-Taylor, tes parents doivent absolument être au courant. Tu sais que c'est important qu'ils le sachent, n'est-ce pas?
-Oui, je leur dirais lorsqu'ils reviendront ce soir.
Je changeai mon téléphone d'oreille, et repoussai mon livre de sur mes genoux pour me lever. Je me dirigeai vers la fenêtre de ma chambre et observai à l'extérieur.
Ce que je détestais de ma chambre, c'était que ma fenêtre était trop petite et trop haute. C'était le désavantage de se retrouver au sous-sol.
-Taylor, tu es toujours là?
-Oui, excuse-moi, j'étais en train de penser.
-Tu pensais à quoi?
Je restai silencieuse un petit instant.
-J'en sait rien, une idée de dingue m'est passée par la tête.
-Ah oui?
-Oui, j'étais en train de penser à... une sorte de vengeance.
-Une vengeance?
-Je ne sais pas, ça m'est venu en tête. Mais je crois que j'ai réellement envie de lui faire payer pour ce qu'il m'a fait.
-Sérieusement?
-Je sais, c'est complètement stupide.
-Non non, au contraire, ton idée n'est pas folle du tout. Dit donc, j'adore cette nouvelle Taylor.
-C'est sérieux, tu crois vraiment que je devrais faire ça? Ce n'est pas trop poussé?
-Tu sais quoi, tu viens de me donner une idée géniale. Tu sais à quelle heure tes parents vont revenir?
-Non, je ne sais pas encore.
-Dans ce cas, appelle-les et dit leurs que tu viens faire tes devoirs chez moi.
-Qu'est-ce que tu veux faire exactement?
-D'abord, je prends ma voiture et je me rends chez toi pour venir te chercher. C'est quoi l'adresse de la maison de ton copain? Oh, excuse-moi, ton ex copain?
-C'est à quelques rues de chez moi. Mais quel est ton plan?
-Nous allons d'abord nous assurer que personne ne se trouve chez lui. Et ensuite, nous...
-Attend une minute, tu veux dire que nous allons... cambrioler sa maison?
-Non, encore mieux que ça. Nous allons saccager sa maison.
-Kristine, ce n'est pas un peu trop risqué? Et si jamais quelqu'un nous voyait?
-Ne t'en fait pas, nous serons discrète. Le mieux serait que nous attendions qu'il fasse noir, ça serait plus sécuritaire.
-Je... je ne suis pas tellement sûr. Nous prenons un risque en faisant ça.
-Taylor, c'est toi qui m'as dit que tu voulais le faire payer pour ce qu'il t'a fait.
Saccager une maison, je n'avais jamais fait ça auparavant. Même si je savais que nous prenions des risques en faisant ce genre de chose et que nous pourrions se retrouver en tôle, une grande partie de moi avait besoin de cette vengeance.
A.J avait eu le droit de me faire souffrir. Alors c'était à mon tour de le faire.
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