Après avoir pris soin de me maquiller convenablement, je montai à l'étage pour aller rejoindre mes parents et ma sœur qui se trouvaient à la cuisine. En arrivant là-haut, je vis que ma sœur était installée dans le salon et regardait l'une de ses émissions quotidiennes à la télévision, tout en dégustant son déjeuner. Durant ces moment-là, elle ne quittait plus les yeux de l'écran. Et oui, elle arrivait à m'ignorer. Je pouvais dans ces cas-là profiter pour déjeuner tranquille et discuter avec mes parents. 

Mes yeux restèrent fixés sur ma sœur quand la voix de mon père m'appela à la cuisine. 

Je me rendis sans plus tarder à la cuisine et je me jetai sitôt dans les bras de mon père, qui était assis à table, mangeant un bol de céréale, tout en lisant son journal.  

-Salut papa. 

-Bonjour ma chérie. 

Ma mère se trouvait derrière le comptoir et semblait courir dans tous les sens pour s'occuper des toasts qui grillaient dans le grille-pain et de se servir son bol de céréale. 

-Attend maman, laisse-moi t'aider, lui dis-je en allant la rejoindre derrière le comptoir. 

Je m'occupai de son bol de céréale. Elle me remercia et ensuite, elle alla s'occuper des toasts qui venaient de sortir du grille-pain. 

-C'est gentil d'offrir ton aide, me dit ma mère, après avoir emmené les toasts dans une assiette. Mais tu peux t'occuper de ton déjeuner, je vais m'occuper du reste. 

-D'accord. 

En me rendant dans le garde-manger pour choisir ce que je prendrais comme déjeuner, quelque chose me venu en tête et m'obligea à m'arrêter dans mon choix de déjeuner. 

Je me retournai et regarda en direction du téléphone qui se trouvait sur le comptoir de la cuisine. Je m'approchai du comptoir et jeta un coup d'œil au combiné. Il n'y avait aucun message. 

J'avais eu l'inquiétude un instant qu'A.J ait appelé ici et ait tout raconté à ma mère et à mon père. Une autre chose m'embarrassait aussi, c'était de voir la police débarquer ici. Comment pourrais-je me concentrer aujourd'hui si j'avais constamment peur de voir A.J ou de voir la police débarquer chez moi? 

La voix de ma mère me retira de mes pensées alors que j'étais en train de stresser, tout en regardant le combiner. 

-Taylor? 

Je levai la tête vers elle. 

-Que fais-tu au juste? Me demanda-t-elle. 

J'eu quelques secondes de réflexion avant de comprendre que ce que je faisais pouvait paraître douteux devant mes parents. 

-Si tu t'attendais à avoir des messages, eh bien il n'y a eu aucun, répondit mon père, avec sa tasse de café à la main. 

-Non... euh... je veux dire oui, j'attendais un appel de Kristine et... je vois qu'elle n'a pas encore appelé. 

Je retournai fouiller dans le garde-manger, espérant ne pas avoir semé encore plus de doute chez ma mère et mon père. 

Par chance, le déjeuner s'était bien déroulé. Mes parents ne m'avaient pas posé de question sur mon état d'hier, et j'en étais soulagé. Cependant, je cherchais toujours une solution dans ma tête sur comment leur annoncer, et je continuais d'être angoissé par le fait que la police se pointe chez moi. 

Avant de partir pour l'école, je passai un coup de fil à Kristine pour prendre des nouvelles d'elle, pour voir si tout allait bien. 

4 coups sonnèrent au bout de l'appareil et Kristine venu répondre. 

-Allô? 

-Salut Kristine, tu vas bien? 

-Oh Taylor! Oui ça va. Et toi j'espère aussi. 

-Ouais. Je n'ai pas eu une nuit très facile, mais je vais beaucoup mieux aujourd'hui. 

-Oui, ça se comprend. 

-Une chose m'angoisse beaucoup aujourd'hui. D'une manière ou d'une autre, je vais devoir faire face à A.J une fois à l'école. Il va probablement me parler de ce qui s'est passé chez lui. 

-C'est vrai, j'espère seulement que tu n'auras pas trop d'ennuie. 

-Tu t'imagine si la police se rend à l'école et m'embarque? 

-Honnêtement, je ne crois pas que ça va arriver. Ils n'ont pas le droit de te mettre en tôle puisque tu n'es pas majeure encore. Par contre, moi je le suis. 

-Peut-être, mais si je dois me rendre dans un autre endroit comme... je ne sais pas, un hôpital psychiatrique ou...

-Taylor, arrête ça tout de suite. Tu n'es pas considérer comme une cinglée parce que tu as renversé la chambre de ton ex copain. Si tu avais tenté de l'attaquer, ça aurait été différent. Mais tu n'as rien fait de vraiment grave. Et tu sais, je crois que ce garçon est beaucoup trop idiot pour pouvoir contacter la police. 

-Tu ne connais pas son père. C'est plutôt de lui que j'ai peur. 

-D'accord... dans ce cas-là, essaie de rester dans les foules. Ne t'éloigne pas trop de l'école et ne marche pas seul dans les corridors. ça devrait aller. 

-Tu me fais rire. Tu me fais penser à ma mère. 

-Taylor, c'est très sérieux ce que je te dis. Ne prend pas de risque de te faire massacrer. 

-C'est vrai, tu as raison. Je voulais simplement mettre un peu d'humour dans la situation. 

-Très bien, tu me passe un coup de fil dès que tu rentres chez toi ce soir pour me donner des nouvelles, c'est compris? 

-Oui, je n'oublierai pas. 

-D'accord, à plus tard. 

-À plus tard. 

Je raccrochai et ma mère m'appela, impatiente, dans le hall d'entrée.  

-Taylor! Dépêche-toi! Nous sommes prêts à partir! 

-Oui j'arrive! Lui criais-je de la cuisine. 

Je m'apprêtai à ranger mon téléphone portable dans ma sacoche lorsque je m'arrêtai. Il était préférable pour moi de le laisser dans mes poches de mon pantalon en cas d'urgence. 

Je fermai mon sac à dos et j'allai rejoindre ma mère qui m'attendait, fébrile, dans l'entrée. 

-C'est bon, je suis prête.