Chapitre 13 (Le plus chanceux) Partie 4
-Et non, ce n'est pas Paris, continuais-je.
-Vraiment?
ça ne semblait pas tant le surprendre que ça. Presque comme s'il le savait déjà.
-Ouais. Et je vais être très franche avec toi, j'étais déçu d'entendre ça. Je l'avoue, j'aurais voulu entendre le directeur me dire que c'était elle la responsable.
-Au moins tu es sincère. Mais... qui d'autre aurait pu faire ça?
-Selon ce qu'il m'a dit, dis-je, en me redressant un peu sur mon banc, ce serait un jeune garçon, en secondaire 1 ou 2.
-Donc, possiblement que ce garçon ait été présent dans la cafétéria le jour où j'ai laissé Paris?
-Pas possiblement. Il a été témoin et il a tout compris.
Nick ne paraissait pas non plus trouver logique qu'un jeune étudiant l'ait dénoncé. Désirait-il que ce soit Paris autant que moi je le voulais? Tout compte fait, je le comprendrai. Pourtant, si le directeur disait que c'était bel et bien un garçon, il ne pouvait pas mentir là-dessus. De toute façon je ne verrai pas pourquoi il aurait mentit.
Soudain, tandis que nous avions cette discussion, je vis quelque chose d'intéressant à l'extérieur alors que nous passions près des boutiques.
-Nick, attend une seconde, nous coupais-je dans notre conversation.
-Quoi?
-Tu pourrais t'arrêter une minute sur le bord de la rue?
-Là, tout de suite?
-Oui, maintenant!
Nick jeta un œil dans son rétroviseur puis il alla se garer sur le bord de la rue, juste en-face d'un magasin en rénovation.
Ce coin dans la ville où il y avait des boutiques étaient toujours très intéressants.
Une fois arrêter, je baissai la vitre de mon côté et je regardai en direction du magasin, là où j'y avais vu quelque chose de captivant, qui avait retenu toute mon attention. Je sentais que Nick me fixait, ne comprenant certainement pas pourquoi je lui avais demandé de s'arrêter pour ensuite observer quelque chose à l'extérieur, tel une vraie démente.
-Qu'est-ce qu'il y a? Finit-il par me demander. Tu as vu quelqu'un?
D'après ce que je pouvais voir d'ici, cette robe que j'avais vu dans cette boutique dans une vitrine était resplendissante. Elle m'avait sauté aux yeux.
-Non, lui répondis-je en me retournant vers lui. J'ai seulement vu une robe dans une vitrine qui a attiré mon œil.
Je me rendais compte à quel point j'étais absurde d'avoir demandé à Nick de s'arrêter exclusivement pour une robe que j'avais distingué dans une vitrine de magasin. Un garçon aurait-il fait ça? Au contraire de nous les filles, ça aurait été pour une voiture.
-Une robe? Me répéta-t-il, tout en cherchant du regard le magasin dans lequel j'avais vu cette robe.
-Je sais, c'est stupide de t'avoir demandé de t'arrêter pour ça. Mais c'est que le bal des finissants approche, dans moins d'un mois, et je n'ai toujours pas trouvé de robe.
Vous vous direz sûrement que je suis très en retard pour le bal. Toutes les autres filles du collège devaient déjà avoir leur robe depuis plusieurs mois. Ma mère et moi avions cherché et encore chercher pour une foutu robe sur plusieurs sites internet, encore, je n'avais pas eu un coup de cœur pour une seule d'elle. Pas comme je venais d'en avoir un pour cette robe dans cette vitrine.
-Tu voudrais qu'on aille voir? Me proposa Nick.
-Tu es sûr? Je ne veux pas t'embêter avec mes histoires de...
-Taylor, me coupa-t-il, c'est ton anniversaire demain et nous la fêtons tous les deux ensemble aujourd'hui. Si tu as envie d'aller dans ce magasin, alors on n'y va.
Il devait arrêter d'être aussi gentil avec moi. Je lui faisais perdre son temps pour une simple robe que je trouvais magnifique. ça ne devait pas l'intéresser. Ma vraie fête c'était demain, pas aujourd'hui.
-Je te rappelle que même si nous la fêtons aujourd'hui ensemble, mon anniversaire c'est seulement demain. Alors nous ne...
-Cesse de te plaindre et vient avec moi, m'interrompit-il, tout en détachant sa ceinture de sécurité.
Je constatai qu'il était réellement sérieux lorsqu'il ouvrit la portière de son côté. Je ne m'attendais pas à ça.
-Qu'est-ce que tu attends? Vient.
-Tu es vraiment sérieux?
Il quitta la voiture et il ferma la portière ensuite. Je l'observai contourner le véhicule puis j'ouvris ma portière en même temps. Je sortie à mon tour de la voiture et Nick prit ma main sans plus tarder. En tout cas, il était décidé à ce que je vois cette robe.
Nous nous dirigeâmes vers la boutique, où j'avais visualisé la robe, puis nous nous arrêtâmes une fois devant la vitrine, les yeux rivés sur elle. Les deux autre robes, très simples, de chaque côté de celle-ci faisait encore plus ressortir le mauve de la robe qui avait attiré mon œil justement à cause de sa couleur. Le mauve était l'une des couleurs que je préférais.
-C'est celle-là? Me demanda Nick en pointant la robe du doigt.
-Oui.
Elle était encore plus belle que je le croyais. Uniquement le bas de la robe était mauve. Le haut lui, était remplit de brillant qui descendait jusqu'au milieu de la robe, retombant comme en forme de glaçon en hiver. Les brillants sur celle-ci me rappelait ceux que j'avais pris le temps de coller un par un sur ma guitare.
Dans ma tête, mon idée était faite. Cette robe était celle que je voulais pour mon bal des finissants.
-Je te l'accorde, c'est vrai qu'elle est assez magnifique pour ne pas passer à côté sans la regarder.
-C'est fou, j'ai regardé plus d'un million de robes avec ma mère sur des sites internet pour pouvoir trouver celle pour mon bal des finissants, mais... on dirait que celle-ci est la seule qui est vraiment venu m'attirer, à un point où je me dis que c'est la robe parfaite pour mon bal.
Nick resta silencieux un instant tout en observant la robe, comme s'il avait une idée derrière la tête.
-Alors vient, me dit-il. On va entrer.
À ce moment où il s'apprêta à m'entraîner à l'intérieur avec lui, dans la boutique, je le stoppai.
-Pour faire quoi?
-Eh bien... pour la robe.
-Mais... je n'ai de l'argent que pour le café, et je n'avais pas l'intention de l'acheter maintenant. Il faudrait d'abord que j'en parle avec ma mère, sinon elle me tuera si elle voit ce que j'ai dépensé. Elle voulait me payer ma robe de bal, c'était la condition. Et j'imagine que cette robe n'est pas donnée.
-C'est un cadeau que je te fais. Et pour le café, c'est moi qui paie aussi. De toute façon, si tu attends trop longtemps, il risquerait de ne plus en avoir lorsque tu reviendras.
Quand j'eus entendu Nick me dire que c'était un cadeau qu'il me faisait, je compris immédiatement ce qu'il voulait dire par là. Il était prêt à me payer ma robe de bal, et qui devait d'ailleurs coûter une fortune! Il m'avait amplement fait de cadeau durant notre voyage à Dyess. Il n'était pas question que je le laisse en plus me payer une robe de bal.
-Non, je refuse d'entrer à l'intérieur et de te voir me payer ça, lui répondis-je, en lâchant sa main.
-Pourquoi? Ne laisse pas passer cette chance Taylor.
-Nick, tu t'imagines combien elle peut coûter?!
-Je te l'ai dit, c'est un cadeau que je te fais.
-Tu m'as suffisamment donné de cadeau quand nous sommes allés à Dyess ensemble. Je vais en parler avec ma mère et on reviendra. Et si jamais il n'y en a plus, eh bien ça ne sera tout simplement pas ma chance.
-J'insiste, me dit-il, tout en reprenant ma main.
-Tu es cinglé Nick?! Dis-je en résistant, alors qu'il tenta de nouveau de me traîner dans la boutique.
-Taylor, tu vas me forcer à te prendre dans mes bras, et je ne crois pas que tu ais envie que je me rende jusque-là.
-Tu n'oserais pas? Lui dis-je en rigolant, sachant qu'il ne le ferait pas.
-Oh si.
Et oui, il l'avait bien fait. Il m'avait pris dans ses bras devant une foule de gens à l'extérieur qui marchait dans la rue, qui à présent nous regardait. J'étais maintenant foutu, mais je ne pus m'empêcher de rire, ne croyant pas qu'il en serait venu à ça. Nous avions l'air si insensé.
Il ouvrit la porte du magasin à l'aide de son pied, toujours en me tenant dans ses bras.
-ça va Nick, dépose-moi maintenant, lui dis-je, toujours en riant.
Une fois dans la boutique, il me déposa sur le sol. Les gens présents dans le magasin nous dévisageaient. Je me foutais bien que les gens nous regardent comme si nous étions deux fous. J'étais en désaccord avec le fait que Nick insiste pour me faire entrer dans ce magasin afin de me payer cette robe. C'était ça qui me dérangeait le plus.
Une femme au comptoir, sans doute âgé dans la quarantaine, portant des lunettes pendu à son coup par une corde, quitta son poste et venu nous voir, suite à nous avoir contemplé agir comme deux cinglés en entrant dans la boutique.
-Bonjour, s'adressa-t-elle à nous, sympathiquement. Je peux vous aider?
Nick prit la parole avant que j'aie pu ouvrir la bouche.
-Oui, nous sommes intéressés par la robe qui se trouve dans votre vitrine.
-D'accord, laquelle?
-La mauve.
La femme regarda en direction de la vitrine où étaient présentées les robes.
Elle mit ses lunettes pour pouvoir mieux voir.
-Très bien. C'est probablement pour la demoiselle ici présente? Dit-elle, en parlant de moi.
-C'est ça, lui répondit Nick.
-D'accord, juste une seconde. Attendez-moi ici.
La femme nous laissa seul un court instant et disparut dans le magasin.
Lorsque nous allions sortir d'ici, j'allais devoir à nouveau faire une morale à Nick. Il devait cesser ça. Il allait se ruiner s'il continuait de me payer tout ce que j'avais envie d'avoir.
À peine une vingtaine de secondes après le départ de la dame, celle-ci revenu, accompagné d'une femme, un peu plus jeune qu'elle, dans la trentaine, selon moi.
-Donc, vous pourrez suivre cette femme juste ici, nous expliquai-t-elle, en parlant de la femme qui l'accompagnait. Elle vous prendra en charge. Alors je vous laisse entre les mains d'Olivia.
-D'accord, merci, lui répondit Nick.
La femme retourna à son poste et nous laissa avec cette autre jeune femme, Olivia.
-Alors, elle m'a mentionné très rapidement que vous étiez intéressé par la robe mauve dans la vitrine? Commença-t-elle.
-Oui, lui répondis-je.
À l'intérieur de moi, j'aurais voulu être au café plutôt que de me retrouver ici parce que Nick insistait fortement pour me payer cette robe. Si seulement je ne l'avais pas aperçu, nous aurions pu éviter cet arrêt à la boutique.
En bref, j'avais essayé la robe dans une cabine d'essayage du magasin. J'y avais trouvé la parfaite grandeur, et il fallait croire que c'était mon jour de chance. C'était un signe que je devais prendre absolument cette robe, maintenant ou jamais, parce que si j'avais attendu d'en parler avec ma mère avant de la prendre, j'aurais passé à côté de l'occasion qui se présentait à moi. La femme qui nous servait nous avait mentionné que plusieurs jeune femmes se jetait sur cette robe depuis qu'elle était présentée dans leur vitrine et qu'il n'en restait presque plus en stock. Ce que j'espérais, c'était qu'il n'y ait pas d'autre fille du collège qui porterait cette même robe que moi lors du bal des finissants.
Et oui, j'étais sortie du magasin avec cette robe, (que Nick avait acheté). Toujours aussi insistant lors du moment pour payer à la caisse et de mon côté, voulant éviter une bagarre entre lui et moi au comptoir, j'avais décidé que j'allais le rembourser. Il ne le savait pas encore, or, il allait en avoir la surprise. Il sera obligé de prendre cet argent, parce que je trouverai un moyen de lui donner.
Arriver à la voiture, traînant mon sac avec ma robe, Nick m'ouvrit la portière, mais je restai planté là et je le fixai quelques secondes.
-Quoi? Finit-il me dire.
Je poussai un soupir d'accablement puis j'allai ouvrir la porte arrière pour pouvoir y allonger le sac avec ma robe à l'intérieur, sur la banquette arrière de la voiture, pour éviter de lui faire prendre un mauvais pli.
Je fermai la porte ensuite, n'ayant toujours pas répondu à Nick.
-Taylor? Me dit-il, attendant que je lui réponde.
-Merci beaucoup Nick, mais... tu sais à quel point je te déteste?
-Tu me déteste tant que ça pour t'avoir acheté une robe? Me dit-il, en voulant rigoler.
Moi je ne rigolais pas. C'était sérieux.
-C'est exactement ça Nick.
-Tu devrais alors m'échanger pour quelqu'un d'autre.
-Nick, je suis très sérieuse.
-D'accord, excuse-moi. Je veux seulement te faire plaisir aujourd'hui.
-Je sais, mais... tu n'as pas besoin de toujours sortir ton portefeuille pour pouvoir le faire. Tu sais ce qui me fait le plus plaisir? C'est de passer du temps avec toi, point finale.
Nick s'approcha de moi et il enroula ses bras autour de ma taille.
-Tu n'es pas comme elle.
-Quoi?
-Tu n'es pas comme Paris, ni comme ces autres filles que j'ai fréquenté dans ma vie.
-Tu veux parler de tous tes autres copines?
-Toutes ces filles, mis à part toi, n'ont été avec moi que pour une seule et unique raison. Pour mon argent.
-Je ne suis pas du tout comme ça et je ne le serai jamais.
-Tu vois, c'est comme... une habitude que j'ai toujours pris à vouloir servir les femmes que j'ai dans ma vie avec mon argent, et je sais que ce je ne devrais pas me laisser faire lorsque ça arrive. Mais j'ai trop de cœur.
-J'ai un conseil, tu devrais plutôt penser à ce qu'elles avaient en tête quand elles étaient en couple avec toi. Elles n'avaient pas de cœur, alors pourquoi tu en aurais pour elles?
Pauvre lui, il était une si bonne personne. Il était généreux et respectueux envers les femmes, et après tout ce qu'il avait vécu au courant de son existence, ses copines avaient eus le courage de l'utiliser intégralement pour avoir son argent. C'était tout simplement impensable de croire qu'il y avait autant de gens sur cette terre capable d'une telle chose. Mais c'était réelle, ça existait, et abondamment plus que je pouvais me l'imaginer. C'était inhumain. Nick ne devait pas être traité ainsi. Avait-il droit à un peu de respect, juste une fois dans sa vie?
-Écoute, oublions tout ça aujourd'hui, d'accord? Continua Nick. Je ne veux pas gâcher ce moment uniquement pour une robe.
Je lui fis signe que oui de la tête, même si je n'approuvais toujours pas qu'il m'ait acheté cette robe. Seulement, je n'avais non plus pas envie de me disputer avec lui pour ça moi non plus. Je savais aujourd'hui qu'il tenait absolument à me faire plaisir à cause de mon anniversaire.
Il m'embrassa sur le front.
Nous étions à présent repartit, en route vers le café.
Quand nous sommes arrivées dans le stationnement du café, je restai stupéfaite par le nombre de voiture qui s'y trouvait. Les fois où j'étais venu avec ma mère, il n'y avait jamais eu autant de gens comme il y en avait cette journée.
Décidément, ce café était dans les plans de tout le monde aujourd'hui.
Nick gara la voiture entre deux autres véhicules, juste en-face du restaurant.
-Je ne pensais pas qu'il y aurait autant de gens, lui dis-je, tandis qu'il avait arrêté le moteur.
Malgré le petit inconvénient de tout à l'heure avec l'achat de la robe, qui m'avait irréprochablement mit en colère contre Nick, notre fin d'après-midi dans ce café était venu m'apaiser un peu plus.
Ce soir-là, j'avais eu une faim de loup. Je ne me rendais même pas compte de tout ce que j'avais mangé tellement je n'avais fait que parler et encore parler sans arrêt. C'était Nick qui avait fini par me faire constater mon exagération.
-Dit donc, tu es certaine d'avoir mangé ce midi? Me demanda-t-il.
Je le regardai d'un air perplexe, ne comprenant pas le rapport avec la conversation que nous avions juste avant.
-De quoi est-ce que tu parles? Lui demandais-je avec un fou rire.
-ça fera ta troisième assiette, si j'ai bien observé le nombre de fois que tu t'es levé pour aller te servir.
Il y avait un comptoir de commande dans ce café et il y avait également un buffet qui n'ouvrait seulement qu'en soirée, là où nous pouvions nous servir après avoir payé. Voilà ce qu'il voulait dire par ma troisième assiette. ça devait faire environ 3 fois que je me levais pour aller me servir au buffet. Vous voyez, même moi je n'en n'avais presque pas porté attention.
J'avais peut-être inconsciemment exagéré sur la nourriture. Mais je pouvais me le permettre au moins une fois. Je n'étais pas cette fille qui se permettait de prendre des choses trop grasses. Il n'y avait rien de mal à se laisser aller un peu.
-... Ouais, lui dis-je, en regardant mon assiette, désormais vide.
-Pourtant tu n'as fait que parler pendant tout le repas. J'ai de la difficulté à comprendre comment tu as pu vider tes trois assiettes en parlant autant.
Un homme entra dans le café et je levai les yeux quelques secondes vers lui, sans trop porter plus attention à lui, comme à chaque personne que j'avais vu entrer depuis tout à l'heure dans le café.
J'ignorais pourtant cependant à cet instant, où je m'amusais avec Nick, que cet homme aurait une grande importance dans notre histoire, qu'il serait un élément déclencheur qui nous était complètement invisible à nous deux.
Si seulement nous, les êtres humains avions la capacité de voir l'avenir pour une seule et unique raison. Pour pouvoir éviter le drame qui était sur le point de nous arriver, les événements indésirables que nous ne voulions pas traverser.
Allais-je savoir un jour que cet homme, tout aussi normal qu'un autre, serait la première brisure dans le couple que je formais avec Nick? Personne n'aurait pu savoir.
« Je n'aurais jamais pensé en arriver là un jour, de devoir fuir tout ce que j'aimais à cause de tout ce qui m'étais arrivé avec Nick.
Ce n'était que le début du cauchemar ».
Nick et moi continuions de discuter, cependant, cet homme qui venait de faire son entré et qui était actuellement au comptoir de commande, commençait à me déranger. Il ne cessait de me fixer du regard. Je le regardai quelque fois très furtivement, puisque je me disais que peut-être que je le connaissais, néanmoins, son visage ne me revenait pas. Il était très mignon, sans aucun doute, pas aussi grand que Nick, et je pus y déceler une teinte de roux dans ses cheveux châtain, presque blonds. Il était possible aussi que cet homme, d'ailleurs très bien habillé, travaillant sûrement dans des bureaux, m'ait tout simplement trouvé jolie, et c'était très normal en tant que femme ou homme d'être observé lorsqu'on plait physiquement à quelqu'un. En opposition, son regard me donnait profusément plus l'impression qu'il me dévisageait.
Nick finit par apercevoir après plusieurs minutes que mon regard se détournait souvent et que je semblais importuner par quelque chose.
-Taylor, ça va? Me demanda-t-il, sans terminer ce qu'il était en train de me dire.
-Euh... ouais. C'est seulement que je suis légèrement perturbé un peu. Il y a un homme au comptoir qui ne cesse de me regarder depuis qu'il est entré, lui dis-je à voix basse.
Nick se retourna vers l'homme en question qui était au comptoir. Je vis à son tour les yeux de ce jeune homme se déplacer vers Nick et son visage changea d'une seconde à l'autre.
-Brian? Finit par dire Nick.
ça me disait tout maintenant. Nick connaissait cet homme?
-Nick? Dit l'homme, à son tour.
ça devait me rassurer un peu ou non? Ce jeune homme, qui apparemment s'appelait Brian, n'avait vu que moi en premier. Il ne savait pas qui j'étais, donc, s'il me regardait comme ça, c'était parce qu'il me trouvait jolie. Pourtant ça devrait me rassurer que Nick le connaisse puisque lorsqu'il saura que je suis sa copine, peut-être qu'il s'abstiendra.
-Vient, je vais te présenter quelqu'un, lui proposa Nick de se joindre à nous.
Celui-ci quitta le comptoir et il venu dans notre direction et prit une chaise au passage à une table inoccupé. Il venu la déposer à notre table et il prit place sur celle-ci.
-Je te présente Taylor, commença Nick.
C'était à peine si Brian avait regardé Nick en ayant constaté qu'il était dans le café. Il avait encore les yeux rivé sur moi. Ce n'était plus tant du dérangement que j'y ressentais, mais de l'inquiétude. Me faire dévisagé comme ça par un homme, ça ne me disait rien de bon sur ses intentions. Peut-être que j'étais très paranoïaque, mais j'allais prendre ce genre de chose au sérieux.
-C'est ma nouvelle copine.
-Vraiment? Enchanté.
Il me tendit la main pour que je puisse la serrer. J'hésitai une seconde, réticente à cause de la façon dont il me regardait depuis qu'il était entré ici, et ça ne me plaisait sérieusement pas. Il y avait des façons de se faire regarder, d'acceptable à exagérer. Il y avait des limites.
-ça va, je ne mords personne, me dit-il, en voyant que je bronchais à lui serrer la main.
Je lui fis un sourire forcer puis j'ai finis par lui serrer la main.
Il serrait la main très fermement, ce qui voulait dire qu'il était très à l'aise.
Quelqu'un m'avait déjà appris comment discerner chez un homme la façon dont il pouvait se sentir seulement en serrant la main. Si un homme sert la main très brièvement et très mollement, ce qui indique qu'il n'est pas tout à fait l'aise. Au cas contraire, si un homme sert la main d'une façon très ferme, comme Brian l'avait fait, c'était qu'il était confiant.
-Et Taylor je te présente Brian, un de mes très bons amis.
Même si Nick lui avait mentionné que j'étais sa copine, son regard envers moi n'avait aucunement changé.
J'étais extrêmement inconfortable en ce moment. J'aurais voulu qu'il parte et qu'il nous laisse en paix pour qu'on puisse continuer de discuter et de profiter de cette occasion que nous avions ensemble. Il gâchait réellement cet instant entre Nick et moi.
-Tu te rappelle cette fois Taylor où ma famille et toi aviez tentés de m'appeler à plusieurs reprises mais je ne répondais pas? Cette fois après notre discussion sur le bord du lac.
-Oui, je me rappelle.
-Et tu te rappelles que je t'avais dit que j'étais chez un ami?
Je lui fis signe que oui de la tête.
-Bien c'était chez lui, Brian.
-Ah oui? Lui répondis-je, sans trop de réaction, voulant démontrer à Nick que j'étais très malaisé depuis que son copain était là.
Toutefois, Nick n'avait absolument rien remarqué et à vrai dire ça me fâchait considérablement. Nick aurait été supposé voir ce genre de comportement inhabituel chez moi, mais à la place, il n'avait fait que continuer de parler avec son copain comme si de rien n'était.
-Et qu'est-il arrivé avec Paris dans ce cas? Lui demanda Brian, curieux d'en savoir plus.
-Pff, c'est bien compliqué à expliquer.
Alors que Nick discutait avec son copain sans se préoccuper une seule seconde de mon inconfort, moi j'étais là à ne rien dire et à attendre une seule chose. Que Brian parte parce qu'il me rendait extrêmement inconfortable. Ce n'était pas que je voulais attitrer l'attention, pas du tout. J'avais déjà assez d'attention sur moi de la part de son ami. Tout ce que je voulais c'était de de passer du temps avec mon amoureux, tranquille. Nous étions ici parce que Nick voulait fêter mon anniversaire tous les deux ensemble, et je n'avais pas envie que ça se gâche.
Nick avait fait mention à Brian de son renvoie de l'école et il lui avait aussi expliqué comment notre relation avait débuté, sans trop de détail.
Une femme au comptoir appela Brian pour lui dire que sa commande était prête.
-Monsieur, s'adressa-t-elle à lui, derrière le comptoir.
Brian se retourna vers elle.
-Votre commande est prête.
-Oh, désolé, je dois y aller. Juste une minute.
Il quitta notre table et il se frayer un chemin entre les autres tables et chaises pour pouvoir récupérer sa commande au comptoir.
Il remercia la femme et revenu nous voir pour pouvoir nous saluer.
-ça été un plaisir Nick de te revoir, et enchanté de t'avoir rencontré, Taylor.
En disant ceci, il avait légèrement caressé mon épaule, ce qui me rendit encore plus déranger que je l'étais déjà par son comportement à mon égard.
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