Chapitre 3 : Des rencontres périlleuses

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Chapitre 3 : Des rencontres périlleuses

Hugo avait pris une carte, ainsi qu'une boussole. Ils devaient marcher vers le sud-ouest. La première partie du voyage se déroula sans encombre. Ils faisaient extrêmement attention lorsqu'ils devaient traverser des routes même s’ils savaient que ces routes n'avaient quasiment aucune chance d'être utilisé puisqu'elles menaient vers quelques domaines agricoles de petite taille. Ils traversaient également un petit ruisseau. Moussa ouvrait la marche. Lui, qui était habitué à marcher dans la forêt équatorial au Congo, trouva cette marche comme une partie de plaisir. De temps en temps, Moussa se retournait pour voir si tout le monde le suivait. Il faut dire que Moussa allait vite et les autres luttait pour le suivre. Mais lorsqu'il se retourna après vingt minutes de marche, il remarqua que Clément était au bord des larmes, Moussa l'interpella :

-Clément, pourquoi tu veux pleurer ?

Clément, ému, dit d'une voix basse :

-Je ne pleure pas, c'est juste que... Euh, marcher dans la forêt, ça doit me rappeler mon enfance.

-Tout de même, en venir aux larmes juste en marchant... Anna ne pût terminer sa phrase, Clément l'interrompu :

-Arrêtons de parler de ça, voulez-vous bien. Chacun sa vie, chacun son chemin.

Clément mit fin à cette conversation. Ce sujet le dérangea. Même à sa femme, il n'avait jamais parlé de son enfance. Pour dire vrai, il ne souvenait plus de rien. Il y avait un grand vide dans sa vie, dans son enfance. Même Clément serait incapable de dire exactement pourquoi le fait de marcher dans cette forêt lui procure de telles émotions. Mais il se ressaisi rLui, Clément, l'homme, il ne pas pouvait flancher et montrer ses émotions en public. Lui, qui voulait être un exemple, devait rester droit et se concentrer sur sa tâche.

Le groupe marchait toujours. Hugues demanda s'ils étaient bientôt arrivés, Anna lui répondit qu'ils n'étaient jamais plus près de leurs destinations que maintenant. Cela permettait de détendre l'atmosphère qui était assez tendu. Le danger les guettait.

Soudain, un cri retentit. Il venait de l'est. Cela devait très certainement venir de Bouconville sur Madt ou Xivray-et-Marvoisin, deux petits villages avoisinants. Hugo voulait y aller, il voulait savoir si c'était l'armée. Il les soupçonnait après ce qu'il avait entendu la veille. Mais Clément l’empêcha, à la fois c'était trop risqué (il n'a pas tort), mais également ce n'était pas leur objectif. Hugo renonça.

Sur la route, ils arrivèrent sur petit étang. En lisant le panneau indicatif, Anna trouva son nom : l'étang de Bitronaux. Ce nom fît sourire Hugues. Mais tout à coup, quelqu'un cria :

-Qui va là !?

Tout le monde sursauta. Un homme du troisième âge les menaça avec un fusil. Il annonça :

-Le premier qui bouge, j'le zigouille. Surtout toi, l'blackos. Tentez pas de jouer les héros !

Hugo essaya de le calmer :

-Vous savez, nous ne sommes que de passages, on ne vous veut point du mal.

-Pharisien, balivernes, prenez-moi pour un con ! J'vous vois, vos yeux regorgent de haine, surtout toi, dit-il en pointa du doigt Clément. Et toi l'blackos, bouge pas !

Clément regardait l'homme comme s'il voulait le tuer. D'un ton extrêmement sûr, il lui révela :

-En effet, la haine m'habite. C'est pourquoi, je ne dois pas mourir maintenant. J'ai encore tant de choses à accomplir. J'ai une famille à sauver mais également d'autres tâches à accomplir. C'est pourquoi, toi, laisse-nous continuer notre chemin. Cet obstacle que tu représentes n'est qu'un grain de sable dans le désert dans lequel je marche.

Clément lui avait ôté les mots de sa bouche. L'homme était choqué, il se manqua de tomber. Depuis qu'il vivait en ermite, il n'avait jamais rencontré quelqu'un lui parlant ainsi. Si, une personne lui parlait comme ça, mais ça c'était avant, il était mort en plus. De base, il faisait ça pour faire fuir les potentiels voleurs, mais alors là, il n'avait jamais entendu ça auparavant. Il jouait les durs, mais ce n'était que de façade. Les journées sont longues pour lui, toujours seul. Ses seules interactions sont avec des visiteurs imprévus.

De l'autre côté, ses amis n'en revenaient pas aussi. Surtout Hugo, lui qui pensait le connaître bien, il réalisa qu'un autre Clément se tenait devant lui. Il ne l'avait jamais vu être aussi charismatique. Il était plus passif qu'actif.

L'homme dit d'une voix terriblement faible :

-Bon, euh, je passe l'éponge pour cette fois, allez-y.

Mais Clément n'en restait pas là, Il insista :

-Bien. Il fit une pause, puis il pointa le ciel en direction de la lumière, il reprit :

-Que vois-tu ?

-Bah, comme tout l'monde, non ? Une lumière, elle est apparue hier, j'crois.

-Veux-tu nous accompagner ? De toute façon, tu fais rien ici, alors autant te rendre utile. Il faut que j'aille à Commercy et après j’irai très certainement voir cette lumière de plus près. Telle est ma destinée.

Hugo était figé. Depuis quand Clément parlait comme ça ? Depuis tout ce temps, il jouait la comédie ? Il n'était pas authentique ? Il n'était pas le Clément qu'il connaissait. En plus, il dit "je" pas nous, c'était bizarre. Nous devrons avoir une discussion sérieuse, pensait Hugo. L'homme, en ôtant sa capuche, dit :

-Euh comment dire, c'n'est pas que j'ne veux pas, mais j'suis qu'un pauvre vieillard, comment pourrai-je vous aider dans votre destinée ?

-T'as un fusil et je sais que tu n'hésiteras pas à tirer s’il y a un danger. Je te veux de mon côté.

-Vu sous cet angle, j'comprends mais, euh comment dire, sans vouloir être méchant, c'n'est pas mon objectif, mais j'n'ai pas envie de marcher à côté d'un homme de couleur. J'vous arrête tout de suite, je ne suis pas raciste, c'est plus de la xénophobie, vous savez.

-Certes, je ne suis pas français, mais je veux vous aider.

-Ahahahahahaah, on comprend rien de c'qu'il dit, c'te immigré ! Et vous voulez que j'vienne avec vous alors qu'on l'comprend pas, qu'le ciel vous tombe sur la tête.

Moussa retroussa ses manches et se prépara à aller se faire respecter. Il avait vécu tant de d'épreuves pour venir en France, il ne pouvait pas le laisser parler ainsi. Mais Clément le stoppa. Il mit son bras en obstacle, Moussa se calma. Clément informa son ami:

-Ne laisse jamais parler ta haine à ta place. Il se tourna vers l'homme. Et toi, tu te crois intelligent de le provoquer ainsi ? C'est vrai, il est noir, il est différent. Mais saches une chose, la différence n'est pas un défaut.

-Bon, j'peux bien faire une exception cette fois-ci, mais c'n'est ton ptit discours à la noix qui m'a fait changer d'avis. J'ne vais faire que mon devoir de mâle-blanc-cis-genre-oppresseur-héritier de l'esclavage africain. J'ne suis jamais allé en Afrique et bien maintenant, je vais faire un acte humanitaire...

Clément l'interrompit :

-On s'en contre fiche de ton histoire. Afin de partir sur des bonnes bases, excuse-toi auprès de Moussa.

-Moi, m'excuser auprès de ce nè... Clément le regarda d'un regard perçant. L'homme ressentait toute la haine contenue dans Clément. Il reprit :

-Moussa... Pardon, j'suis qu'un vieux con. Je m’appelle Robert, ravis de euh, faire votre connaissance, à tous.

-Merci beaucoup, Robé. Ce dernier plissa des yeux, Moussa ne prononcer pas bien son prénom. Pour ne pas l'insulter plus, il se taisait.

-Bien, maintenant que vous êtes amis, on peut reprendre la route, conclue Clément en tappant dans ses mains.

Ils reprenaient la route avec Robert. Pendant le trajet, Hugo réfléchissait beaucoup. Clément n'était plus le même, comment expliquer ce changement ? Il se rappela qu'il ne l'avait jamais vu pleuré, ni évoqué son passé, peut-il y avait-il un lien ? Son enfance devait avoir été difficile pour que cela l’affecte tant aujourd’hui rien qu'en ne l'évoquant. Il se rapprocha de Clément et il essaya :

-Au faite, il s'est passé quelque chose de grave pendant ton enfance ?

Ces deux derniers mots firent comme un électrochoc pour Clément. Il perdit le contrôle :

-Arrêtez de parler de mon enfance, je ne m'en souviens pas ! Mon père est mort en mission et ma mère portée disparue et moi, moi, j'ai, j'ai... Clément avait d'un coup extrêmement mal à la tête. Il s'aggenouilla en se prenant la tête avec les mains, puis il perdit connaissance. Le choc fut trop intense pour lui. Tous s'approchaient de lui. Hugo, l’allongea sur l'herbe. Il s'en voulait un petit peu de l'avoir poussé à bout, mais cela l'avait permis de trouver une réponse à sa question. Oui, Clément n'avait pas eu une enfance facile. La perte de ses deux parents n'est jamais quelque chose de facile à encaisser, encore moins lorsqu'on est enfant et tout ça dans un délai assez court. Mais ce qu'il intrigua Hugo, c'est sur ce que Clément s'apprêtait à dire. Il était prêt à tout déballer, dommage qu'il n'est pas aller plus loin, pensa Hugo.

Clément reprenait son esprit petit à petit. Robert lui dit :

-Tu n'vas pas flancher pour si peu, gaillard.

-Que... que s'est-il passé ? Je ne me souviens plus. Et vous, vous êtes qui ? Questionna-t-il en pointa Robert du doigt.
Clément n'avait plus à la tête, la douleur était parti aussi vite qu'elle était venue.

-Tu sais pourquoi nous allons à Commercy ? Interrogea-Hugo.

-Euh, si je réfléchis... On doit aller chercher des gens... Ces gens sont nos familles. Oh putain, vite, repartons. Vous venez avec vous, monsieur ?

-Mmmmmh, j'm'appelle Robert et oui j'viens avec vous.

-Attendez une minute, s'écria Hugo, Clément nous dois quelques explications.

-Moi, des explications ?

-Oui, nous marchions et je t'ai posé une question. Et cette question, ou plutôt ce sujet semble être le déclencheur de ton amnésie. Tu peux nous parler de...

-Hugo, c'est pas une très bonne idée que tu as là, expliqua Hugues. Si ce facteur est le facteur déclencheur d'une autre personnalité, une personnalité alternative à la personnalité de Clément, on l’appellera Clément bis, il se peut que Clément bis apparaît lorsqu'on évoque ce sujet-là. On a tous était témoin, Clément bis n'a pas du tout la même personnalité que Clément ou plus exactement, Clément bis écrase Clément dans tous les domaines. Donc il y a un risque à vouloir invoquer Clément bis. Naguère, je me souviens, bon je ne sais plus exactement si c'est une série ou un film, mais d'un cas similaire où la personnalité bis prenait le contrôle de l'original au fur et à mesure que le bis apparaît. Donc pour moi, on ne doit plus évoquer ce sujet là-devant lui.

-J'ai pas tout compris, mais je suis de son avis, exprima Anna à Hugo.

-Quelqu'un peut m'expliquer ce qu’est ce charabia ? Deux Clément...

-C'que dit le p'tiot est pas con, ne parlons plus de ça.

-Hugo, tu dois nous écouter. La mission est de sauver famille Clément, mais pour la sauver, Clément doit être là.

-Mouais, mouais, mouais, bon, euh, on verra plus tard. Hugues, je peux venir, je dois te parler.

-Ouep, bien sûr.

Ils s'écartaient du groupe. Clément demanda des explications mais personne ne donna suite à sa requête. Il ne comprenait plus rien à la situation. Un sujet était interdit d'être évoqué devant lui, Hugues parla même d'un Clément bis, quelle était donc cette infernale cacophonie. Clément était au bord de la crise d'angoisse. C'est alors que Moussa posa une main sur l'épaule de Clément et le rassura :

-Toi pas inquiéter, nous être là pour t'aider.

-Mais oui, Clément, on essaie juste de comprendre ce qu'il se passe sans te faire du mal.

-Mer... Merci les amis.

Ils continuaient à avancer tous les quatre. Commercy n'était plus très loin. Hugo et Hugues marchaient quelques mètres derrière eux, de sorte qu'ils n'entendaient pas ce qu'ils allaient dire. Hugo lança :

-Tu penses que c'est un trouble de la personnalité ? Pourtant, je le connais depuis plus de cinq ans et je ne l'ai jamais vu comme ça.

-En cinq ans, rien d'anormal, c'est étrange. Et sa femme, ou même ses enfants, ils ne t'ont jamais rien dit ?

-Rien de rien. Clément était tout à fait normal. Hier aussi, il était normal, excepté qu'il avait perdu ses moyens lorsque je lui ai dit qu'il se pourrait qu'il ne reverrait plus sa famille, mais il semblait être toujours lui-même. Afin plus ou moins, je l'avais jamais vu ce mettre dans tous ses états, mais rien d'anormal, je ne vis pas avec lui tous les jours.

-Peut-être qu'à partir d'aujourd'hui, il a éveillé une schizophrénie. Mais c'est pas ça. Une schizophrénie apparaît normalement entre 15 et 30 ans et Clément n'a pas cet âge-là. S’il souffre de cette maladie, il doit certainement avoir des hallucinations ou une voix qui lui parle, si c'est le cas, on connaît son problème, sinon, euh, et bien je n'ai aucune idée.

-On lui demande tout de suite ?

-Non, attendons d'être à Commercy. Ne risquons pas de nouvelle crise, surtout que l'on s'approche de la ville, se serait bête de se faire remarquer.

-Ok, regagnons le groupe.

Environ une demi-heure après,ils apercevaient une ville. Il était presque midi. Bien qu'ils n’eussent rencontré presque aucun problème durant le trajet, le plus dur resta à faire. Cette fois-ci, ils allaient au-devant de l'inconnu.

La ville qui se dresse devant eux n'est pas Commercy, c'est Vignot, une ville périphérique à Commercy. Ils optèrent pour y aller, comme ça, le trajet serait raccourci, mais également ils pourraient se cacher dans une maison, si d’éventualité il y a un souci.

Mais alors qu'ils pénétraient dans la ville, les rues étaient désertes. Il n'y avait personne, aucun bruit, rien. Bien qu'il n'y eût personne, la ville était intacte, aucune trace de lutte, ni de disparition. Le plus inquiétant était que les voitures étaient encore là. Hugo déclara :

-Autant de gens ne peuvent pas disparaître du jour au lendemain. Hier encore, lorsque nous sommes venus avec Anna à Commercy, il y avait du monde. Il y avait même l'armée.

-P'tete qu'ils sont tous à Commercy, on s'inquiète p'tete pour rien.

-Allons à Commercy, on y trouvera sûrement des informations, conclu Clément.

Ils marchaient dans cette ville aux allures d'une ville fantôme du far-west. Le boulevard était inerte. Un silence pesant s'établit. Personne n’osait parler. Bien qu'aucun signe de vie ne fût présente, Moussa était particulièrement sur ses gardes. Il savait que s'était quand l'on s'entendait le moins, que le danger surgit. Il avait déjà été victime d'un manque d'inattention. Mais rien. Anna regarda sa montre. Il était midi passé. Elle demanda à faire une pause afin de reprendre des forces. Presque tout le monde était fatigué, normal après toute une matinée à marcher. Robert proposa :

-On n'a qu'à manger à l'intérieur d'une d'ses maisons, il n'y a personne, profitons.

-Hors de question ! Hurla Clément. C'est du vandalisme ! Brigand !

-Calme-toi Clément, intervint Hugo, certes c'est du vandalisme mais manger à l'extérieur comme ça c’est trop risqué.

-Oui, mais non. Je refuse de commettre un crime. Je ne suis pas un bandit, moi.

-Écoute Clément, on ne sait pas quels dangers il y a dehors, et puis on ne fait rien de mal, on entre dans une maison, on mange et on repart.

-Oui mais... Soudain un bruit de vitres cassé retendit. Elle venait de la maison en face. Moussa regarda autour, Hugues avait disparu.

-Hugues est pas là, pas là !

-Mais il était là à l'instant, répondit Anna.

La porte de la maison qui avait la vitre cassée s'ouvrait lentement. Une ombre apparaissait alors, elle annonça fièrement :

-Vous pouvez venir, la porte est grande ouverte pour vous.

-T'a l'heure j'ai dit qu'il était pas con le p'tiot, mais là chapeau, minot.

-Bon bah, je me plie à vos volontés, on va donc manger dans cette maison, conclu Clément.

Ils méritaient bien de se reposer et de manger. Moussa se proposa pour monter la garde, pour lui, le danger est toujours potentiellement présent. Il regarda à travers la fenêtre à droite et à gauche mais la route était toujours aussi inerte. Depuis le cri qu'il avait entendu ce matin, aucun autre signe de vie n'était à déclarer. C'était comme si tous les habitants avaient disparu d'un clinquement de doigts. Chacun mangé le petit panier-repas qu'ils s'étaient préparés. Ils savouraient leurs repas, ils ne savaient pas ce que l'après-midi allaient leurs réservés. Ils avaient raisons de redouter la deuxième partie de la journée.

Alors qu'ils finissaient leurs repas, ils entendaient des cris. Ils venaient certainement de Commercy. Ni une, ni deux, tout le monde se prépara. Moussa, lui, se précipita. Il n'avait pas attendu les autres avant d'y aller. Il sortait son couteau, il pouvait lui être utile. Il voulait faire un acte héroïque pour impressionner Robert et le faire taire. Clément et Robert sortaient leurs fusils. Hugo demanda à Hugues et à Anna de rester ici, il fallait surveiller les sacs de chacun.

Moussa fût le premier à arriver. Il vît trois personnes au coin de la rue, une femme, un enfant et un homme, qui criaient. Que pouvaient-ils bien fuir ? Pensa Moussa. Il s'arrêta. Même s'il voulait jouer les héros, un héros mort ne vaut rien. Avec son seul couteau, s'il tombait face à une personne doter d'une arme à feu, il n'aurait aucune chance. Clément, Hugo et Robert arrivèrent au niveau de Moussa. Une bonne cinquantaine de mètres les séparaient des trois fuyards.

Soudain, une nouvelle personne apparût, elle courait quelques mètres derrière eux. Une silhouette d'un enfant apparaissait.

-Ils ont peur de c'te p'tiot ?

-Reste sur tes gardes Robert, peut-être qu'il fuit lui aussi, rétorqua Hugo.

L'homme qui courait devant eux leur cria :

-Fuyaient, pauvres fous !

Les quatre hommes se regardaient, aucun d'eux n'aillait quand même fuir. Mais au même moment, la fillette trébucha. La femme hurla :

-Valentine, Valentine !

L'homme qui était juste à côté de la fillette, essaya de la relever. Il jeta un coup d’œil derrière, le garçon se rapprochait de plus en plus. En voyant cela, il espérait qu'un miracle se produisit.

Les quatre hommes, qui ne comprenaient pas tout à la situation, couraient en direction des trois autres. Le garçon serait-il le danger, s'interrogea Clément.

-Il a un truc à la main, c'te gamin, remarqua Robert.

Ils allaient arriver trop juste, le garçon était arrivé au niveau de la fillette, de l'homme et de la femme. Le garçon dégaina un objet de sa poche. Il n'y avait plus de doutes, ils le fuyaient.

Déjà qu'ils ne comprenaient pas grand-chose à la situation, mais alors là, ni Clément, ni Hugo, ni Robert, ni Moussa ne croyaient l'horrible scène qui se déroulait alors sous leurs yeux. Malgré la situation délicate, Robert ne pût s’empêcher de rire et dit :

-Dites-moi honnêtement qu'on est les dindons de c'te farce.

Le garçon, le potentiel danger, avait sorti un simple compas de sa poche. Robert continua :

-J'ai raté un épisode ? Les compas sont devenus des armes, ahahahahahahahahaha !

Mais l'homme était beaucoup moins enthousiaste que Robert, il était apeuré. Des quatre, Clément et Moussa continuaient à courir, ce que Robert s'empressait de moquer :

-Regarde-moi Hugo, c'te tapette, apeuré d'un gamin et de son compas, pfff. C'n'est pas un homme, manquerait plus qu'il soit une tarlouze.

L'homme, qui avait un pied à terre, se faisait pénétrer par la pointe aiguisée du compas. L'homme hurla de douleur. Encore une fois, Robert dit :

-Regardez-moi c'te chochotte, il a mal après s'être fait "piquer" par un compas, non mais j'rêve ?

-C'est bizarre tout de même, rétorqua Hugo.

Le gamin enfonçait la pointe du compas toujours plus profondément dans la peau de l'homme. C'est alors que Moussa arriva. Il plaqua le gamin au sol et l'immobilisa. Clément s'arracha un bout de son sweet pour faire un garrot à l'homme. Ce bougre de gamin avait perforé sa veine céphalique. Malgré le fait que cette blessure n'était pas du tout extraordinaire, l'homme se tordait et hurlait toujours de douleur. La fille et la femme étaient encore sous le choc. Hugo les amena vers la maison où ils avaient mangé. Robert alla voir Moussa et Clément. Toute cette histoire avait attiré son attention. Moussa, tout en maîtrisant l'individu, le questionna :

-T'es qui ? Pourquoi tu les a attaquer ?

Grr et mrgh fût les seules réponses qu'il obtenait. Clément, après avoir aidé la victime, ramassa le compas qui était alors par terre. Il était totalement normal. Mais l'homme souffrait encore terriblement. Ce n'est pas normal, pensa Clément.

-Amenons les dans la maison, on pourra ainsi ligoter c'te gamin et faire reposer l'autre dans un lit.

-Bonne idée, Robert.

Clément et Robert amenaient l'homme à la maison pendant que Moussa s'occupait de l'autre. Une fois arrivé, ils amenaient l'homme à l'étage et ils le mettaient dans un lit. Maintenant que l'homme se reposait, ils descendaient les escaliers pour retrouver les autres, surtout la femme et l'enfant. Ils apprenaient alors que l'enfant, Valentine, était la fille d’Aurélie. C'est alors que Robert dit :

-C'est bien beau tout ça mais c'est qui l'autre ?

-Je, je crois qu'il m'a dit qu'il s’appelait Rayan, répondit timidement Aurélie.

-Oh Rayan, c'est un prénom de...

Clément l’interrompu :

-Robert ! Il y a une enfant dans la pièce !

-Rooh, j'voulais juste dire que c'était un prénom, euh, à la mode, de chez nous, meusien que nous sommes.

-T'es plutôt du côté bras droit en l'air que manifs pour tous, déclara Hugo.

-C'est pas très charlie ça.

-Stop, arrêtez de vous chamailler, sacrebleu. Les habitants de Commercy ont disparu, un gamin nous a attaqué, on a un blessé et vous, vous arrivez à parler des nazis. Franchement, Robert, faut qu'on parle. Arrête de divaguer à la moindre occasion, merci.

-Pas de problème, patron. J'vais essayer mais j'promais rien.

Moussa analysait le gamin. De temps en temps, il lui posait une question, mais il n'avait toujours que cette réponse, grr et mrgh. C'est comme s’il était dénué d’intelligence. C'est alors que Hugo demanda des informations à Aurélie. Cette dernière raconta ce qu'elle savait.

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