Chapitre 13 : Grabuges à Faisalabad

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Chapitre 13 : Grabuges à Faisalabad


Sur leurs chameaux, les jours passèrent. Les jours se transformaient en semaines et les semaines se transformaient en mois. Les deux hommes avaient désormais une imposante barbe mal rasée. Ils avaient traversé de nombreux pays du Moyen-Orient : la Jordanie, la Syrie, l'Irak, l'Iran et l'Afghanistan. Ils n'avaient vu personnes depuis trois mois, ils avaient évité les villes.

Ils arrivèrent à Faisalabad. Ils avaient du mal à se repérer dans cette grande ville peuplée de trois millions d'habitants. Ils n'étaient pas habitués à ces grandes villes, ils étaient plus habitués aux petits villages de Meuse. De temps en temps, Bratulos toucha des habitants pour leur voir leurs souvenirs et chercher des pistes. Ils recherchaient l'auberge où devait se trouver des Aryen. Il trouva ce qu'il recherchait. Il demanda à Tom de toucher la personne. Puis, ils mirent en route vers l'endroit. Ils déambulaient sur des trottoirs surpeuplés.

Ils arrivèrent devant Le repos du guerrier. Ils entrèrent. La première chose qui les interpela fût la décoration. Il y avait toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Tous les murs étaient d'une couleur différente, le plafond et le sol également. Les deux hommes furent surpris par cet étonnant mélange de couleurs. Dans l'auberge, il y avait un homme juste derrière un comptoir. Ils avancèrent jusqu'à être devant lui. L'aubergiste déclara :

-Bienvenue au Repos du guerrier ! Vous avez dû faire un long voyage, messieurs. Voulez-vous louer une chambre ? Nous avons tout ce qui vous faut, des lits confortables...

L'homme parlait extrêmement vite et ne s'arrêtait pas. Bratulos ne l'écoutais plus. Il regarda par la fenêtre. Il vît des forces de l'ordre patrouiller. D'un coup, il interrompt l'homme qui parlait encore :

-Oui, c'est bien beau tout ça, mais nous voulons juste une chambre. Et nous voulons voir le patron.

-Très bien, messieurs. Voici la clé de votre chambre, je vais vous y conduire.

En montant les escaliers, Bratulos remarqua qu'il y avait d'étranges motifs sur les murs. Ils étaient minuscules, on ne les voyait presque pas à l'œil nu. Bratulos chuchota à Tom :

-Tu vois la même chose que moi ? Regarde sur le mur.

Mais Tom ne voyait rien. Bratulos s'imagina alors que c'était une totale invention de sa part. Après tout, ce qu'il voyait était vraiment petit. Ca pouvait être son imagination. Mais pourquoi ces formes-là alors ?

Ils arrivèrent devant leur chambre. L'hôte ouvra la porte et Tom entra. Bratulos resta juste devant, pétrifié par ce qu'il voyait. L'homme demanda s'il avait un problème. Bratulos lui dit :

-Mais... Mais... Enfin... Regardez par vous-même ! Comment pouvez-vous faire ça ?

-L'homme regarda le mur puis se retourna vers Bratulos et déclara :

-Je ne vois pas ce que vous voulez dire. C'est vrai que la couleur rose flachie pour deux hommes est surprenante, mais cette couleur permet aux hommes de mieux dormir.

-Oh, je ne savais pas, dit Tom.

-Mais Tom, tu ne vois rien, toi non plus ?

-Bah non. Tu es sûr que tu vas bien ? Si ça se trouve, tu as peut-être attrapé une insolation à cause du voyage dans le désert.

-Donc toi aussi tu ne vois pas ce grand motif, peint sur tout le mur.

-Quel motif ? Demanda l'homme.

-Voyons, vous savez... C'est un peu tabou d'en parler.

-Parlez, s'il vous plaît.

Bratulos trouva que l'homme avait changé d'attitude lorsqu'il avait parlé d'un motif, même s'il ne le voyait pas, peut-être en avait-il entendu parler. Il donna afin la réponse :

-C'est... C'est une croix gammée peint sur tout le mur.

L'homme hocha la tête et dit :

-Je vois. J'ai appelé à passer. Installez-vous bien. Je suis en bas si vous avez besoin d'aide. Bonne fin de journée.

Puis il partit. Bratulos entra finalement dans la chambre. Il y avait deux pièces, deux chambres. Tom se jeta sur le lit. Cela faisait maintenant trois mois qu'il n'avait pas dormi dans un confortable lit. Bratulos resta debout, observant ce mur. Pas par pas, il avança vers celui-ci. Arrivé à sa hauteur, il toucha la croix. Mais rien ne se passait. Il alla sur l'autre lit. Allongé sur lit, les bras croisés, il réfléchit sur ce qu'il voyait. Finalement, ils s'endormirent tellement le matelas était confortable.

Soudain, Bratulos se réveilla. Il avait entendu d'étranges bruit venant d'en bas. Il alluma la petite lampe de chevet, puis il regarda l'horloge. Il était quatre heures cinquante. Il décida d'aller voir en bas. Il ouvrit la porte et avança lentement sur le plancher qui grinçait un peu. Lorsqu'il arrivé près des escaliers, il entendit :

-...Eux. Ils sont en haut, ils sont tombés dans votre piège.

-Très bien, nous allons les capturer.

Bratulos ne comprenait pas. Cette discussion, c’étaient forcément des Atlantis qui venaient les capturer. Mais comment pouvaient-ils savoir où ils étaient ? L'adresse que leur avait fournie les Nagada était-elle fausse ? Non, il venait de comprendre. C'était le résultat des deux Atlantis Eldrick et Fränze. Ils avaient dû manipuler les souvenirs des Nagada et modifier les inscriptions sur les murs. Comment avons-nous pu tomber dans ce piège, pensa Bratulos. Il se dépêcha de retourner de la chambre sans faire de bruit. Il réveilla Tom et lui transmis ce qu'il avait entendu. Tom comprit tout de suite. Il lui demanda :

-Comment allons-nous quitter cet endroit ?

-Je vais créer une échelle.

Bratulos avança jusqu'à la fenêtre. Il l'ouvrit. Il toucha le mur et créa une échelle en bois jusqu'au sol. En bas, il n'y avait personne. Cependant, il aperçut plusieurs voitures qui n'était pas là tout à l'heure. Certainement des Atlantis. Tom descendit en premier, suivit de près par Bratulos.

Tandis qu'il descendait, il entendit des voix se rapprocher. Il se dépêcha, à tel point qu'il tomba. Heureusement pour lui, il arriva à se rattraper. Tom lui demanda de se dépêcher, mais l'estropié ne pouvait pas aller beaucoup plus vite. Il fît disparaître l'échelle. Il tenta quelque chose qu'il n'avait jamais fait. Il posa sa main sur le moignon et s'imagina une jambe en bois, ainsi qu'un pied. Il ferma les yeux, puis les rouvrit. Tom fût étonné. Il avait réussi, il avait de nouveau une jambe, mais elle était artificielle. Il tenta de faire un pas. Sa jambe en bois supportait son poids. Il dit à Tom :

-Dépêchons-nous. Ils ne nous trouveront. L'heure n'est pas venue.

Ils s'enfuirent dans les ténèbres de la nuit. Ils couraient dans les rues déserte de la ville.

Après plus d'une demi-heure à courir, ils s'arrêtèrent dans une petite ruelle. Ils devaient réfléchir à une stratégie. Tom, essoufflé, le questionna :

-On fait quoi... maintenant ?

-Je ne sais pas trop, notre seule indication était cette auberge. Ils ont dû capturer les Aryens, nos intermédiaires. Nous voilà dans de beaux draps.

-Peut-être que... tu auras une... nouvelle vision... Je ne vois pas... d'autres solutions.

Bratulos proposa à Tom de quitter la ville au plus vite. Ce dernier acquiesça. Ils se rénettèrent en route, en faisant bien attention. Il faisait encore nuit. Le soleil n'allait pas tarder à se lever. Les rues n'allaient pas tarder à s'encombrer.

Les deux hommes marchèrent rapidement. Ils arrivèrent à l'extérieur de la ville. Ils tombèrent sur une horde de chiens errants. Bratulos avança tranquillement vers eux. Possédant le pouvoir des Nagada, il ordonna aux chiens de partir. La quinzaine de chiens présents partèrent. Mais un chien n'avait pas bougé. Il fixait Bratulos et Bratulos le regardait droit dans les yeux. C'était comme s’il avait résisté à son pouvoir. Tom conseilla son ami de faire attention, qu'on ne sait pas comment peut réagir un chien errant. Mais Bratulos le rassura, il n'allait pas prendre de risque. Bratulos voulait juste l'approcher pour le toucher afin de le contrôler. Il avançait, pas après pas.

Quand il était suffisamment près de lui, il se baissa et caressa la tête de l'animal en lui ordonnant de partir. Mais au lieu de ça, le chien mordit la jambe en bois du Meusian. Tom accourra vers son ami et en le prenant par les épaules, il essaya de l'écarter de cette bête sauvage. Mais il n'y arrivait pas, la bête restait accrochée à la jambe. Finalement, l'animal se retira. Tom pressait son camarade de partir, qu'ils n'avaient pas de temps à perdre avec ce chien. Mais Bratulos voulait comprendre pourquoi son pouvoir ne marchait pas sur lui. Il recula d'un pas et parla à l'animal comme si c'était un homme :

-Il faudrait que tu m'expliques pourquoi mon pouvoir ne marche pas sur toi.

Le chien aboyait. Bratulos hochait sa tête comme s'il le comprenait. Il se réavança et se rebaissa. A sa hauteur, il lui dit :

-Tu sais, on est pas si différent nous deux. On...

Mais il n'avait pas pu terminer sa phrase. Le chien avait bondi sur l'homme. Il lui avait sauté au niveau de sa tête et il lui avait arraché son oreille droite. Bratulos hurla à la mort. Du sang sortait de l'orifice. Tom arracha un bout de son T-shirt et lui colla sur sa blessure. Le chien partit, comme s'il était fière de son acte.

Tom alla chercher de l'eau. Comme Bratulos était inconscient, il ne pouvait pas créer de l'eau. Ils n'avaient également rien à manger, c'était aussi Bratulos qui s'en occuper. Le soleil se levait. Tom le contempla. Il pût voir cette magnifique couleur orangée. Il restait assis plusieurs heures, observant le moindre mouvement, le moindre danger. Mais il savait que quoi qu'il arrivât, il n'aurait pas pu faire grand-chose.

Pendant son convalescence, Bratulos fît un rêve. Il voyait une vielle citée. Elle était tout en pierre. La nature avait repris ses droits, on trouvait des arbres un peu partout, ainsi que du lierre le long des murs en pierre. Il voyait deux hommes s'y déplaçaient. Il comprit tout de suite, l'un d'eux était un Bratulos. L'autre devait être un Aryen, un Xia ou un Olmèque. Les deux hommes marchaient dans la cité. Soudain, arrivés près d’une maison carrée, ils y entrèrent. Dedant, il n'y avait rien. Le Bratulos demanda alors pourquoi ils étaient dans cette maison. L'homme lui répondit que c'était l'entrée de la base des Aryens. L'Aryen poussa une certaine pierre et le sol descendit. Cela fonctionnait comme un ascenseur. Durant la descente, l'Aryen demanda :

-Mais où sont donc vos camarades ? Selon la prophétie, l'homme que les dieux ont besoin est accompagné de deux personnes.

Bratulos, le visage grave, lui répondit :

-Ils sont tous morts, directement par ma faute. Je m'en veux tellement. Tom est mort quand j'ai...

Bratulos se réveilla. Son rêve s'était terminé brutalement, au pire des moments. Et cette prophétie, trois personnes ? Avec Tom, ils étaient deux. Qui pouvait-être la troisième personne ? Bratulos ne le savait pas. Tom accourra auprès de lui. Bratulos lui transmis son rêve. Tom n'y comprenait pas grand-chose. Mais il était sûr d'une chose, il n'allait pas se laisser mourir si facilement. Cela rassura Bratulos. Ce dernier fît apparaître des légumes et de l'eau. Ils mangèrent tranquillement, tous les deux assis en tailleur.

Tout à coup, ils entendirent un aboiement venant de derrière eux. Les deux hommes se retournèrent et reconnaissèrent le chien de tout à l'heure, celui qui avait arraché l'oreille de Bratulos. Tom se leva aussitôt et se prépara à tuer la bête. Mais Bratulos réagissait autrement. Il remarqua que le chien était revenu quand ils avaient commencé à manger et en plus, il avait dévoré son oreille. Il en déduisit que ce chien devait avoir faim. Il lui donna quelques légumes. Le chien s'avança et dévora la nourriture donnée par Bratulos.

Bratulos tenta de le caresser. Le chien se laissa faire. Tom assistait à la scène sans rien pouvoir faire. Il avait essayé de dissuader Bratulos, ma sa tentative était vaine. L'homme à la jambe de bois voulait le contrôler, mais tous ses ordres ne fonctionnaient pas sur lui. Bratulos ne l'expliquait pas. De plus, il ne pouvait pas demander aux Nagada davantage d'explications.

Pendant le reste du repas, Bratulos tentait de convaincre son compagnon d'adopter l'animal. Bien que Tom fût au début retissant, il était d'accord avec le fait qu'avoir un chien pourrait être utile. Il accepta alors de le prendre avec eux. Mais Tom fît remarquer à son camarade que même avec un chien, ils n'étaient pas plus avancés, ils ne savaient toujours pas où était la base des Aryens. Bratulos pensa très fort à ce qu'il avait vu lors de son rêve. Il se mit en tailleur et entra en transe. Il espérait que quelque chose se passa, mais rien n'y faisait. Il n'en avait toujours aucune idée du lieu de cette base.

Le chien s'approchait de Bratulos. Il aboyait. Bratulos le caressa. Le chien continua d'aboyer de plus en en plus fort. C'était comme s'il voulait l'emmener quelque part. Bratulos se leva et suivi l'animal. En suivant le chien, il montait une colline. En haut, le chien aboya calmement. Il leva sa patte et la pointa vers l'horizon. Bratulos s'écria :

-Non ! Ce n'est pas possible.

-Il y a un problème ? Demanda Tom qui était resté en bas.

-Viens voir ça, incita Bratulos.

Tom rejoignait son ami. Arrivé en haut, il voyait le chien, la patte en l'air, pointant l'horizon. Bratulos lui demanda s'il pensait à la même chose que lui. Tom acquiesça. Il n'y avait pas de doute, le chien savait où était la base des Aryen. Tom redescendit la colline pour aller chercher leurs affaires, puis rejoignait son camarade. Ils se mettèrent ensuite en route, accompagné de l'animal.

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