Conte

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Il y avait de cela fort longtemps, dans une contrée lointaine qui jadis était peuplée de monstres et créatures en tout genre, s'étendait un vaste royaume dont les terres étaient recouvertes d'une végétation abondante. Ces terres étaient autrefois dotées de charmes et de mystères plus extraordinaires les uns que les autres. Toutes ont fini par disparaître, ne laissant derrière elles qu'un désert sablé sous un soleil brûlant. De cette faune qui autrefois peuplait la région, ne restent que des petits insectes. De cette dense flore, ne restent que des cactus... C'est ici, qu'ont eu lieu, dit-on, des histoires fabuleuses. Lorsque ces terres existaient toujours, que des êtres vivants y vivaient encore, une légende se transmettait de bouche à oreille, et de génération en génération. Une histoire à l'origine d'une aventure entre une jeune femme et une fée.


Par un beau jour de printemps, une fée s'amusait suivre un loup à travers les bois. Au début, elle ne faisait que l'observer, puis, se sentant plus en sécurité, elle voulut en découvrir plus et s'en approcher. Elle s'amusait tellement qu'elle ne vit pas le temps passer. Lorsqu'elle se rendit compte qu'elle s'était beaucoup trop éloignée de son foyer, le ciel commençait déjà à s'assombrir. Même en volant rapidement, elle n'arriverait pas chez elle avant le coucher du soleil. Bien évidemment, elle n'avait pas le choix. Elle pouvait camper sur place en attendant l'aube. Mais elle serait alors seule et sans défense face aux prédateurs nocturnes qui faisaient plusieurs fois sa taille. Ou bien elle se lançait dans une course contre la montre. La seconde option lui semblait être la meilleure.


A la moitié du chemin, il faisait déjà nuit noir. L'encre sombre qui au départ avait simplement taché le ciel, s'était petit à petit propagée recouvrant ainsi totalement ce dernier. La lune avait pris place au côté de ses subordonnées, les étoiles qui illuminaient la voûte céleste. La lumière de ses astres rendait le cheminement de la fée bien moins ardu. Cependant, même en ayant de quoi éclairer sa route, la fée se trouvait souvent en difficultés. L'obscurité rendait la forêt méconnaissable, la transformant ainsi en un labyrinthe dont chaque recoin semblait être identique. Avec le coucher du soleil, l'air s'était rafraîchi et une brise s'était levée. Et à cause de sa petite taille et de ses mouvements déréglés par le vent, elle semblait être une proie facile pour les prédateurs nocturnes en quête de nourriture. Une nuit périlleuse pour notre amie la fée. Pourtant même face à tous ses obstacles, elle s'en sortait toujours indemne. Jusqu'à ce qu'une bourrasque plus puissante que les précédentes ne viennent l'emporter et la loger dans une toile d'araignée.


Collée, telle une vulgaire mouche en proie à ses ravisseurs, elle se débattait avec toute la force qu'elle avait encore pour se dégager de là. Malheureusement, plus elle bougeait et plus les fils qui l'emprisonnait semblaient se resserrer sur elle, ou plutôt la coller encore plus. Et comme on pouvait s'y attendre, ce ne fut pas assez pour la sortir de cette mauvaise passe. Ce fut donc essoufflée qu'elle se résigna à faire une pause. Cependant, ses agitations avaient alarmé la détentrice de cette toile. Les mouvements de la fée ont fait vibrer le filet, annonçant à l'araignée l'arrivée de son repas du soir. C'est lorsque l'arachnide s'était rapprochée et s'était dressée au-dessus d'elle, que cette dernière vit son heure arriver. Fort heureusement pour elle, ses cris de détresse ont alerté une personne à proximité. En secouant l'arbre sur laquelle était perché la toile, la jeune femme venue au secours de la fée, fit tomber quelques pommes de pains et dans leurs chutes, ont détruit la toile, sauvant ainsi de justesse la fée qui avait été prise au piège.


Après cette mésaventure, la fée remercia la jeune femme qui l'avait aidé et lui expliqua comment elle s'était retrouvée dans cette situation. La jeune femme, après avoir entendu son histoire, lui proposa de la raccompagner chez elle, pour lui éviter ainsi d'autres complications. La fée la remercia et accepta avec joie. Sur le chemin les deux discutèrent de tout et de rien. La jeune femme se nommait Eden et se présentait comme une simple paysanne d'un village se trouvant pas loin. Elle n'était pas née ici, mais s'était installée là après avoir épousée son mari. Elle disait de lui qu'il était brave et courageux. Que c'était un pirate avec du charisme et qu'il était fait pour être capitaine. Qu'il naviguait la majeure partie de son temps sur les mers et les océans du monde à la recherche de trésors à déterrer et d'histoires à écouter. Sur son bateau, disait-il, il pouvait tout faire. C'était son trésor, sa richesse, sa personne. "C'est une personne formidable vous savez ? Il est capable de tout, et n'a peur de rien. Il est différent des autres, différents des miens. Il ne me voit pas comme un objet, il me laisse libre et me considère comme je suis..." Ses dernières paroles prononcées, le silence reprit ses droits. Elle n'en dit pas plus, et le reste du chemin se fit dans le bruissement des feuilles et le sifflement du vent.


On dit qu'après être arrivée à destination, pour remercier la femme, la fée lui aurait accordé un don. Mais avant d'avoir pu la bénir, elle l'interrompit et lui aurait dit : "Jolie fée, j'apprécie votre geste, mais je ne suis pas intéressée. Pour être plus précise, plutôt que de recevoir votre don, j'aimerais que ce soit mon enfant, encore dans mon ventre, qui puisse bénéficier de ce cadeau. Si vous m'accordez cette faveur, je vous en serai éternellement reconnaissante." La fée accepta, et béni l'enfant encore en état d’embryon.


Malheureusement, la légende ne mentionnait pas ce qu'était le don accordé par la fée. Et plus étrange encore, personne ne le savait. Personne sauf la mère. La légende raconte que, après plusieurs années, cet enfant aurait grandi et aurait accompli, grâce à l'habilité que la fée lui avait offerte, de grands exploits. Cette légende a fait naître une histoire, celle de Chadia.

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