Le poids des silences
Les silences se sont imposés, lourds et inéluctables. Chaque mot qu’il ne disait pas était un fardeau supplémentaire. Je me demandais souvent si je devenais folle, à vivre dans un tel abîme. Le silence entre nous n’était pas comme les autres silences, ceux que l’on partage de façon confortable, ceux qui viennent avec la complicité. Non, celui-ci était plein de non-dits, de rancœur, de choses qui n’avaient jamais été dites et qui, à force de se taire, avaient pris racine profondément en nous.
Il m’avait laissée là, à lutter contre le froid de son absence, à chercher des réponses dans ses yeux fuyants, dans ses gestes qui évitaient les miens. J’avais l’impression de crier, mais il n’entendait pas. Il ne voulait pas entendre. Peut-être qu’il avait décidé que le silence était plus facile que les paroles. Que les mots n’étaient que des pièges. Mais, moi, je voulais des mots. Je voulais savoir ce qui nous avait menés à ce point, à ce gouffre.
Je commençais à comprendre que ses silences n’étaient pas seulement un choix de ne pas parler. C’étaient des murs qu’il érigait pour me protéger de sa douleur, de sa confusion. Il avait choisi la distance pour se préserver, et moi, je me noyais dans ce vide, dans ce silence qui ne faisait que grandir. La guerre froide entre nous n’était plus juste une guerre de non-dits, c’était une guerre de solitude partagée, de cœurs brisés qui se croisaient sans jamais se rencontrer.
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