Revivre malgré tout
Il n’y a pas de guide pour revivre après une perte. Pas de manuel sur la manière de se reconstruire, pas de recette magique. C’est un chemin sinueux, fait de petites victoires et de grands échecs. J’ai appris à accepter que la guérison ne se ferait pas du jour au lendemain, que certains jours seraient plus sombres que d’autres, mais que l’espoir, aussi ténu soit-il, serait toujours là, dans un coin de ma conscience, me poussant à avancer.
Je me souviens de ce premier matin où j’ai quitté la maison, seule, sans me retourner. C’était comme si chaque pas me rapprochait un peu plus de cette version de moi-même que je croyais avoir perdue. Je marchais sans vraiment savoir où j’allais, mais je savais qu’il fallait que je parte, que je fasse un geste, aussi petit soit-il, vers la lumière.
Les premiers sourires étaient timides, hésitants. Je les donnais à moi-même avant tout. J’avais oublié depuis combien de temps je n’avais pas souri sincèrement. Pourtant, peu à peu, j’ai découvert des plaisirs simples que je n’avais jamais pris le temps d’apprécier. Une tasse de café le matin, un livre qui m’absorbait, la chaleur d’un rayon de soleil sur ma peau. Ces petites choses, que j’avais oubliées, m’aidaient à revivre, à sentir à nouveau que la vie pouvait avoir un goût doux, un parfum d’espoir.
Mais revivre, ce n’était pas oublier. Ce n’était pas tourner la page et faire comme si rien ne s’était passé. Non, revivre, c’était accepter que la douleur fasse partie du voyage, mais refuser qu’elle soit la seule compagne de route. Je me suis relevée parce que j’avais compris que je méritais mieux que de vivre dans l’ombre de ce qui m’avait fait mal. Et chaque jour, même dans les moments de doute, je me rappelais que j’avais survécu. Et cela, personne ne pouvait me l’enlever.
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