Chapitre 29

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Point de vue Chloé :

Pendant un bref instant j’hésite à rester, le plaisir que Cynthia m’a donné me laisse pantelante. Je n’ai qu’une envie, c’est de ressentir à nouveau cette fête des sens. Je veux la sentir vibrer à son tour sous mes doigts. A cette idée, je sens l’humidité revenir entre mes jambes. Mais l’image de Thomas s’interpose dans mon esprit. Lui ai-je été infidèle ? J’ai joui avec une autre, mais c’est pour lui que je l’ai fait, je peux encore me dire que je me suis laissée dépasser par les circonstances, si je reste, je le tromperai en mon âme et conscience. Et pourtant j’hésite, que m’arrive-t-il ? Je ne me reconnais plus. J’ai toujours érigé la fidélité comme vertu cardinale. Je n’ai jamais ne fut-ce qu’envisager de passer à l’acte avec quelqu’un d’autre, mais depuis que j’ai rencontré PJ et Cynthia, je change. J’avais déjà conscience de mon attirance pour le bel héritier, mais je me rends compte que je suis aussi attirée par sa compagne.


Ce que je sais par contre, c’est que je ne supporterais pas que Thomas me trompe. Je ne peux donc pas céder à mes envies. Avant de faire quelque chose que je regretterai ensuite, je me lève et quitte la pièce au moment où Cynthia sort de sa salle de bain. Avant de sortir je m’adresse à elle.


-Je te remercie de ton aide, ainsi que de ta proposition, mais je vais plutôt me reposer un peu en attendant le retour de Thomas. Pour info, sache que je le fais à contrecœur.


Mais pourquoi est-ce que je lui dis ça moi ? Je n’ai pas besoin de me justifier après tout. Je ne lui dois rien, c’est plutôt elle qui a profité de moi tout à l’heure. Enfin si je suis parfaitement honnête avec moi-même, c’est moi qui ai pris mon pied, mais je ne lui avais rien demandé. Je sens la gêne réchauffer mon visage. Cette fois-ci je quitte la pièce sans ajouter un mot, avant de dire une phrase que je regretterai encore plus.


Je retourne dans ma chambre d’une démarche rendue hésitante par le corps étranger dans mon rectum. La sensation n’est pas désagréable, mais j’espère que les gars ne tarderont pas trop à rentrer, pour que je puisse en profiter avec Thomas. Je m’allonge sur mon lit et me saisit de mon portable pour passer le temps. Je remercie intérieurement l’invention du wifi qui me permet d’accéder à mes réseaux sociaux pour me permettre de laisser en arrière-plan les questions qui m’occupent l’esprit.


Le temps passe, mais toujours aucun bruit dans la maison. L’objet dans mon anus se rappelle à moi dès que je bouge, maintenant une excitation presque continue de mes sens. Machinalement ma main s’égare sur mon clitoris, l’effleurant délicatement. Mon esprit se met à divaguer, imaginant la queue de Thomas à la place du rosebud. Je sens ma fente devenir humide, je fais glisser un de mes doigts à l’intérieur de mon minou, pendant que je pince le petit bourgeon de chair entre mon pouce et mon index. C’est bizarre, je sens la présence dans mes entrailles qui compresse mon doigt. Mon imagination me fait vivre d’autres images, le visage de Thomas se mélange à celui de PJ, j’en viens même à songer que Cynthia pourrait se joindre à eux avec l’équipement approprié. Mes élucubrations fantasmatiques me font en tout cas fondre de plaisir. Les mouvements de ma main se font de plus en plus frénétiques, produisant une montée de la jouissance qui culmine dans un nouvel orgasme. Enfin apaisée je commence à somnoler et fini par m’assoupir dans un sommeil sans rêve.


Quelques minutes ou quelques heures plus tard, je ne sais pas trop. Je suis réveillée par une présence dans la pièce. J’ouvre mes yeux pour apercevoir Cynthia penchée sur moi. Je lis le désir dans son regard. Je me rends compte que je me suis endormie nue sur les draps. Qu’est-ce qu’elle fait dans ma chambre ? Je croyais avoir été claire (bon enfin peut-être pas tant que ça). En tout cas si elle veut revenir à la charge, je vais lui demander de sortir, j’ai encore assez de volonté pour ça. Mais avant que je me montre désagréable avec elle, elle me dit :


-Je suis désolé de te réveiller Chloé, mais j’ai reçu un appel de PJ. J’ai eu du mal à le comprendre, il était manifestement très alcoolisé, mais il m’a demandé de venir le chercher, à priori Thomas ne s’est pas montré plus sobre que lui. Je voulais te prévenir avant d’y aller. Tu m’accompagnes ?


Il me faut un peu de temps pour assimiler ses paroles, mais une fois que la compréhension se fait jour dans mon esprit, ma décision est rapide.


-Bien sûr que je viens. Quelle heure est-il ?


-Minuit passé. Je m’étais endormie comme toi. Connaissant mon homme, ils doivent en tenir une bonne. Mais je préfère qu’il m’appelle plutôt que de prendre le risque d’attraper accident. Je te laisse te préparer, t’as qu’à me retrouver dans le garage.


Elle quitte la pièce, je me rhabille rapidement. J’hésite à enlever le rosebud, si Thomas est beurré, il risque de ne pas avoir d’utilité. Mais finalement, je préfère le garder, on ne sait jamais.


Nous faisons rapidement route vers le village. Sur la petite place nous retrouvons PJ en compagnie d’une jolie fille. Cynthia se dirige vers elle et lui fait la bise. Puis s’adresse à elle en français.


-Salut Sophia, merci de lui avoir tenu compagnie pendant tout ce temps.


A ma surprise, son interlocutrice lui répond quasiment sans accent.


-De rien Cynthia, c’est normal. C’est Agatha qui est venu me chercher, à priori elle voulait passer un moment avec lui, mais il avait trop bu pour pouvoir faire grand-chose. C’est moi qui lui ai suggéré de t’appeler. Bon, je vais vous aider à le mettre dans la voiture, vu son état on ne sera pas trop de trois.


Péniblement nous réussissons à amener la carcasse musclée de PJ dans le véhicule. Une fois la tâche effectuée, Sophia nous indique :


-Son copain est dans le bar. Je crois qu’il est un peu mieux que lui. Si ça ne vous dérange pas, je vais vous laisser, j’ai encore du travail à rédiger que j’ai laissé en suspens pour venir m’occuper de PJ.


-Pas de soucis, merci pour tout.


Avant de repartir la jolie brune se retourne vers Cynthia et lui dis :


-Lorsqu’il se réveillera tu pourras lui dire de ma part que je compte le revoir cet été, mais qu’il a intérêt d’être plus sobre. S’il continue comme ça il ne vivra pas vieux.


Pendant qu’elle prononce ces mots, je vois ses yeux devenir humide. Je ne peux m’empêcher de m’interroger sur la teneur des liens entre cette fille et PJ. Mais alors qu’elle s’éloigne, je décide de ne pas m’en soucier, après tout cela ne me regarde pas et Cynthia n’a pas l’air de s’en préoccuper. Nous nous rendons ensuite dans le bar et là mon sang se glace devant la vision qui s’offre à mes yeux. Thomas est confortablement installé avec une pouffe qui l’enlace assise sur ses genoux. Pour le coup, je n’éprouve plus du tout de culpabilité par rapport à ce qu’il s’est passé avec Cynthia.


Je suis sur le point d’aller lui décrocher une mandale dans la figure, lorsque son regard croise le mien. Il se lève immédiatement avec un grand sourire sur les lèvres, précipitant à terre sans aucun ménagement la greluche qui occupait la place qui me revient de droit.


A sa démarche zigzagante, je comprends que s’il est moins alcoolisé que PJ, cela se joue de peu. Je suis partagée entre ma colère toujours présente et l’amusement devant les efforts déployés pour nous rejoindre.


Il cherche à m’embrasser, mais je ne me laisse pas faire, d’autant plus qu’il a une haleine aux relents méphitiques. Mais il faut lui reconnaître ça, il a l’alcool gentil. Il se lance dans de grandes déclarations enflammées sur l’amour qu’il me porte. Son élocution altérée en casse l’effet romantique, mais l’amusement remplace la colère. Enfin du moins jusqu’à ce qu’il dise à Cynthia qu’elle a « joué avec son zizi » cette après-midi. C’est quoi cette histoire ? Ce qui me rassure, c’est qu’il lui dit qu’il n’est pas pour elle. Il faut que je tire ça au clair rapidement. Tant bien que mal nous réussissons à le faire rentrer dans la voiture. Puis alors que nous démarrons je demande à Cynthia :


-C’est quoi cette histoire que tu l’aurais touché dans l’après midi ?


-Il est bourré ne fais pas attention à tout ce qu’il peut dire.


-Attends ne me prends pas pour une conne Cynthia, si Thomas en a parlé, c’est qu’il y a eu quelque chose.


-Ok, je vais te le dire, mais promets-moi de ne pas te fâcher.


-Je ne te promets rien du tout, déjà tu vas me dire ce qu’il en est et après je vois si je t’arrache la tête ou pas.


-Calme toi, il n’y a rien eu entre nous. Tu as compris que Thomas m’attire ?


-Oui, mais ce n’est pas ça qui va m’aider à me calmer.



-Je vais être honnête avec toi, cela va au-delà de son physique, j’aime sa personnalité. Mais il m’a bien fait comprendre cette après-midi que je ne pouvais espérer que son amitié, car il tient trop à toi.


-Et du coup en toute amitié tu lui as touché la bite, c’est ça ?


-Mais laisse-moi finir. Pendant que tu es parti avec PJ, j’ai voulu tester sa détermination, tout en me disant que je le repousserai si ça allait trop loin. J’ai attrapé son pénis en érection pendant qu’il dormait. Je n’ai pas été déçue par sa réaction. Il m’a repoussé gentiment, mais fermement. Je dois t’avouer que cela ne fait qu’accroitre l’attirance que j’éprouve pour lui, mais je ne tenterai plus rien tant que vous serez en couple. Par contre, si tu le laisses tomber, je te préviens je serais la première à tenter ma chance.


Je reste estomaquée par sa confession et l’aplomb qu’elle manifeste. Il n’y a aucune culpabilité chez elle. Paradoxalement, je la crois et je sens ma colère diminuer malgré moi. Elle n’avait pas à faire cela. Mais elle est allée plus loin avec moi ensuite et je ne m’en suis pas plainte. C’est pourquoi je lui demande :


-Tu me jures que tu me dis la vérité ?


-Sur la tête de PJ et de mes parents. Même si je n’existe plus pour eux, eux comptent toujours pour moi.


Je ne sais pas de quoi elle parle, mais je la sens sincère. Je vais la croire. Mes réflexions sont interrompues par des bruits de vomissements provenant de l’arrière du véhicule. Je me retourne pour voir que mon homme s’est littéralement vidé sur son acolyte qui ne s’est lui-même pas réveillé. J’ouvre ma fenêtre pour atténuer l’odeur nauséabonde. Je ne peux m’empêcher de laisser échapper une réflexion à son encontre, pour expliquer la situation à notre conductrice. Je la regarde un moment puis ajoute :


-Ils en tiennent une bonne quand même. Je crois que je n’ai jamais vu Thomas dans cet état.


-Heureusement pour PJ c’est rare aussi. En fait uniquement quand il se laisse entraîner par ses copains du village. Mais du coup Sophia a l’impression qu’il passe son temps à ça.


-C’est qui cette fille ?


-Sa fiancée d’enfance. Quand ils avaient une dizaine d’années, peu de temps après la mort de son père. Pour le consoler, elle lui avait dit qu’elle se marierait avec lui pour ne pas le laisser tout seul. Il m’en a déjà parlé, lui la voit plus comme une sœur aujourd’hui. Il pense que c’est réciproque, mais je sais qu’elle en pince toujours pour lui.


-Tu n’as pas peur ?


-Non s’il me quitte pour elle, je sais qu’il sera heureux, c’est une fille bien. Ce que je ne suis pas. Tu sais en vous voyant toi et Thomas, j’en viens à me demander si mes choix de vie sont les bons. Même si j’aime PJ, je ne sais pas s’il pourra me rendre heureuse sur le long terme.


Elle est coupée dans sa réflexion par les ronflements sonores qui viennent de la banquette arrière.


-Oh je sens que nous allons passer une très bonne nuit toutes les deux. Je suis désolé pour toi, au final ta préparation n'aura servi à rien.


-J'espère que ce n'est que partie remise. En ce qui concerne la nuit, je crois que tu as raison. Quand Thomas ronfle comme ça, rien ne l'arrête.


-Oh et puis zut, on n'a pas à payer les pots cassés pour eux. Ce que je te propose : on les nettoie sommairement, on les couche dans le même lit et après on dort ensemble. Qu'est-ce que t'en dit ?


-J'avoue que ton programme me va, je n'ai pas envie d'être réveillé par Thomas qui vomit dans le lit. Mais si tu me promets que l'on ne fera que dormir.


-Promis, de toute façon, je suis trop fatiguée pour faire grand chose.


Une fois rendus à la villa, nous nous conformons à la feuille de route établie par Cynthia. La moindre des tâches n'étant pas de réussir à amener les garçons à se laver avant de se coucher. Pour Thomas nous nous contentons de lui débarbouiller la figure. Il se réveille ensuite suffisamment pour se déshabiller tout seul comme un grand et se mettre au lit. Ce qui m'a au passage rassuré sur les risques liés à un possible coma éthylique.


Pour PJ c'est un peu plus compliqué. Il veut aller tout de suite se coucher, mais nous sommes obligés de lui faire prendre une douche pour le nettoyer de la puanteur pestilentielle du vomi. Et une fois réveillé par l'eau qui lui dégouline sur son corps musclé, il veut que nous le rejoignons toutes les deux, montrant que sa libido n'était manifestement pas altérée par l'alcool. Heureusement, Cynthia sait se montrer assez ferme pour l'en dissuader, sinon il aurait pu argumenter pendant des heures. A ce moment là je me met un peu en retrait, tout en restant présente pour aider Cynthia si elle a un problème avec lui. En tout cas cela me permet d'apprécier la vision assez érotique de PJ en train de se laver. On dirait une pub de gel douche !


Nous réussissons finalement à l'amener dans le lit qu'il va partager avec Thomas. Je crois qu'il ne s'est même pas rendu compte de sa présence. En sortant de la pièce, nous éclatons toutes les deux de rires en imaginant leur tête quand ils se réveilleront dans le même lit demain. Puis nous regagnons ma chambre où je me change en T-shirt petite culotte, après avoir retiré le rosebud dont la présence ne m'était plus nécessaire. Cynthia a pris elle une nuisette assez sexy, mais qui reste encore sage.


Epuisées toutes les deux, nous ne tardons pas à éteindre la lumière. C'est alors que je me refais le film de la journée. La présence de Cynthia à mes côtés me perturbe. J'ai comme des réminiscences de la jouissance qu'elle m'a donné dans l'après-midi. Son odeur si différente de celle de Thomas  à laquelle je suis habituée ajoute à mon trouble. Ses mouvements m'indiquent qu'elle a aussi du mal à trouver le sommeil. Elle finit par briser le silence en me demandant :


-Chloé est-ce que tu as déjà fait l'amour avec une fille ?

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