Chapitre 33

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Point de vue Thomas:

Dès le lendemain, Chloé me confirme l’accord de Cynthia. Ce que celle-ci viendra appuyer quelques temps plus tard en me prenant entre quatre yeux alors que PJ sommeille au bord de la piscine.


-Tu t’es enfin décidé à me laisser profiter de ton corps, je savais que tu ne résisterais pas.
Me dit-elle sur le ton de l’humour.


Je décide d’être clair avec elle :


-Je ne veux pas être désagréable, mais si je le fais, c’est avant tout parce que Chloé m’en a fait la demande et je ne l’aurai pas fait sans elle. Après je dois reconnaître que le sacrifice n’en est pas un et que je suis passablement excité à l’idée du moment que nous allons passer ensemble. Par contre j’espère qu’il ne s’agit pas d’un plan machiavélique de ta part et de PJ pour arriver à vos fins ?


-Rassure-toi sur ce point. Il n’en saura rien, l’idée de profiter d’une de nos soirées est la bonne. Il faudra juste attendre qu’il soit occupé pour nous éclipser dans une des chambres. Pour votre bien à tous les deux et surtout pour mon plaisir, je suis prête à lui cacher des choses, j’ai d’ailleurs commencé. Je ne sais pas si vous vous en rendez-compte, mais votre présence bouleverse notre vie de couple. Je n’en dirai pas plus, car j’en ai fait la promesse à PJ, mais nous avons eu des disputes et pour la première fois depuis que nous sommes ensemble je lui dissimule des choses. Je crois que nous sommes tous les deux à un tournant de notre vie, je ne sais pas encore si nous le prendrons ensemble. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a des désaccords entre nous. Tu n’as donc pas à t’en faire de ma part, il ne s’agit pas d’un moyen pour vous faire tomber dans nos filets.


Puis à ma grande surprise et sans gêne aucune, elle se passe la main dans sa jupe, caresse longuement son sexe, puis me tend son doigt devant le nez en s’exclamant :


-Sens comment je suis excitée à l’idée de partager ce moment avec vous. Le plus dur pour moi ça va être d’attendre samedi, pas de le garder pour moi. Je salive déjà à l’idée de te sentir en moi. Si en plus Chloé est là, ça n’en sera que meilleur. Attend-toi à vivre le moment le plus excitant de ta vie !!


Ses mots atteignent leur but et font valser mes dernières hésitations, alors que le sang qui afflue dans mon corps caverneux rend difficile toute dissimulation de mon excitation. Nous nous séparons ensuite pour ne pas éveiller les soupçons de PJ. Il a déjà été passablement surpris quand nous lui avons dit que nous voulions venir à la prochaine soirée. Nous nous sommes justifiés en lui disant que nous étions prêts à booster notre libido, sans pour autant vouloir passer le cap de l’échangisme. Je crois qu’il a dû se dire que nous avions été vexé par sa réflexion sur le fait que nous étions un vieux couple et que nous cherchions à lui prouver quelque chose.


Le reste de la semaine se passe de manière à peu près similaire à la précédente, si ce n’est qu’il y a une certaine nervosité pour Chloé, comme pour moi, en plus. Nos séances de baise (c’est le mot) deviennent de plus en plus intenses, à mesure que nous nous rapprochons de la date prévue. Je sens que nous anticipons tous les deux sur ce qui va se passer avec un mélange d’inquiétude et d’impatience. Je n’avais pas connu ce sentiment depuis longtemps. C’est comme un rappel des boums de collège où on se faisait des plans entre potes sur les filles avec qui nous voulions sortir. En espérant que cela ne retombe pas comme cela avait été souvent le cas dans mon adolescence. Il faut dire que rester entre potes à regarder le groupe des filles avec des regards en coin n’aidait certainement pas à la séduction. En fait je pense que ce qui se rapproche peut-être le plus de mon état, c’est lorsque mes parents m’avaient annoncé qu’ils m’emmenaient à Disneyland, j’avais compté les jours jusqu’au départ, me faisant des films dans ma tête. Heureusement pour eux qu’ils ne me l’avaient dit qu’une semaine avant, car ma surexcitation avait dû être particulièrement difficile à vivre.


Le fait d’en parler avec Chloé ne fait que renforcer cette nervosité, mais nous en éprouvons le besoin tous les deux. Je suppose qu’il s’agit d’une manière pour nous de se rassurer sur nos sentiments. Paradoxalement, alors que c’est son idée, c’est elle qui éprouve le plus d’inquiétude. Elle me dit avoir peur que je la compare avec Cynthia et que je me rende compte que c’est mieux avec une autre. Je la rassure sur ce point en lui disant qu’il est impossible que ce soit le cas. Je pense que notre sexualité débridée de ces derniers jours sert aussi à l’apaiser. Curieusement, elle ne semble pas avoir d’appréhension à l’idée d’avoir de possibles rapports lesbiens. Je me garde bien de lui en parler, ne voulant pas renforcer ses angoisses.


Nous arrivons finalement au samedi prévu. Nous nous préparons tous les quatre avant de partir. Après avoir passé mon costume, je rejoins PJ dans le salon pendant que les filles se préparent ensemble de leur côté. Celui-ci m’explique qu’il ne s’agit pas d’une orgie où tout le monde couche avec tout le monde comme dans la scène finale d’un mauvais porno. Cela ressemble plutôt à une soirée traditionnelle avec champagne et petit four et ensuite les couples (voire plus) se font et se défont en se rendant dans des chambres ou ailleurs, certains n’hésitent pas à se donner en spectacle, mais ce n’est pas la norme. Il ajoute que contrairement aux clubs échangistes, seul des couples sont conviés et uniquement sur invitation. Il n’y a donc pas de sollicitations trop insistantes pour les femmes. Comme il s’est porté garant pour nous, il compte sur un comportement adapté de notre part et me conseille donc de ne pas trop boire. Point non négociable, comme les participants tiennent à leur vie privée, tous les appareils photos, smartphone, etc… sont interdits. Il en est là de ses recommandations quand les filles nous rejoignent.


Elles se sont soigneusement apprêtées, maquillées et sont plus belles que jamais. Le détail qui ne devrait pas m’étonner c’est la robe qu’a revêtue Chloé. En effet au vu de son évolution des derniers jours j’aurais dû m’y attendre et pourtant je suis surpris de voir qu’elle s’est habillée avec celle que lui avait acheté PJ à notre première rencontre. Elle est toujours aussi magnifique dedans. Ce qui a changé par contre, c’est sa façon de la porter. Fini la petite Chloé qui aurait voulu se cacher dans un trou pour éviter qu’on la regarde. Aujourd’hui elle arbore fièrement sa féminité, renforçant encore un peu plus son pouvoir de séduction. Elle en éclipserait presque son acolyte qui n’est pourtant pas en reste, même si la robe de soie blanche qui souligne sa silhouette paraîtrait presque sobre en comparaison. Seul des morceaux de dentelle insérés à des endroits choisis judicieusement permettent d’apercevoir ici un sein, là une fesse, révélant sa nudité presque accessible.


-Pas de doute, avec ça vous allez être les reines de la soirée. Vous risquez de provoquer des fractures des yeux, vous voulez nous rendre aveugle ou quoi ?


Toujours aussi beau parleur le PJ, mais cela marche au vu du sourire de satisfaction qu’arborent les deux nymphes. Pour ma part, je ne peux que rester bouche bée. Chloé vient alors langoureusement m’enlacer :


-Qu’est-ce qu’il t’arrive mon chéri, on dirait que tu as croisé le regard de Méduse.


-Je dirais plutôt qu’Aphrodite s’est réincarnée à travers toi mon amour, tu es magnifique.


Chloé m’embrasse tendrement pour me remercier du compliment. Finalement je ne suis pas si mauvais que ça à ce petit jeu. Puis nous partons dans une des voitures de PJ, mais c’est un chauffeur qu’il a réservé pour l’occasion qui conduit.


La villa de ses amis se trouve à l’autre bout de l’île. Il faut près d’une heure pour s’y rendre. PJ en profite pour nous présenter par le biais de photos sur son smartphone la plupart des invités. Ils font tous partie du beau monde, membre de ce que l’on appelle "l’élite". Certains seront là avec leur compagne ou compagnon, d’autres leur amant ou maîtresse. Il est par contre interdit de venir avec des escorts, au risque de ne plus être réinvité ensuite.


Je ne peux qu’être soufflé lorsque nous arrivons finalement au palais (il n’y a pas d’autre mot) de son ami. En effet, la villa de PJ est luxueuse, magnifique, mais reste à taille humaine (par choix et non par manque de moyen). Elle garde une dimension de maison familiale. Ici tout est démesure, que ce soit la taille des jardins, des piscines, comme des bâtiments. Je ne peux m’empêcher de le lui faire remarquer :


-C’est qui ton ami, l'héritier de Steve Job ou quoi ?


-Non, t’as tout faux, il est chef du plus gros cartel mexicain.


Cynthia rigole franchement, je me doute qu’il s’agit d’une grosse blague.


-Non sérieusement, qui peut avoir un palais comme ça ?


-Moi si j’en avais l’envie. Mais sérieusement comme tu le dis. C’est un héritier saoudien. Mais il est très loin de ce qu’approuve la morale de son pays. C’est pour ça que la discrétion est de mise. Nous avons sympathisé il y a quelques années lorsque nous étions dans le même internat en Angleterre. Nous avons fait partie du même club réservé à « l’élite ». Comme nous étions tous les deux des étrangers nous étions un peu mis à l’écart par certains des autres membres, mais ça a renforcé nos liens. Aziz c’est un peu le frère que je n’ai pas eu. Et comme nous avons les mêmes centres d’intérêt…


Après avoir passé la sécurité nous arrivons sur un parking où une vingtaine de voitures de grand luxe sont garées. Nous descendons de notre véhicule et nous dirigeons vers un immense séjour totalement vitré où sont rassemblés une cinquantaine de personne.


Certains dissimulent en partie leurs traits avec des loups, mais la plupart des invités ne cachent pas leur identité. Je pose la question à PJ.


-Vous ne portez pas de masque ?


-Ici tout le monde me connaît, ça n’aurait pas vraiment d’utilité. Pourquoi vous en voulez un ?


Je réfléchis un petit peu et me dis qu’il y a peu de chances que je sois amené à revoir toutes ces personnes. Je demande son avis à Chloé qui tient à peu près le même raisonnement que moi. Et puis ce n’est pas comme si nous avions prévu de nous donner en spectacle.


Détail surprenant, nous devons passer par un portique d’aéroport avant de rentrer dans la pièce. J’interroge à nouveau PJ :


-Il est pas un peu parano ton copain, je croyais que tous les invités étaient triés sur le volet ?


-C’est la seule manière de garantir à tous qu’il n’y a pas de caméra en circulation. Dis-toi que la plupart des invités sont très riches, certains très connus, des images mal utilisées peuvent faire beaucoup de dégâts. Tous ne sont pas amis dans la vie de tous les jours.



Nous nous dirigeons vers un petit groupe de personne, un homme se détache et empoigne PJ pour une accolade virile. Il parle dans un français presque parfait avec un léger accent arabe.


-Pierre-Jean mon ami, comment ça va ?


Puis il embrasse plus sensuellement Cynthia


-Alors ma douce, tu n’es toujours pas décidé à quitter ton fiancé pour faire ta vie avec moi ? Je te promets que tu ne le regretterais pas.


Amusée Cynthia lui répond :


-Désolé Aziz, mais je n’ai aucune intention d’être une parmi d’autres, or je ne te crois pas capable d’aimer une seule femme. Combien vivent avec toi actuellement ?


-Ouch, touché !!! Tu me connais trop bien.


Il éclate de rire, puis se tourne vers nous.


-Vous devez être Chloé et Thomas, PJ m’a beaucoup parlé de vous. Chloé si je peux me permettre mon ami était encore en dessous de la vérité, tu es magnifique. Mais ce n’est pas de sa faute, aucune description n’aurait pu être à la hauteur de ta beauté.


Chloé sourit, mais sa posture m’indique sa nervosité. Elle se rapproche de moi, j’en profite pour lui saisir la main. Rassurée elle lui répond :


-Merci, mais je ne sais pas quoi répondre à une telle avalanche de compliments. Juste que j’espère que je ne me réduis pas à un tableau vivant.


Un éclair traverse les yeux d’Aziz


-Qui s’y frotte s’y pique n’est-ce pas ? J’aime bien ça. Il m’avait aussi dit que tu avais beaucoup de personnalité, ça se confirme. Peut-être aurons nous un peu plus de temps dans la soirée pour nous découvrir. En attendant installez-vous, profitez, faites comme chez vous.


Il appelle un serveur qui se trouvait près de lui et lui demande de venir proposer un verre à ses invités. Il s’adresse alors à moi.


-Thomas il y a là beaucoup de cocktails, mais PJ m’a dit que tu appréciais le bon vin. Veux-tu goûter un verre de Vosne-Romanée pour me faire pardonner ma cour à ta compagne. Cela manquait un peu de savoir-vivre non ?


Décidément il est aussi déstabilisant que PJ, passant du connard arrogant au mec sympa en deux minutes. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas cracher sur l’occasion de goûter un des plus grands vins au monde.


-Si c’est une manière de présenter des excuses, je veux bien être plus souvent offensé. Oui ce sera avec plaisir Mr Aziz.


-Aziz tout simplement, les amis de Pierre-Jean sont les miens.


Puis il s’adresse au serveur en lui disant d’aller servir un verre de Vosne-Romanée de 1995. Je n’ose même pas imaginer le prix de la bouteille !!!


Pourtant une fois que je commence à déguster le vin, je ne peux m’empêcher d’être un peu déçu. Il a un arrière-gout bizarre que je n’arrive pas à identifier. Peut-être la bouteille était-elle trop vieille. Poliment, je n’en dis rien et finis mon verre sous l’œil scrutateur de notre hôte et lorsqu’il m’en propose un autre je décline en prétextant vouloir garder ma lucidité pour la soirée.


Pierre-Jean nous entraîne ensuite à faire le tour pour nous présenter la plupart des invités. Chloé reçoit force compliments de la part de ceux-ci. Je dois reconnaître qu’avec sa robe, elle ne peut pas passer inaperçue. Si bien que lorsque je réussis à m’éclipser avec Cynthia pour me poser dans un coin, Chloé n’y arrive pas accaparée par une conversation avec un acteur à la mode.


De là où je suis, je peux voir que des couples (parfois même des groupes plus importants) partent s’isoler dans l’aile réservée aux chambres. Chloé qui a réussi à se libérer nous rejoint accompagnée par PJ. Celui-ci nous propose alors de nous faire visiter les lieux. Il nous fait passer dans un grand patio où sont rassemblés quelques invités. Celui-ci dessert une dizaine de chambres toutes du plus grand luxe avec bien évidemment des salles d’eau privatives. Nous ne pouvons pas accéder à toutes, certaines étant actuellement occupées. Puis nous revenons dans le patio où PJ nous entraîne dans une conversation avec un groupe de jeunes de son âge. Rapidement une jeune fille commence à lui faire du rentre dedans. Si tout se passe bien, nous devrions bientôt pouvoir nous éclipser en toute discrétion. Je m’éloigne calmement du groupe, suivi par Cynthia, attendant que PJ parte s’isoler avec quelqu’un. Chloé ne peut pas nous rejoindre pour l’instant, Aziz s’étant mêlé aux invités lui tient la grappe. Avec Cynthia nous décidons de ne pas aller la chercher pour le moment afin de ne pas attiser les soupçons de Pierre-Jean.


C’est alors que mon ventre commence à faire des siennes…

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