Chapitre 44

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Point de vue de Chloé :

  J'étouffais chez ma mère ! Bien sûr, j'étais contente de la voir, mais la présence de mon beau-père me pesait. Il fallait que je quitte sa maison.

  Je n'arrive pas à m'y résoudre, mais je ne peux que subir une nouvelle fois. Si j'avais une machine à remonter dans le temps, la première chose que je ferais, serait de retourner en arrière pour aller me foutre des claques. Mais je sais que ce que j'ai fait n'est pas réparable. Tout ce que je veux, c'est qu'il soit heureux et ce ne sera plus avec moi.

  Maman m'a dit l'inverse hier, elle m'a dit de lui laisser le temps, mais je sais que j'ai tout cassé. Lorsque je lui ai tout raconté, elle s'est montré pleine de sollicitude, elle a cherché à me trouver, des excuses. Elle n'a pas compris que j'en ai aucune !!! Je ne pouvais pas rester chez elle, voir son regard plein de pitié tout les matins quand je me lève. Le bruit du train me berce, je retourne vers ce qui était notre appart, je crois que je pleure encore, à force, je ne m'en rends même plus compte. Ce matin, j'ai envoyé un message à Gab pour lui demander si je pouvais venir quelques jours chez lui. Il m'a répondu qu'il m'accueillerait avec plaisir même s'il ne sera pas trop disponible à cause du boulot. En tout cas, ça va me faire du bien de voir, mon frère, d'être dans une autre ville et puis avec lui, je pourrais tout dire. Il m'écoutera. Je vais juste passer à l'appart récupérer quelques affaires et lui laisser une lettre, il la trouvera à son retour. Peut-être qu'il me contactera, mais dans le cas contraire, au moins il ne saura où je suis.

  Dans ma détresse le voyage a été en même temps très court et interminable. Au fur et à mesure que mes pas me rapprochent de ce qui fut notre chez nous, je ne peux m'empêcher de sentir ma gorge se serrer. La porte d'entrée, l'ascenseur, le couloir, chaque pas qui m'en rapproche est plus dur. Je reste au moins une minute avant de tourner la clé dans la porte.

  La première chose que je vois, ce sont les restes du repas. Il est là !!! Mais il avait dit qu'il me préviendrait si il rentrait. Il n'est pas resté avec sa mère ? J'hésite entre me précipiter dans la chambre et quitter les lieux, puis je vois la deuxième assiette et les vêtements par terre. Je comprends ce que cela implique. Il faut que j'en ai le coeur net. La boule au ventre, je vais entrouvrir la porte de la chambre et je les vois tous les deux entremêlés.

  La foudre me tombe dessus, le sol se fissure sous mes pieds. Pendant deux secondes la rage me saisit, je suis prête à me jeter sur eux. Ils m'ont menti pendant tout ce temps !!! Mais instantanément, je me reprends, je sais que non, Thomas en aurait été incapable. Dans ma tête je me fais le film de leur soirée, j'imagine que Thomas n'a pas supporté de rester chez sa mère, comme moi. Il a décidé de rentrer hier soir, mais seul dans l'appartement c'était trop dur, il l'a appelée et de fil en aiguille, il a choisi de me remplacer. Je ne peux même pas lui en vouloir, ils sont si beaux quand je les regarde. Voilà ce que j'ai perdu.

  Je referme doucement la porte et décide de lui poser ma dernière lettre sur la table. Les larmes trempent l'enveloppe, brouillant mes yeux. Merde le verre, j'espère qu'ils n'ont pas entendu !!!

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