« D’une femme naitront trois agents du destin ; deux briseront, le troisième recommencera tout. »

Le vent soufflait dans la haute tour ceinte de montagnes. Le cercle du Malirem était silencieux. Cauchemar, seul dans la sale du trône, attendait devant un immense miroir, crispant ses mains sur la pierre de son siège. Bientôt, les portes s’ouvrirent à la volée, laissant passer les six serviteurs du démon. Orgueil accéléra le pas pour doubler Mensonge, alors en tête du groupe, puis s’agenouilla devant son maître. Les autres firent de même.

Sans leur laisser le temps de relever la tête, Cauchemar se mit à hurler.

« D’où provient cette maudite prophétie ! »

Mensonge hésita quelques instants avant de prendre la parole.

« Il semblerait que ce soit le vent qui la porte au travers des continents, maître… »

« Assez d’obséquiosités ! » le coupa Cauchemar. « Je veux. Des faits. PAS DES ABSURDITES ! »

« Nous ne faisons que vous retransmettre ce que nous avons appris. » répondit Colère. « Ce n’est pas de notre faute si le vent transporte un message. »

Cauchemar frappa du poing son trône.

« ASSEZ ! SORTEZ D’ICI IMMEDIATEMENT, BANDE D’INCAPABLES ! »

Les six diables se ruèrent hors de la pièce dont les portes se refermèrent aussitôt. Cauchemar se leva. Une onde maléfique traversa l’air et fit onduler la surface du miroir.

« Il semblerait que Commencement avait déjà prévu le destin de ce monde… Et je n’y suis pas inclus ! Trois enfants… Une mère… Deux briseront… Mon miroir, peut-être. Pas si je les brise avant. »

Cauchemar se retourna soudain, puis traversa le miroir pour atteindre une porte située uniquement dans le reflet. Il l’ouvrit, puis s’exclama en la traversant :

« Je crois qu’il est plus que temps de ressusciter Aïthégnar…