008 - Lundi 9 Novembre
- Maman, je prends le vélo.
Voilà. C’est fini. Je ne suis plus mère. Il est autonome. Indépendant. Il va faire ses propres choix. Que vais-je devenir ? Quel est mon rôle maintenant ? Je sais. Je vais dans la chambre et je sors Isabelle du lit, elle n’a pas récupéré de ses abus dominicaux. Je lui enlève ses minibris sous la douche, froide.
- Mon amour, j’ai besoin que tu te réveilles, je me sens seule, je te veux auprès de moi, à mes côtés, pour toujours et à jamais.
C’est la formule magique qui la réveille à chaque fois. On passe à l’eau chaude. Je la lave, je la sèche, je la coiffe, je l’habille et on brunche. Ma belle est à nouveau opérationnelle.
- Sœur Paloma, j’ai bien aimé ta Messe. Elle est assez neutre pour que chacun fasse ses propres prières et célèbre ses propres événements.
- Oui, on est dans l’éternité et si on se réfère au calendrier, ça va vite devenir répétitif. En fait j’attends aussi de l’auditoire qu’il oriente le recueillement. La prochaine fois il y aura une troisième lecture orientée sur l’actualité, ça m’évitera de faire un sermon mal inspiré. Je vais bloquer l’accès aux Chapelles à la sortie et supprimer l’after au Jardin du Couvent, c’est trop politique, il y a une Mairie pour ça.
- Fini la fête à la maison 43 aussi alors ?
- Oui, il faut que les dimanche après midi restent dans le cadre familial.
- C’est bien que tu prennes tout ça en main, j’adore être prise en main.
Alors je la prends en main. Et elle prend son pied, sans artifices, au naturel. Nos corps se sont habitués, ils ont appris des minibris et ils se donnent plus facilement et volontiers à nos désirs. Isabelle palpe mes seins et sent mon ventre. Elle doute, elle m’interroge du regard alors j’avoue :
- J’ai été fécondée, par l’enfant de chœur, l’enfant de Bri.
- Tu n’as rien à te reprocher Paloma, j’ai fait bien pire, avec Antoine.
- C’est des garçons, il en est ainsi, on était pas leur première, on est juste une phase. Je suis rassurée, fière, Antoine a très bon goût, il t’a choisie.
Isabelle est sous le choc de mes punch lines. J’en profite alors pour plonger en elle et lui faire sentir à quel point je l’aime, ma belle Isa que je garde contre moi jusqu’à midi. Rien ne pourra jamais nous séparer. On est ensemble pour toujours. On est inscrites dans l’éternité de notre Chapelle.
- Paloma, personne ne m’a jamais aimée autant que toi.
- En qualité peut-être, mais en quantité je dois m’incliner devant Greta. Tu es son Isa Love mais tu es aussi ma Belle Isa.
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