Je me prépare pour amener Antoine à son Catéchisme de la Basilique de Sylvania. Pendant que je me mets en tenue, Isabelle me regarde, pensive :

• Paloma, j’ai demandé au Pape qu’il me donne aussi une mission. Il m’a dit que j’étais déjà en mission. Sur toi. Adé ne me l’a jamais explicité clairement. Toi tu as eu droit à des consignes claires.
• Normal, je suis une locale. Je n’ai pas l’esprit aussi tortueux que les terriens de la deuxième vague. Toi tu as une double peine, tu es aussi la fille de Greta. Attends, ça veux dire que Nathalie, dans sa Maison Bleue, elle est en mission sur Spencer.
• Ça veut dire aussi qu’on est en couple avec sa cible. Tu vas me quitter ?
• Impossible, ça marche peut-être pour les quinze premières Sœurs mais pour les suivantes, les locales, les règles sont différentes. D’ailleurs c’est à moi de les définir. Comme Adé l’a fait sur les 14 autres. Nathalie est une rebelle, elle est officielle, au grand jour, mais les 12 autres elles sont discrètes, anonymes et elles travaillent en binôme, sauf toi, sur moi, il fallait établir la liaison entre les deux groupes. On est liées pour toujours ma belle Isa, et à jamais, et pour la Paix, etc. Je suis prête, j’y vais.
• Comme tu es belle, ma Sœur Paloma XVI.

Bisou. Basilique. Où est le sous-diacre qui va me passer dessous ? Je demande à Adé :

• Il est sur le chantier. Je garde Antoine toute la journée. Tu peux y aller, à Sainte-Claire, elle est ouverte aux SSV4.

Ewan me tend un imperméable et un casque pour me faire visiter les travaux et puis on se réfugie au chaud dans sa cabane de chantier. Très cosy. Privée. Chaleureuse. On se met à l’aise. Je le prends dans mes bras et il plonge son visage dans ma poitrine. Cette fois-ci c’est le haut que je dois enlever pour le soulager entre mes seins. Je prends ma petite bouteille et je bois un peu d’eau, je le gobe au passage pour le lubrifier de ma salive bénite et sa sainte semence explose sur mon visage. Ewan et moi, ce n’est pas une relation, ce n’est pas une initiation ou une formation, alors c’est quoi ? On est qui l’un pour l’autre ? Rien. Même pas amis.

• Ewan, je crois qu’on a fait le tour. On va en rester là.

Et je pars avant qu’il ne puisse me répondre. C’est fini. En fait, non, ça n’a jamais commencé. Peut-être qu’il contrôle tout, il a eu ce qu’il a voulu et à la fin ça se termine en humiliation. La prochaine fois, j’emporte mon brisim et on verra bien qui humilie l’autre. C’est peut-être ça qu’il veut, au fond. Bien au fond. C’est le cas de le dire. Mercredi prochain, on en aura le cul net.