032 - Jeudi 3 Décembre
En séance de travail, Auguste me regarde avec convoitise. Je sais ce qu’il veut. Je sais ce qu’il fait à ses professeures préférées pour asseoir, c’est le cas de le dire, son autorité, comme il le faisait pour ses élèves, ses bonnes élèves, des élèves bonnes. Ce n’était pas mon cas quand j’ai suivi ses cours. Je n’ai pas vraiment changée mais il me regarde différemment aujourd’hui. Le prestige de l’uniforme, sans doute. Ou le fantasme plutôt. Il ne s’est jamais soulagé dans les fesses d’une none. Quand Megan part chercher de l’alcaloïde, je me penche sur lui et je lui murmure :
- Je sais ce que tu veux, Auguste, monsieur le proviseur principal, directeur. Et je comprends, c’est naturel, je fais la même chose à mes élèves préférés. Moi, j’adore faire ça aux garçons. J’en ai deux sous la main en ce moment. Mais mon plus grand fantasme, c’est de me taper un homme, un vrai, comme toi, une autorité. Je suis très douce, tu verras.
Il est tout pâle. Il est surpris en flagrant délit. Il a peur. Tant mieux. Ce n’est que justice. Mais je ne suis pas si méchante. Je le laisserai assouvir ses envies sur moi. L’idée même m’excite. Heureusement que je n’ai pas mon minibri. Mais je vais le laisser digérer tout ça et le faire mijoter tranquillement. Je le laisse tout seul dans son désarroi et je rejoins Megan en cuisine pour lui raconter ce que je viens de faire à Auguste. Mais…
- Tu sais Paloma, j’y suis passée aussi, comme tu t’en doutes. Mais je fais la même chose à mes élèves, celles du groupe. Elles se soumettent, à mon autorité. C’est comme ça que je l’ai appris et c’est comme ça que je le transmets.
- Tu n’as pas à te justifier Megan, je ne suis pas là pour te juger. Si ça peut te rassurer, je fais la même chose aussi avec mes élèves. Et c’est pas Auguste qui me l’a appris. Lui-même a dû passer par là aussi, sans doute. Et à notre époque d’Amour et de Paix, je pense que ce n’est que le début. On a l’ère qui veut ça et on a la technologie pour, les brisims, de Brigitte, la Déesse du Pôle Sud, la garante de la positivité, de la paix et de l’amour qui sont les bases de la prochaine génération qui va se baser, et se baiser aussi, sur ce qu’on va leur écrire dans leur B5.
Quand on retourne en salle de travail avec les alcaloïdes, Auguste n’est plus là. Il est sans doute en train de vomir de trouille dans les toilettes les plus proches.
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