Les activités du Couvent ne s’arrêtent jamais mais c’est en civil que je m’y présente pour me plonger dans le réseau interne isolé du monde, là où il y a les profils du personnel. Il y a énormément de compétences, de quoi constituer une équipe à muter à la Basilique pour relancer les travaux. J’en désigne la cheffe qui va gérer tout ça à ma place. Elle en a le tempérament et l’audace comme je le constate en entretien privé où je la sens passer sur tout mon corps. Elle enlève mon minibri pour y mettre son brisim personnel, un modèle spécial en forme de croix, c’est pratique, il y a deux poignées pour s’y accrocher avec nos mains pleines de salive conductrice du plaisir qui nous transperce de toute part et qui semble venir de toutes les directions. Elles ont bien des choses à nous apprendre les nones du Couvent. Mais comment elles on acquis tout ce savoir ?

• On a beaucoup de temps à tuer entre les prières alors on essaie plein de choses pour aller le plus loin possible et atteindre l’absolu du plaisir. Quand on parvient à aller très loin dans l’extase, on finit par croire que Dieu existe vraiment. Je suis la None Leene. Kath Leene. Et j’accepte ta mission.
• Je souhaiterais juste que ce ne soit pas inspiré de tous les livres autour de nous. Mais pour cela, il faudrait y avoir à nouveau accès.
• On a piraté le logiciel avant que tu l’effaces et on l’a mis sur un serveur. Maintenant on y a accès depuis nos monolithes. Je t’envoie le lien.
• Pas la peine, je ne lis pas ce genre d’écritures. Je préfère rester sans influences. Pure. Pour ne pas perturber mes décisions.

Elle me chevauche et me prend le visage pour m’embrasser à pleine bouche avant de me plonger la tête entre ses seins en se déhanchant de plus en plus vite. Qu’est ce qu’elle raconte ? C’est une chanson ? Non, c’est une prière :

• Emmène-moi sur ton Chemin, laisse-moi venir entre tes Saints, je jouis comme j’inspire et je souffle mon désir.

Ça marche, ma tête part en arrière, je me cambre, ma bouche s’ouvre pour une dernière inspiration avant le tsunami qui balaye ma conscience et efface ma lucidité, je ne sais même plus qui je suis et plus rien n’arrête la décharge de plaisir qui monte de mes reins pour ricocher partout dans mon crane dans un râle rauque à en faire vibrer tous mes os. Je retombe, anéantie de bonheur, je crois même que je fume à moins que ce soit mon âme bouleversée qui n’arrive plus à retrouver mon corps assouvi. None Leene. Ça sonne comme le nom d’une drogue dure à laquelle on devient accroc à la première prise, si on y survit. Et comme on ne meurt jamais, je suis bonne pour goûter à nouveau à cette grande mort orgasmique.