LXXXVI
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- Paloma il se passe des choses. La suppression du calendrier en entraîne plein d’autres. Le monde s’écroule. Tu as prévu autre chose ?
- Phase 3, effacer la B3, et phase 4, effacer la première vague. Ça fait très fin du monde mais il s’agit juste de repartir à zéro. Mais Énola n’est pas d’accord. Elle m’a demandée de calmer le jeu. Il faut y aller doucement, petit à petit, les choses vont se faire d’elles-même, elles ont l’éternité pour ça. Mais je fais peur à tout le monde. Je suis une menace maintenant. Je suis étonnée d’avoir encore ouvert les yeux ce matin ne me réveillant. Tu ne m’as pas éliminée. Ou tu m’as sauvée ? Tu m’aimes, ma belle ?
- Oui et je suis là pour te protéger. Maintenant il n’y a plus de doute, tout le monde te prend vraiment au sérieux, tout le monde croit en toi Paloma.
- J’exagère, comme d’habitude. C’est pour me faire virer. Je suis toujours la même perdante au fond. Surtout à ces jeux où pour gagner il ne faut pas jouer. J’utilise les mauvais outils, ceux de la haine et de la guerre pour imposer l’amour et la paix. Ça ne marche pas.
- Tout va bien Paloma. Mais ne force pas les phases. La une a engendré la deux. La trois naîtra le moment venu.
- Oublions les phases. Je ne crois plus en moi Isa. Oubliez-moi. Comme Énola. Et fini le Couvent. Paloma en grève. Je retourne chez moi.
Elle me prend la main. Elle n’est pas d’accord. Je pleure. Elle me traîne sur la terrasse et m’allume une tige. Ça va mieux.
- On va y arriver Paloma. Ensemble toi et moi. Je laisse tomber l’OPS et on se recentre sur nous-même, ici, dans notre maison, avec maman et Victoria pas loin. Je lui demande de fermer la Chapelle 34. J’envoie un message au Pape via Adé pour un droit de retrait et vœu au silence pour nous deux. On est en vacances. Solène va gérer le Couvent. Les Warrior Nuns vont nous protéger. La None Leen continue sa mission à Sainte-Claire.
La nuit tombe et Greta vient avec Victoria pour me réconforter.
- Le mieux est de changer d’environnement. Greta, on peut aller se réfugier chez toi en Principauté, nous toutes ? Au programme, une balade en mer sur le Yatch Royal pour aller taquiner le temps qui passe.
Elles restent dormir avec nous. Parce qu’on est une famille. Et on se serre les coudes. Huit jambes se caressent sous la couette. Nos minibris se synchronisent pour nous amener toutes en même temps dans la même extase, nos consciences sombrent dans le sommeil en libérant nos esprits et nos âmes, même nos cœurs s’affolent et ralentissent au même rythme pendant que la nuit nous amène à un nouveau jour, anonyme, éternel.
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