XCVII
Isabelle reste dormir au lit. Nous on en sort pour se laver. À deux ça va plus vite. Et nos caresses restent superficielles. En cuisine on discute en préparant le brunch. Je l’accepte dans notre couple dans notre maison 43 :
- Elle est en train de constituer un harem, c’est une Greta.
- Je me demande bien qui pourrait être la prochaine.
- En attendant, je te ressens comme ma sœur. Ma belle sœur ?
- Merci Paloma. Je t’aime bien aussi.
Elle lâche ses instruments et me serre dans ses bras. On s’embrasse aussi.
- Tu vas en faire un livre ?
- Je préfère d’abord vivre les événements avant de les raconter. La plupart de mes livres n’aboutissent pas.
- Mais je suis un vrai sujet, je suis une menace pour l’Humanité.
- Même Vivien je n’ai rien pu écrire sur lui. En fait, il l’a déjà fait. Il est encore en train. Ce doit être une véritable encyclopédie maintenant, en 27 volumes au moins. Il se croit être l’être absolu qui sait tout. Il pense même nous avoir créées. Surtout depuis sa résurrection. Alors Paloma, crois-moi, tu n’es pas une menace pour l’Humanité, juste une menace de guerre.
Isabelle arrive d’un coup pour nous surprendre. Notre bisou a dû la réveiller. Elle constate que tout est clair et vient quand même nous goûter une à une pour recouvrir son baiser du nôtre et reprendre possession de ses femmes.
- Bonjour les filles. Quelle soirée ! La suppression du calendrier a libéré les échéances et Clémence a enfin pu se débarrasser de son balai. Et il s’est passé autant de choses sur la scène que dans la salle, de réception.
On se regarde avec Megan et on se met d’accord pour l’embrasser de chaque côté de son visage en appuyant bien sur ses joues pour la faire taire avant qu’elle ne dise une bêtise. On est dans un monde où chacune a son point de vue de la réalité et de la vérité. Nous, à nous trois, on a maintenant le même dans notre repère de la 43. Mais que vont en penser les voisines ? La Déesse Greta 1 et Victoria la Bienheureuse ont un nouveau bonbon à goûter. Greta 2.0 a maintenant sa brune et sa blonde. D’ailleurs, Isabelle lui dédie une pièce, la bibliothèque bien-sûr. Il y a quatre bureaux aux points cardinaux. Megan choisit celui de l’Ouest qui fait dos à l’océan, pour que sa pensée ne se perde pas dans le néant de l’horizon gris.
- Je vais écrire sur les garçons. On n’a plus besoin d’eux ni même pour leur semence. Ils n’ont plus leur place dans l’Humanité, ils sont hors-sujet dans la Paix et dans l’Amour, rejetés sur Terre et ici par notre nature.
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