CVIII - amour
Et chacune rentre chez soi, dans la Paix et dans l’Amour, pour toujours et à jamais. Telle est notre éternité. Parfois, souvent, je chancelle, je tangue, je vacille, je chute dans le vide mais je ne tombe pas car elle est toujours là pour me retenir. Qui serais-je donc sans elle ? Je ne serais plus. Elle est ma force vitale, ma belle Isa, dans son écrin 43.
- On a perdu notre locataire. Elle est partie s’installer pas loin, à la 44. Elles se sont bien trouvées, avec Greta. Fais-moi un gros câlin.
Je la console. Je me console aussi. C’est là que je remarque que ses seins n’ont plus le même goût.
- Isabelle, tu donnes du lait. Tu as mis quelque chose en route ?
- Oui, je déborde d’Amour, il faut que ça sorte. Bois-moi ma Paloma.
Je m’exécute et je monte lui faire goûter, elle descend sur mon ventre et retire mon minibri pour en mettre un peu dedans avant de le replacer. Et dans une énorme secousse de plaisir, me voilà à mon tour fécondée.
- Maintenant, j’ai ta force vitale en moi.
- Pour toujours et à jamais.
- Pour l’Amour et pour la Paix.
Je me réveille, il fait nuit. Mais je ne sais pas si on est le soir ou le matin. Je me lève et je croise une dame dans la salle d’eau. C’est moi dans le miroir ? Je fais moins robuste, plus sophistiquée. Je deviens belle comme mon Isa. J’ ai un peu d’elle en moi maintenant. Je retrouve mon dark. On est le soir en fait. J’ai un message. Kate. Elle me propose un dîner à minuit. Au Lounge de la Beach. C’est très romantique. Je m’apprête et je m’y apprête. Isabelle ronfle. Paloma découche. Je me retrouve face à la grande beauté de Kate, si belle, maquillée, dans une robe rouge désir, ses yeux brillent encore plus que les étoiles dans le ciel.
- Ton Doumé n'est pas venu ? Je suis sûre que la situation l'excite.
- Je veux d'abord qu'on ait notre moment à nous.
Elle pose sa main baguée sur la mienne. Elle n’est plus ma médecin. Je ne suis plus sa patiente. Mon regard passe de nos mains à son regard. Il est tellement intense d’amour. Je dois en ouvrir la bouche pour respirer. Elle aussi. Il se passe quelque chose. De plus. Au delà. Notre moment à nous. Privé. Secret. C’est doux. C’est chaud. C’est beau. C’est absolu. Nos mains se serrent comme pour capturer l’instant. On n’a pas besoin de se le dire. On n’a pas besoin de se l’avouer. Il n’en n’est pas question. C’est hors de propos. Mais j’attends le bon moment pour le dire en même temps qu’elle : « Je t’... »
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