143 - espoir
Elle pleure sur la plage, face à l’océan. J’appelle le professeur Bang :
- Big, j’espère que tu as bien révisé. Je crois qu’elle a encore une ou deux questions. On est sur la plage de la Maison 44, à Laguna Beach.
Il arrive vite. Il regarde encore quelques infos sur son dark.
- Je suis prêt. Est-ce que tu peux rester avec moi ?
- D’accord. Mais Big, quoi qu’elle demande, donnes-lui de l’espoir.
Il s’approche, je le suis, il se met à côté d’elle et attend.
- Et ma doublure, elle est devenue quoi ?
- Morgan. Barbara. L’institutrice. Elle a accompli ta mission. Mais longtemps après, une vingtaine d’années plus tard. La mission a duré 12 jours au lieu de 13. Ils ont du rentrer plus tôt à cause de la météo sur le site d’atterrissage.
- 12 jours ? On en avait que 6 de prévus.
- C’était aussi une mission d’assemblage de la station spatiale internationale.
- Et Judy ? Resnik. L’autre femme à bord avec moi, tu crois qu’elle va réapparaître aussi ?
- On vérifie régulièrement dans Challenger. Et on surveille aussi la zone de l’espace où on t’a trouvée.
- Elle n’a personne à pleurer, elle est un peu pénible mais je l’aime bien.
- D’accord, on va voir ce qu’on peut faire alors. Il faut que je te présente à Énola. C’est une autorité spirituelle, une Mage. Elle sait ramener les morts. Du moins ceux de notre dimension. Si ta Judy est quelque part, vivante ou morte, elle saura nous renseigner.
Big se retourne avec un regard interrogateur, je lui fait un signe d’approbation avec le pouce en l’air, histoire de le rassurer. Mais il a raison, il peut avoir raison, Énola est capable de tout, elle ne nous a montré qu’une toute petite partie de ce qu’elle peut faire en ramenant Vivien à la vie. Énola se fait discrète par obligation. Elle navigue dans plusieurs dimensions à la fois. Elle se fait discrète dans chacune d’entre-elles pour ne pas trop interférer sur les possibles et les impossibles afin de rester cohérente. C’est ce que j’ai lu dans les rapports devenus accessibles depuis mon poste de directrice de l’Agence spatiale. Mais en fait, j’aurais déjà pu y accéder avant, les droits ont été ouverts dès qu’on a su que j’étais la fille de Abigaëlle. Je n’avais juste pas d’outils d’accès à ces données. C’est peut-être pour ça que Brigitte m’a donnée son poste de directrice d’Agence. Elle aussi, elle agit dans l’ombre de son OPS, depuis la Gare.
Annotations