CLV
Après le petit-déjeuner je ressens le besoin d’aller marcher sur la plage. Je respire le grand air de cet océan de l’Ouest, beaucoup plus accueillant que celui de l’Est. Et je sens une présence derrière moi. Je me retourne et :
- Tu l’as trouvée.
- C’est elle qui m’a trouvée. Mais comment tu le sais ? Je n’ai pas fait de rapport.
- Je suis une Mage.
- Je suis sûre qu’elle te plairait, on dirait ta Marielle, en mieux.
- Et en plus tu y as goûtée.
- C’est pour ça que je ne fais pas de rapport. J’ai négocié avec elle, un rapport contre un rapport. Ça a pas été facile, c’est pas son genre, mais au final, on y est arrivées. Ton alter-égo utilise la science et la technologie donc rien à voir avec toi. Tout ceci m’a l’air très dangereux. Je pense qu’il faut en rester là, tant qu’elle en reste là aussi. Je veux une ère 4 en Paix. Et si elle m’a trouvée, elle peut te trouver toi aussi. Alors reste vigilante. Garde une oreille collée au sol. Pourquoi tu te téléportes tout le temps ?
- J’évolue dans plusieurs dimensions. Il y en a une où je ne le fais pas tout le temps. C’est là-bas que je suis vraiment. Ici, je ne viens que de temps en temps.
- Tu devrait rester Énola. C’est d’ici que tu viens. Et on a besoin de toi, tout le temps. Et ta Marielle aussi. Notre dimension ne peut pas se définir sans toi. Prends ma navette pour rentrer.
Elle est un peu interloquée par mon discours, mais elle l’accepte. Je l’accompagne et je la regarde partir rejoindre sa belle. La mienne se pointe, inquiète et rassurée de me voir là. Bisou. Étreinte. Vibrations. On se tortille l’une sur l’autre sans faire durer le plaisir.
- Je dois aller à l’OPS, ma chérie.
- Profite. Je vais essayer de faire taire mon dark.
Qui vibre lui aussi, et qui clignote, il est fatigant, il me harcèle. J’efface les messages que je peux, je n’écoute pas les autres et parmi les notifications il y a un code. C’est Emma. Déjeuner au Village avec nos astronautes préférées. À l’ordre du jour : leur parler de leur catastrophe. Super ! On va passer un bon moment à rigoler. N’importe quoi. Je n’y vais pas. Désolée, plus de navette. Et je pars me purifier sous la douche en pensant à Énola. Elle va voir ailleurs parce qu’ici personne ne la retient. Si elle revient c’est pour Marielle. Je me demande si ses apparitions ne sont pas un prétexte, un appel au secours.
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