169 - chez elle
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- C’est incroyable, en fait tu es déjà installée ici. À Sylvania, dans le quartier latin. Je ne savais pas qu’il y avait une zone résidentielle. Je voyais plutôt ça comme un ensemble d’immeubles austères. Little, tu as l’air de savoir où tu vas. Ça se voit à ton intérieur. Un piano en bois. Tu joues de la musique ? Une vieille horloge, à l’heure en plus. Tu as combien de livres en tout ? C’est quoi ça ? La B3 ? Et une girouette avion sur la terrasse, elle va bientôt s’envoler avec tout ce vent et cette pluie froide. Je peux remettre une bûche dans le feu ? Je suis encore mouillée.
- Ne sois pas si nerveuse. Ça c’est mon rôle à moi.
Elle allume des bougies et prépare une boisson chaude. Je m’affale dans le canapé ultra confortable et je sors une tige. Mais je n’ai pas de feu. Elle s’en aperçoit et viens langoureusement vers moi, me chevauche et m’allume. Je tire une bouffée et elle présente sa bouche. J’expire en elle.
- De quoi rêves-tu Paloma ?
- Je rêve de rester ici, dans ce canapé, pour toujours et à jamais avec comme seule couverture ton corps nu sur le mien.
- Welcome, to my home.
Et elle m’embrasse. Je suis troublée. Par la fumée. Par son baiser. Elle se relève pour servir deux tasses.
- On est des grandes filles Paloma. Avec nos obligations. Toi avec ton Agence et ton Couvent. Moi avec mes études. Toi avec le Pôle Nord et le Pôle Sud. Moi avec personne d’autre que toi. Je n’ai pas de gémeau, pas de jumeau et je n’ai jamais intéressé personne. Je suis vierge Paloma. Et je veux que tu sois la première. Maintenant tu peux être nerveuse.
Et on se met à rire. Elle a l’air tellement sincère. Comment est-ce possible ?
- Et au lycée ?
- Sylvanium ce n’est pas Russell. Ici elles sont tellement trash, ça donne pas envie. Il y a quelques garçons aussi, ils sont encore pires. J’ai même été approchée par un beau brun aux yeux clairs, un certain Antoine. Il pensait que j’étais religieuse parce que je traîne beaucoup à la bibliothèque de la Basilique. C’est là que j’ai eu la B3.
- Et ?
- Il ne consomme que les celles qui ont tous leurs sacrements. C’est son régime à lui. Il est allergique aux filles comme moi. Et toi ?
- Moi, je vais certainement avoir des ennuis, avec ta grand-mère, donc avec Énola. Je ne devrais pas être là.
- Mais tu l’es.
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