240 - en famille

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Repas de famille au Manoir, avec nos aïeux, ma mère et son agent, numéro 1, qu’on appelle Number, les beaux-parents Yaël et Lambert, les grands parents Marielle et Énola. Les deux garçons s’entendent bien. Énola est en admiration devant Mary. Je l’en éloigne et je lui demande :

  • Et toi tu étais dans quel camp ?
  • Personne n’a jamais osé me le demander. Neutre je suis. Ta Marlène est magnifique.
  • Marylène. Mary. Merci. Je n’y suis pour rien, c’est elle qui m’a trouvée.
  • Ça me donne envie, aussi, d’avoir un bébé, avec Marielle.
  • Elle en a déjà eu plein. C’est à ton tour maintenant.

Elle pouffe de rire. Elle est mignonne. Simple. Avec ses cheveux courts. Ils sont si noirs. Et elle enchérit :

  • Je ne sais pas, en fait, c’est moi qui fait l’homme dans notre couple.

Et on éclate de rire, un peu trop fort. Ma mère nous regarde. Qu’est ce qu’elle est belle ! Moi aussi je crois. Je laisse Énola en posant ma main sur son avant bras, pour m’excuser en quelque sorte et je passe dans le couloir pour jeter un œil au miroir. En fait, je m’y arrête, pour vérifier. Oui. Je suis aussi belle que Abigaël, en fait. Marielle apparaît derrière moi.

  • La brune et la blonde. Deux jolies poupées.
  • Marielle, comment tu fais pour durer, en tant que couple ?
  • Et bien, je me suis renouvelée. Je suis passé de la Lisa brune austère à la gentille Marielle blonde bimbo. Mais même sans ça, elle serait toujours là je pense. Énola, elle est pas compliquée. Et elle accepte tout. Elle est ouverte.

Elle me bouscule pour que je me taise parce que je souris à une réplique à la con. Et on s’isole discrètement parce qu’elle veut re-goûter à mon lait.

  • Quel effet ça te fait ?
  • Ça se voit pas ? Il faut dire que j’en tiens une bonne couche, de transformations. Ma peau et mes cheveux sont plus soyeux. Tout l’intérieur de mon corps me semble plus vivant. Mais même en analyse comparée je n’ai rien trouvé. La technologie n’a pas les bons capteurs. C’est peut-être juste un effet placebo qui révèle le meilleur qui est en nous.

Je me retiens d’en faire plus avec elle, moi par respect pour Mary, elle par respect pour Énola, mais par respect pour nous aussi je pense. On a dépassé ce stade. Cette fois-ci je lui fais goûter au gauche, celui le plus près du cœur. On verra bien ce qui se passe, ou non. Mais quand même, quand elle a fini, elle me fait un bisou sur la bouche.

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