Déchaînons-nous.
Nous, enchaînés, nous déchaînons. Pas nos chevilles mais nos passions. L’enchaîné enchante, ses chaînons s’en ventent. Il traduit l’esbroufe en simple dicton, mais il sait compliquer ses vers à foison. Les pieds noués n’empêchent pas l’esprit doué, l’esprit d’jouer. Au contraire, garder les pieds sur terre pour faire de la place aux idées dans l’air. La machine n’a pas gagné, elle m’enchaîne mais j'renchéri. Puisque sans chaînes l’esprit comblé serait à même d’abandonner. Mais non ! Les idées s’enchaînent, et c’est par la pensée, la triste pensée, que je me délivre, que je m’enivre. Laissant les vers panser, les vers penser, les vers poncer, les vers pousser. Les voir pousser, s’enchevêtrer les uns aux autres, pour donner naissance. Le courant de nos synapses s’encense. Cent sens jouent à s’recenser. Ressassant sans cesse l’idée de s’concilier. Ce con s’y fait aux cognitions ! C’est qu’on s’y fait à ces chaînons ! Ils n’empêchent rien, seulement l’action. Mais qu’est-ce penser si ce n’est mouvoir ? Mouvoir cet intérieur, pouvoir en grand vainqueur. S’apercevoir que nos maillons ne nous mènent pas. C’est s’actionner, c’est sectionner ces pauvres chaines, ces pauvres chiennes qui nous maintiennent au pas, qui nous maintiendront pas !
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