La vérité sur Raiponce.

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J'ai travaillé dur pour en arriver là, toute ma vie a été une épreuve. Je naquis avec des dons surnaturels, qui me permettent de réaliser toute sorte de chose. Je voulais aider mon prochain, mais il faut croire que je n'ai jamais été très à l'aise avec les humains "normaux". J'ai toujours été différente, et non pas seulement parce que je suis une sorcière, terme que je n'apprécie pas vraiment, préférant le terme de magicienne. Je fus largement rejeter de la société à mainte reprise, mais je n'ai jamais cessé de vouloir y avoir ma place. Pourquoi ? Parce que je ne supporte pas la solitude. Cela peut paraître étonnant mais, être seule avec moi-même est le pire des supplices. J'ai longuement cherché à me faire quelques amis, amants, connaissances... Mais tout ça était vain.

Alors, je me résignât à lancer ma carrière, au moins travailler m'occupait l'esprit et me permettait d'acheter tout ce que je désirais pour combler mon vide intérieur. J'aidais les villageois à faire pousser leurs cultures, les rois à avoir des troupes plus vaillantes, les reines à être plus belles et ne pas vieillir, les femmes à enfanter, les hommes à s'endurcir. Mais chaque service leurs coutaient, et en général je choisissais le prix en fonction de leurs vies. Je prenais ce qu'ils n'aimaient pas assez, ce qu'ils auraient dû aimer plus, pour qu'ils comprennent à quel point, c'était eux les monstres de l'histoire. Après tout, qui était le plus vil, s'ils acceptaient la contrepartie de leur achat ?

Au fil du temps j'acquéris beaucoup de compétences dans plusieurs domaines. Notamment en botanique et en jardinage, les humains me craignaient, les animaux ne m'approchaient pas, ils sentent la magie en moi. Les plantes, elle, n'ont pas le choix que de rester prêt de moi, enracinées, emprisonnées prêt de moi, et à vrai dire, je commençais à apprécier le pouvoir que j'avais sur elle, malpossession sur elle, plus encore que les bibelots que j'entassais dans ma maison.

Hélas, malgré les demandes farfelus des villageois et plus encore des nobles, les journées se ressemblaient et m'ennuyaient. Je me mis à m'intéresser aux rumeurs du voisinage, la femme du meunier était enceinte, et avait parfois de bien étranges passions . Tout deux étaient de très bonne constitution, leur enfant à naître serait sans doute en excellente forme. Encore des humains à la vie idyllique et répugnante, bien que ces derniers temps la femme semblait mal en point, la grossesse sans doute.

Un jour je remarquai qu'une de mes Raiponces manquait dans mon jardin. Ces fleurs si belles et uniques, si loin de l'idéale Rose et autres fleurs si aimées des humains. La Raiponce était ma préférée car elle osait avoir des formes différentes et une couleur si pétillante à la fois. J'en avais fait courir dans tout mon jardin, et je les soignais et chérissais une par une, comme chaque fille que je n'ai jamais eu. Quiconque m'avait volé cette fleur allait le payer ! pestais-je. J'attendis alors la tombée de la nuit, pour observer la stupidité de cet être humain.

C'était le meunier ! Je l'interrompis alors et le menaça :

_ Comment oses-tu voler mes raiponces ! M’emportais-je. Tu le paieras de ta vie.

Le meunier expliqua alors que sa femme voulait les manger, parce que la grossesse lui faisait perdre la tête et le goût ! Comment osait-elle manger mes bébés ? Alors, je lui volerais le sien, imaginais-je.

Je rassurai alors le meunier, il pouvait se servir, mais il devra me donner son enfant dès que celui-ci verra le jour. Encore fois, cet humain fit le mauvais choix et accepta ma condition. Je vous avais dit qu'ils faisaient toujours ce choix d'abandonner ce qu'ils aiment le moins, au moins, je sauvais cet enfant d'un père qui ne l’aurait pas assez aimé pour le choisir.

Bien trop couard il ne raconta pas cette histoire à sa femme, qui, dès qu'elle accoucha, fut étonnée que je récupère mon bien. Ils étaient effrayé, "Laissez-nous en paix" cria le meunier.

_Un marché est un marché, je viens récupérer mon dû. Déclarais-je avant de disparaître dans un nuage de fumée.

Je nommai cette petite fille Raiponce, pour remplacer mes fleurs perdues. J'avais donc une enfant. Je n'étais déjà pas très douée avec les humains adultes, comment allais je m'occuper de cette petite humaine braillarde ? Je devais l'occuper, et j'avais de quoi, elle faisait une très bonne domestique, ce qui me permit d'avoir plus de temps pour m'occuper de mes passions. Elle devint une très bonne compagnie, je n'étais plus si seule. Il y avait quelque chose avec cette enfant, de magique, ses cheveux poussaient à une vitesse incroyable. Au début on les coupait sans cesse, ils étaient gênants lorsqu'elle nettoyait, mais c'était trop de travail, alors je les laissais pousser et elle n'avait qu'à se débrouiller avec.

Elle était si jolie. En grandissant, j'eu la crainte qu'elle ne parte, et qu'elle ne me laisse seule, mais la petite était tout de même comme ma fille, et ne me ferait pas ça, à moins qu'elle ne soit amoureuse. L'amour romantique étant une faiblesse. Un homme, un humain, ne pourrait pas plus lui apporter que moi, mais à cet âge, elle n'aurait pas compris ça. Pour son bien, et pour ne pas me la faire voler, je créai une tour dans laquelle personne ne pourra me la dérober, si haute, que personne n'aurait pensé l'escalader. Elle n'avait qu'une fenêtre, malheureusement pour Raiponce, qui aimait regarder les étoiles, mais je me devais de faire ce sacrifice, pour elle. Quand je voulais monter je n'avais qu'à crier "Raiponce, Raiponce, lance tes cheveux". Et ma fille adoptive faisait couler ses cheveux du haut de la tour et je m'en servais comme corde pour monter.

Cette fille était parfaite en tout, elle avait elle aussi plein de passion, je faisais tout de même en sorte qu'elle ne manque de rien. Ce qu'elle aimait le plus cependant, ne nécessitait aucun bien, seule sa voix était son instrument. Elle chantait tout le temps. Heureusement que perdue dans les bois, la tour, l'éloignait des oreilles humaines.

Cependant je n'avais pas prévu la construction d'un château non loin de là, créant une route non loin de la tour. Alors le nouveau Prince, passait par là et trouva ma tour, avec ma fille à l'intérieur, et comme elle chantait, la bécasse, il l'entendit, et ce que je redoutais le plus arriva, il tomba amoureux de sa délicieuse voix. Il avait observé comme je montais la tour et fit de même, et ma sotte de fille adoptive, aussi naïve qu'elle était, le fit monter. Je compris alors, que finalement, elle aussi se sentait seule, et avait besoin de compagnie. Mais sa compagnie c'était moi ! Un humain, je me répète, n'est pas utile pour une si parfaite créature, il n'aurait fait que briser son cœur ! Ce que moi je ne ferais jamais. Il s'était vu un certain nombre de fois avant que je me rendis compte de son existence ! Quelle aveugle avais-je été. Elle avait craché le morceau sans le faire exprès, la sotte. Alors, je choisis la seule solution qui se présentait à moi, je lui enlevais le moyen de revenir, et coupa ses cheveux.

Pour punir cette fille indigne, je la priva de ce qu'elle n'avait pas assez aimé, c'est à dire moi, et l'envoya dans le désert. Je voulais punir le prince seule. Il monta alors par les cheveux coupés de Raiponce, mais il me vit avant d'arriver en haut, et demanda où Raiponce était.

_Ha, ha ! Beau prince ! Tu viens secourir la dame de ton cœur ? Raillais-je. Hélas, il est trop tard ! Elle est partie très loin d'ici et tu ne la reverras jamais.

Choqué, il lâcha les cheveux et tomba dans un buisson épineux, qui le retint de mourir, malheureusement, mais au moins, il devient aveugle, les yeux griffer par les douces épines.

_Je retrouverais Raiponce, d'une manière ou d'une autre, cria-t-il avec défi.

J'espérais qu'il n'y arrive pas, hélas j'appris quelques mois plus tard qu'il était toujours en train de la chercher. Mais malheureusement c'est la stupide et magnifique voix de la jeune fille qui lui permit de voir le Prince à nouveau. Il reconnut sa voix dans un village près du désert. Cette fille était bien magique comme je l'avais pensé, les larmes qu'elle avait pleuré à la vue des yeux du prince, permit à ce dernier e drecouvrir la vue, comme si mon malheur n'était pas assez grand, il pourrait continuer à contempler sa beauté, et moi non.

De plus il décida de le faire pour toujours, car ils se marièrent peu après. A leurs mariage, auquel j'assistais, déguiser en une autre, je vus ses parents, et le stupide meunier qui l'avait vendu pour des fleurs, était là, et l'accepta en tant que père. S'en était trop. Je devais agir.

Pour qu'ils pensent tous que je me tenais à l'écart et que la sorcière n'importunait plus jamais Raiponce et le prince, je trouvais un stratagème.

Je décidai que le meunier ne méritait pas sa fille, alors que moi si. Je le transformai en âne, pour lui montrer que manger des plantes et des fleurs, ce n'est pas vraiment si bien et pris son apparence, pour qu'elle soit toujours à mes côtés.

Au final, j'avais choisis ce que j'aimais le plus, et je le garderais pour toujours. Raiponce est à moi, même si elle l'ignore. Je décida de sacrifier tout ce que j'avais pour elle, car elle seule comptait. 

Et je vécu heureuse jusqu'à la fin de mes jours.

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