Réponse 4 Maître.
Chat,
le moral s'en va.
L'odeur des cercueils – ce n'est pas que je l'aime – elle m'attire, dans ma condition est écrit que je devais ronger par les racines les êtres viciés par leur mort. Suis-je maudit ? Le crépuscule de notre âme est une crucifixion, pire encore que le vide d'après la joie. L'époque, comptant pour rien, annihile nos espoirs d'enfants. J'ignorais jusqu'à mon corps d'oiseau de mauvaise augure, les hommes m'ont jeté des pierres, les enfants aussi, mais eux ont la pudeur de me lapider avec bonne humeur, sans rancune, parfois même un simple jeu comme un chat qui joue avec ses proies, pour se faire les griffes, ça l'émoustille. C'est pourquoi à travers ces nuages de pétrole, cette houille qui vous engloutie, elle a faillit m'absorber sur l'océan. Je battais de l'aile. Un oiseau bat rarement de l'aile, mais si lourd je ne planais plus, je chutais. À une vitesse vertigineuse, pourtant je ne me sentais pas tomber. Il y a en moi une sorte de tristesse impansable, une froideur qui sue la charogne, le cœur d'un corbeau noir pue ce qu'il arrache des cadavres, une nature fatiguée, écœurée par ces incessantes plaines de guerres. Quand j'entends ces miaulements désespérés, j'aimerais planer jusqu'à vous pour philosopher. La compagnie des morts me pèse... on m'a donné un corps, on m'a volé la vie. Monologuer sur des histoires sans fin, funestes en particulier, parmi les sourds, aveugles et muets. Vous avez terriblement raison, je n'ai aucun mot pour alléger votre peine. J'ai tenté à plusieurs reprises d'écrire des choses positives pour motiver, mais c'est plus fort que moi... ça finit toujours en tragédie.
Des corbillards, j'en vois passer presque tous les jours, des gens pleurer, se recueillir, poser des fleurs...
Parfois je voudrais être autre part. Comme celui-ci qu'on imagine au pied d'une tombe appuyer sur la détente.
Des chats fous qui miaulent à la mort et pissent sur les sentiers où fument les morts, la nuit ils passent, ils passent, reviennent, reviennent.
Je ne connais pas d'ours, si on jugeait notre misère sur la balance contre celle des autres, on finirait tous à la rue, d'une charité chrétienne incroyable ! Bien trop souvent je l'entends cette musique entêtante entre la jérémiade et le désarroi. Je n'arrive pas à écrire depuis un mois, je n'ai pas la force, je ne mange que des cadavres. Bien sûr on n'écrit pas que pour soi. Mais ce qu'on écrit nous ronge et nous détruit, parfois nous rend plus fort. On écrit pour se prouver, et dans des espoirs illusoires d'aider... d'aimer...
Je sais que tu voudrais être autre part, là où tu atteindrais la perfection. Ne te leurre pas, elle n'existe pas. Le temps, seul le temps, l'effort évidemment mêlé au temps.
Je suis décevant mais je n'ai pas de réponse. Je n'ai pas d'antidote, je n'ai que des armes.
Je connais cependant des vidéos qui me motivent à écrire, on ne sait jamais je les partage : https://www.youtube.com/channel/UC1KxoDAzbWOWOhw5GbsE-Bw
Corbeau, un triste ami si c'en est un
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